Vaccins contre le coronavirus : pas grâce à, mais malgré les expériences sur les animaux

Vaccins contre le coronavirus : pas grâce à, mais malgré les expériences sur les animaux

Expérimentation animale
14.12.2020
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L’expérimentation animale, inutile, n’augmente pas la sécurité des vaccins. One Voice partage l'avis de son partenaire allemand au sein de l'ECEAE, la coalition européenne pour la fin de l'expérimentation animale: Doctors Against Animal Experiments.

L’industrie de la recherche animale prétend que les expériences sur les animaux ont été décisives dans le succès présumé des vaccins contre le coronavirus. La réalité est tout autre : le développement rapide des vaccins contre la COVID-19 est la dernière preuve de l’inefficacité et de l’inutilité de l’expérimentation animale. Le partenaire de One Voice dans la coalition ECEAE contre l’expérimentation animale, l’association caritative allemande Doctors Against Animal Experiments, appelle à un changement de paradigme au profit de technologies pertinentes pour la santé humaine n’impliquant pas d’animaux, afin que la mise au point de médicaments et de vaccins importants soit à l’avenir plus rapide, plus sûre et plus fiable.

Au cours des dernières semaines, les fabricants de trois vaccins expérimentaux contre la COVID-19 ont fait part de succès initiaux dans des études à grande échelle impliquant des milliers de personnes. De nombreux experts font preuve toutefois d’un optimisme prudent, car il s’agit de résultats préliminaires et les données scientifiques exactes n’ont pas encore été publiées. Cependant, cela n’empêche pas certains partisans de l’expérimentation animale d’attribuer à celle-ci le succès présumé de ces vaccins. Or un examen plus approfondi montre que les études menées sur les animaux n’ont ni contribué à leur développement, ni amélioré leur efficacité.

La loi exige en principe que l’ensemble des médicaments et vaccins expérimentaux soient testés dans toute une variété d’expériences sur les animaux avant le premier essai sur l’humain. Étant donné que les expérimentations animales habituelles sont trop longues et que l’expérience a prouvé leur manque de fiabilité dans le cadre de la crise actuelle, certaines d’entre elles ont été abrégées, ignorées ou effectuées simultanément avec les essais sur l’humain. « Les vaccins expérimentaux de la société pharmaceutique allemande BioNTech et de la société américaine Moderna ont été testés sur des singes seulement après avoir été injectés à des centaines de sujets humains. BioNTech a testé quatre vaccins expérimentaux sur des humains et, au vu des données collectées, a opté pour le désormais célèbre candidat vaccin. Cela rend les résultats des dernières expériences sur les singes complètement obsolètes », explique la Dre Dilyana Filipova, scientifique de l’association Doctors Against Animal Experiments. Les vaccins expérimentaux ont été testés sur des souris et des rats peu de temps avant les premiers essais sur l’humain afin d’obtenir l’approbation réglementaire pour les tests ultérieurs sur les humains. Cependant, aucun effet protecteur contre l’infection au coronavirus n’a pu être démontré, car ni les souris ni les rats ne sont naturellement infectés par le virus.

«Le fait que des expériences sur les animaux aient été menées en raison de lois obsolètes ne prouve pas leur caractère soi-disant indispensable ni leur prétendue nécessité. »Dre Dilyana Filipova

Il n’est pas surprenant qu’on n’ait pas classé les expériences sur les animaux comme prioritaires pour l’élaboration de médicaments et de vaccins contre la COVID-19 puisqu’environ 95 % de tous les médicaments qui fonctionnent parfaitement chez les animaux sont inefficaces chez les humains. De plus, à notre connaissance, aucune autre espèce ne développe les symptômes complexes de la COVID-19 observés chez l’humain. « Alors que certains partisans de l’expérimentation animale affirment avec effroi qu’il n’y aurait pas sans celle-ci de vaccin anti-COVID-19, le développement très rapide de plusieurs vaccins correspondants jusqu’aux stades avancés actuels n’a été possible que parce que de nombreuses expériences animales autrement courantes ont été ignorées », déclare Filipova. Le besoin et le développement de méthodes de recherche n’impliquant pas d’animaux et pertinentes pour la santé humaine augmentent dans le monde entier. À l’heure actuelle, dix mini-organes humains (dits « organoïdes ») ou tissus peuvent être infectés par le virus SRAS-CoV-2, fournissant des informations décisives sur les interactions virales avec l’organisme humain. Un programme de test des vaccins contre les coronavirus à l’aide de puces multi-organes a récemment été lancé aux États-Unis. Des modèles informatiques complexes sont également utilisés pour analyser l’efficacité présumée des médicaments réaffectés contre la COVID-19 et pour évaluer les vaccins expérimentaux. « De nombreuses informations capitales sur le coronavirus ont été acquises à partir de ces modèles. En fin de compte, le développement de vaccins expérimentaux célébré aujourd’hui est basé sur ces méthodes et les données des patients », affirme Filipova.

En Allemagne, moins d’1 % du financement public est investi dans ces méthodes modernes et pertinentes pour la santé humaine, les 99 % restants étant gaspillés dans l’expérimentation animale. « Nous exigeons que le plan de financement soit réorganisé et que les technologies n’impliquant pas d’animaux soient légalement reconnues comme des méthodes d’essai dans l’élaboration de médicaments, en lieu et place d’une expérimentation animale obsolète. C’est la seule façon de développer plus rapidement et avec davantage de fiabilité des médicaments et des vaccins efficaces et sûrs », déclare Filipova.

Ressources :

  • Jarrod Bailey : «Une ‘‘pénurie’’ d’animaux dans les laboratoires aidera, et non entravera, la recherche sur la COVID-19.» Pittsburgh Post-Gazette, 18/11/2020
  • «Pfizer et BioNTech annoncent les données d’études précliniques d’un vaccin expérimental à base d’ARNm contre la COVID-19.» Pfizer, 09/09/2020
  • Covid-19. BioNTech
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