Audition des organisateurs de l’ICE Save Cruelty Free Cosmetics au Parlement européen

Audition des organisateurs de l’ICE Save Cruelty Free Cosmetics au Parlement européen

Expérimentation animale
08.06.2023
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One Voice était au Parlement européen pour soutenir l’ICE contre les tests sur animaux devant les eurodéputés.

Ce jeudi 25 mai 2023, One Voice était au Parlement européen où a été présentée l’ICE Save Cruelty Free Cosmetics aux parlementaires des États membres sur les suites à donner à cette Initiative, qui a rassemblé plus d’un million de citoyens européens autour des animaux dans les laboratoires. Avec nos partenaires, nous restons mobilisés pour que la directive sur les produits cosmétiques ne soit pas piétinée et pour obtenir la mise en place d’un plan de sortie de l’expérimentation animale.

Après notre audition par les commissaires européens à qui nous avons déposé les signatures officielles de l’ICE Save Cruelty Free Cosmetics en mars dernier, l’Initiative, portée notamment par les deux coalitions spécialisées dont nous faisons partie, l’ECEAE et Cruelty Free Europe, poursuit sa progression dans les instances politiques européennes.

L’étape suivante a été l’audition parlementaire, planifiée par les commissions compétentes du Parlement européen. Celle-ci était divisée en trois parties correspondant aux trois objectifs de l’ICE :

  • Protéger et renforcer l’interdiction des tests sur les animaux dans les cosmétiques ; initier un changement législatif afin d’assurer la protection des consommateurs, des employés et de l’environnement relativement à tous les ingrédients cosmétiques, sans recourir de quelque manière que ce soit à l’expérimentation animale.
  • Transformer la réglementation européenne sur les produits chimiques : garantir la protection de la santé humaine et de l’environnement en gérant les produits chimiques sans ajouter de nouvelles exigences en matière d’expérimentation animale.
  • Moderniser la science au sein de l’UE : s’engager à élaborer une proposition de loi et établir une feuille de route afin d’éliminer progressivement l’ensemble des tests sur les animaux dans l’UE, avant la fin de la législature actuelle.

Les organisateurs de l’ICE, Cruelty Free Europe, Eurogroup for Animals, la Coalition européenne pour mettre fin à l’expérimentation animale (ECEAE), Humane Society International/Europe et People for the Ethical Treatment of Animals (PeTA), ont proposé des actions pour un scénario profitable à toutes les parties (science, société et animaux) en soutenant une nouvelle fois un plan de transition vers une science sans animaux.

Emily McIvor (ECEAE, photo de gauche) et Emma Grange (Cruelty Free Europe, photo de droite) avec Jessica Lefèvre-Grave (One Voice)

Pendant les débats, certains eurodéputés ont pu faire part de leurs craintes ou objections, caricaturant volontiers nos positions et jouant sur la peur comme s’évertue à le faire le lobby de l’expérimentation animale pour décourager tout progrès. Leurs arguments sont facilement déjouables, car hors sujet.

Des députés qui nous soutiennent

Mais les voix dissidentes étaient heureusement noyées dans de nombreuses voix de soutien. Nous avons par exemple reçu un appui précieux de la part de deux eurodéputées françaises : Caroline Roose, du groupe des Verts-ALE, qui est intervenue pour mentionner nos combats de longue haleine contre les élevages de chiens de Gannat et Mézilles et la capture de primates sur l’Île Maurice destinés aux laboratoires, et d’Aurélia Beigneux, du groupe Identité et démocratie, qui elle aussi a soutenu l’ICE lors de cette discussion.

L’eurodéputée luxembourgeoise Tilly Metz, voisine de table et membre du même groupe que Caroline Roose, s’est notamment exprimée vigoureusement en faveur d’un Pacte vert pour l’Europe, qui ne ferait pas payer aux animaux un renforcement des réglementations REACH et CLP sur les polluants chimiques. Ce point ne devrait d’ailleurs même pas être négociable, la diminution des tests sur les animaux étant censée être une exigence de la directive européenne.

Leaders de la cause animale, les institutions européennes n’en sont pas moins à la recherche de compromis…

La Direction générale du marché intérieur, de l’industrie, de l’entreprenariat et des PME s’est quant à elle engagée à « tenter d’être aussi ambitieu[se] que possible » afin d’atteindre son « objectif ultime d’éliminer progressivement les tests sur les animaux à long terme ». Nous comptons sur un engagement fort de la part des élus, le Parlement européen s’étant prononcé unanimement dans sa résolution de 2021 pour le principe d’une sortie de l’expérimentation animale.

Le risque, toutefois, est qu’en l’absence de méthodes alternatives utilisables partout et pour tout, nos représentants restent dans le statu quo. Pourtant, il serait possible d’assouplir la réglementation pour permettre le recours à d’autres méthodes avant la mise sur le marché des médicaments, de décider de l’attribution d’un budget bien plus important pour la recherche d’alternatives, ou encore de l’obligation d’utiliser celles-ci quand elles existent.

Il est probable que la Commission veuille respecter les demandes de son peuple sans pour autant aller aussi loin que ce que nous demandons. Pour cela, les institutions savent mettre en avant les progrès déjà réalisés, ou comparer la situation européenne à d’autres continents, moins regardants en la matière.

À la suite de leur soutien massif à l’ICE, les citoyens attendent des institutions européennes qu’elles soient à la hauteur de leur mobilisation pour les 10 millions d’animaux qui passent dans les cages et sur les paillasses des laboratoires européens chaque année. Nous restons engagés et vigilants avant la réponse finale et détaillée que la Commission européenne devrait rendre d’ici le 25 juillet 2023.

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