Une législation schizophrénique

Une législation schizophrénique

Corrida
13.05.2011
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La loi sur la protection des animaux, en France, condamne les combats de coqs et les corridas. Dans le même temps, elle les autorise dans les régions où ceux-ci sont « traditionnels ». Une situation schizophrénique contre laquelle s’élève One Voice en relayant les nombreuses demandes de révision de ladite loi.

La loi sur la protection des animaux, en France, condamne les combats de coqs et les corridas. Dans le même temps, elle les autorise dans les régions où ceux-ci sont « traditionnels ». Une situation schizophrénique contre laquelle s’élève One Voice en relayant les nombreuses demandes de révision de ladite loi.

L’article 521-1 du Code pénal condamne « les actes de cruauté et les sévices graves envers les animaux ». C’est une incohérence de la loi qui permet à la corrida de se perpétuer dans certaines régions du Sud de la France. En effet, l’alinéa 3 dudit article, complété par les articles R 654-1 et R 655-1 (loi du 24 avril 1951), a introduit une tolérance en faveur des spectacles taurins « lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée ». Dans le Nord de la France, de tels sévices seraient passibles de poursuites pénales.

Pour une juste application de la loi

La tauromachie, qu’il s’agisse des courses camarguaise ou landaise et, à plus forte raison, de la corrida sont des pratiques du XIXe siècle, condamnées par la loi. Une telle pratique, même traditionnelle, ne souffre aucune dérogation et est, selon One Voice, condamnable au Nord comme dans le Sud de la France. Pour une juste application de la loi, l’association appuie les nombreuses demandes de révision de celle-ci.

Demande de révision de la loi

Comme elle, des voix, de plus en plus nombreuses, tant dans le monde médical, associatif et même politique, s’élèvent en effet pour demander aux pouvoirs publics de voter une nouvelle loi. Dans ce sens, deux députés –Muriel Marland-Militello et Marc Roubaud- ont déposé une nouvelle proposition de loi à l’Assemblée, visant « à  interdire tous les sévices graves envers les animaux domestiques ou apprivoisés, ou tenus en captivité, susceptibles d’être exercés, lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. »  Un groupe de médecin et psychologues a fait parvenir au Président de la République un rapport mettant en lumière les risques pour la santé mentale des enfants confrontés à de tels spectacles. Dans ce rapport, ils recommandaient une interdiction des corridas aux enfants de moins de 16 ans. C’est la position que soutient One Voice. Mais l’association exige également l’interdiction des spectacles tauromachiques en raison de leur violence et des souffrances infligées aux animaux (taureaux et chevaux).

«(…) On ne réglemente pas la torture. On l’abolit.»Gérard Charollois, magistrat, président de l’association Convention vie et Nature pour une écologie radicale«Une loi française interdit, au nom du respect des animaux, les combats de coqs et les corridas. Fort bien, mais un paragraphe supplémentaire autorise ces spectacles dans les communes où ils font partie des ‘traditions locales’. Comment le législateur peut-il à la fois condamner une activité considérée comme contraire à l’éthique et s’incliner devant le poids des habitudes ? Faudrait-il permettre aux maris de battre leurs femmes dans les villes ou les villages où cela se pratique depuis longtemps ?
Le rôle de la loi n’est pas de tolérer, mais de tracer dans la bonne direction.»Professeur Albert Jacquard, extrait d’un texte adressé, pour lecture lors de sa session extraordinaire du lundi 24 novembre 2003, au tribunal européen des droits de l’animal :

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