Un sanglier blessé, abattu puis achevé à la dague : lettre ouverte au maire de Bar-sur-Loup
Un sanglier tué trois fois a agonisé sur le bas côté de la route... Nous écrivons au maire de Bar-sur-Loup.
Après une collision avec un motard qui l’avait laissé désorienté, un sanglier a été abattu au fusil puis achevé à la dague par les forces de l’ordre. Une mise à mort non seulement inutile, mais qui a aussi donné lieu à une longue agonie de l’animal. Nous écrivons au maire de Bar-sur-Loup.
Monsieur François Wyszkowski
Maire du Bar-sur-Loup
Place de la tour
06620 Le Bar-sur-Loup
Vannes, le 7 septembre 2022
Monsieur le Maire,
Notre association a été alertée quant au traitement indigne qui a été réservé à un sanglier accidenté sur la voie publique la semaine dernière au Bar-sur-Loup.
En pleine nuit, sur la route de Gourdon, un motard a heurté un sanglier. Fort heureusement, le motard n’a pas été blessé. Le sanglier manifestement sous le choc était malgré tout conscient et aurait pu repartir indemne.
Pourtant, la gendarmerie a fait appel à un lieutenant de louveterie qui a tiré à bout portant sur le sanglier sans le tuer sur le coup. Il a ainsi agonisé pendant plusieurs minutes avant d’être finalement achevé à la dague et laissé pour mort sur le bas-côté.
Il est inacceptable que cet animal ait été abattu alors qu’il n’était manifestement pas blessé mortellement par la collision. En l’occurrence, l’intervention humaine responsable de sa lente agonie aura engendré plus de souffrance que le choc induit par l’accident.
Aucun statut juridique ne saurait justifier la cruauté avec laquelle ce sanglier a été traité. Ce recours systématique à une solution létale témoigne du peu de valeur donnée à la vie d’un individu sentient et d’un rapport dégradé à la vie sauvage.
Les sangliers sont des animaux autochtones, leur présence est donc absolument naturelle et légitime. Les difficultés liées à la cohabitation entre les animaux sauvages et les activités humaines devraient être résolues de manière éthique et respectueuse de la biodiversité.
Vous remerciant de l’attention que vous avez portée à cette lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, en l’assurance de notre parfaite considération.
Muriel Arnal
Présidente de One Voice