Les académies nationales sont-elles favorables au test de nage forcée ?

Les académies nationales sont-elles favorables au test de nage forcée ?

Expérimentation animale
01.02.2024
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Derrière une façade qui se voulait rassurante, les pouvoirs publics ont réagi en interne à notre campagne contre la nage forcée des rongeurs… en allant chercher des alibis pour ce test chez l’Académie nationale de médecine et l’Académie vétérinaire de France. Le résultat : un article déplorable publié dans le bulletin de l’une de ces institutions prestigieuses. Vous pouvez signer notre pétition pour demander la fin de cette mascarade.

En octobre 2022, la cellule expérimentation animale du ministère a commencé à discuter avec « les académies » au sujet du test de nage forcée, mis en lumière en France par notre campagne lancée l’année dernière. Quelques mois plus tard, ces échanges auraient abouti à un avis suffisant pour faire dire à la Commission nationale pour la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques (CNEA) « qu’il n’est pas opportun de […] supprimer [le test de nage forcée] car il relève d’une nécessité scientifique ».

Les académies ont-elles vraiment rendu un « avis » argumenté ?

N’ayant pu trouver trace de cet avis sur les sites web des académies, One Voice leur a écrit pour savoir si ce document existait vraiment. Quelques semaines plus tard, nous avons eu l’explication :

«Un groupe d’experts issus de nos académies a effectivement travaillé sur ce sujet. Ce travail a abouti à la rédaction d’un article publié dans le “Bulletin de l’Académie Vétérinaire de France”. Il ne s’agit pas d’un avis.»

L’article en question, dont le titre ne mentionne pas la nage forcée, a été publié en mai 2023. Signé par un chercheur, une chercheuse et deux vétérinaires impliqués dans l’expérimentation animale, avec ses deux pages et demie et sa bibliographie dépouillée, il fait peine à voir.

Quelques affirmations gratuites ne font pas un article scientifique

Généralement, on attend d’une publication scientifique qu’elle ne fasse pas d’affirmations « en l’air ». Si on y dit qu’un test est génial, ou même simplement qu’il est utile, il faut pouvoir le prouver en renvoyant à des études sérieuses qui ont analysé la question. Sans cela, on peut à peine prétendre au statut bien moins glorieux de « papier d’opinion ».

Et c’est bien le cas ici. Sur neuf références bibliographiques, seuls deux articles scientifiques concernent spécifiquement le test de nage forcée. Et alors que ces écrits de spécialistes y sont défavorables et prônent l’utilisation d’autres méthodes, le « groupe d’experts » des académies a préféré accorder une confiance aveugle à des associations de promotion de l’expérimentation animale qui « soutiennent son utilisation en tant que précieux outil » pour trouver de nouveaux médicaments…

Aidez-nous à faire interdire le test de nage forcée

On se demande comment un papier d’opinion aussi manifestement biaisé a pu être publié. Mais le plus grave est qu’une commission nationale nommément dédiée à la protection des animaux exploités par les laboratoires a fait confiance à ces propos au point de dire qu’ils permettraient « de répondre de façon formelle sur le contenu et l’intérêt du test ».

Le public ne doit pas être dupe de ces manipulations. Pour nous aider à en finir avec la nage forcée, vous pouvez signer notre pétition.

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