Violences domestiques - Le Lien
Maltraitance animale et violences domestiques : une brutalité qui va de pair
Dissimulée, silencieuse, la violence est partout, y compris au sein des foyers. Quand les coups pleuvent sur les conjoints et les enfants, ils tombent aussi sur les animaux familiers. Fermement positionnée contre toutes les formes de violence, One Voice œuvre pour faire reconnaître ce lien entre maltraitance animale et violences domestiques.
De nombreux pays l’ont déjà compris, notamment s’agissant de la lutte contre les violences domestiques, où les peines et les mesures d’accompagnement s’appliquent aux conjoints et enfants violentés comme aux animaux du foyer, source de réconfort mais martyrisés et utilisés parfois comme moyens de chantage.
Pourquoi nous battons nous pour reconnaître le lien entre maltraitance animale et violences humaines ?
One Voice, pionnière en France sur la question du lien
Dès 2007, One Voice parrainait la conférence inaugurale à l’université d’Oxford intitulée « Les liens entre maltraitance animale et violence envers les personnes », et faisait ainsi preuve de leadership sur ce thème. Réunis autour de la table, des professionnels du bien-être animal, de la protection des enfants, de la prévention des délits et des crimes, du droit, du social, de l’éducation et des sciences vétérinaires, issus des cinq continents, ont analysé les preuves de ce lien, sa portée morale et ses implications en matière de politique sociale et légale. Les articles rédigés pour cette conférence par des universitaires ont constitué la matière d’un livre, Violences sur les animaux et les humains : le Lien. Ce livre a été traduit par One Voice dans le but de sensibiliser le public français sur ces questions.
Infiltrés sur les lieux de la maltraitance
Jamais nous ne pourrons oublier les regards de Léa et Lola, deux chiennes qui ont subi pendant des années les assauts d’un zoophile et que nous avons arrachées à cet enfer. Cet homme avait auparavant été condamné pour agressions sexuelles sur des fillettes de moins de 15 ans. Nous pensons également à Chevelu, ce chat errant mort dans la rue, sous les coups de pied d’un homme qui battait aussi son fils et sa compagne. Association de terrain, One Voice ne compte plus les sauvetages d’animaux domestiques, victimes des pires sévices. Ces interventions prouvent encore, s’il en est besoin, le lien entre maltraitance animale et violence domestique.
Nos immersions dans les clubs d’éducation canine ont permis de lever l’omerta sur des pratiques réalisées parfois à l’abri du regard des familles, ignorant les coups de laisse, les insultes, les étranglements dont sont victimes leurs compagnons en leur absence. Un cercle vicieux de haine, qui entraîne souvent de l’agressivité chez les animaux, qui finiront abandonnés, voire euthanasiés. Nos enquêteurs ont aussi filmé des éducateurs forçant des enfants à violenter leur chien.
Faire changer les lois en France
Chez One Voice, nous pensons que la violence est intolérable et que ceux qui l’exercent doivent être punis de manière équitable, quelle que soit la victime. Le lien entre les violences faites aux animaux et aux humains a permis de faire évoluer les mentalités dans certains pays et de mieux protéger aussi les victimes humaines. Par exemple, par la mise en place de collaborations aux États-Unis et au Royaume-Uni, où les services de protection de l’enfance et de protection animale travaillent ensemble, notamment avec les signalements croisés. Mais aussi par l’accueil des animaux dans les foyers abritant les femmes maltraitées par leur conjoint.
Le lien prouve qu’il n’y a pas des « violences » mais « une » violence, celle qui est perpétrée contre les individus – humains ou animaux – en état de faiblesse, physique ou psychologique. La nécessité de s’affranchir d’une distinction légale de la nature – humaine ou animale – de la victime est pour nous une évidence.
Chiffres clés
Un constat alarmant
Nos propositions
- Reconnaître officiellement le lien entre maltraitance animale et violences humaines.
- Permettre de recouper les signalements pour actes de maltraitance animale avec les violences à l’encontre des humains afin de renforcer le suivi d’individus violents et dangereux pour la société.
- Affirmer les professionnels de la santé animale dans leur rôle de vigies en les obligeant à signaler les cas de maltraitance avérés auprès de leur Direction départementale de la protection des populations (DDPP).
- Renforcer la collaboration entre les préfectures et les professionnels et associations de lutte contre les violences domestiques et de protection de l’enfance.
- Sensibiliser les professionnels et les associations de lutte contre les violences domestiques et de protection de l’enfance à la prise en compte de ces signaux faibles.