Un enclos de chasse en Loire-Atlantique pour tuer des animaux en toute intimité

Un enclos de chasse en Loire-Atlantique pour tuer des animaux en toute intimité

Chasse
15.05.2023
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One Voice révèle des images d’un petit enclos de chasse de Loire-Atlantique, entre lobby des chasseurs et autorisations indues des autorités.

En Loire-Atlantique, il existe peu d’enclos de chasse sur notre carte… L’un d’eux fait partie des plus petits que nous connaissions. Alertés, nous avons donc décidé de nous y rendre.Ce lieu clos, créé il y a une vingtaine d’années pour tuer des animaux entre amis et clients chasseurs, ne se formalise pas de la présence de voisins pour « entraîner les chiens » à massacrer les animaux ou même à organiser des chasses à courre. De la cruauté sur animaux organisée sur 60 hectares de non-conformités, validée par les autorités.

Au départ, la propriété abritait un élevage de sangliers. Mais le propriétaire a dû le fermer, obligé par une décision de justice (en tout cas, c’est ce qu’il dit, mais l’intervention de Nos Viventia il y a quelques mois dans cet enclos laisse interrogateur sur ce point). Depuis plus de dix ans donc, le bras de fer des riverains continue donc avec le propriétaire. Malgré des réglementations interdisant la possibilité d’ouvrir un tel lieu (taille de l’enclos, forêt protégée devant laisser la possibilité aux animaux de traverser, danger pour les voisins et conflit ouvert à cause de permis de construire…), les autorités semblent obtempérer à toutes les demandes du propriétaire. Les clôtures ne font pas la taille réglementaire ? Qu’à cela ne tienne, elles autorisent tout de même l’opération !
Même les buses, ces petits fossés ou ouvertures entre étangs et petits cours d’eau passant d’une propriété à l’autre, ont été obstruées par du grillage pour garantir qu’aucun animal n’en réchappe, chose interdite en temps normal.

Car en France, on a la vague impression qu’à chaque fois que des chasseurs demandent quelque chose, les préfectures s’exécutent. Le lobby est puissant. Et combien de préfets, de parlementaires sont eux-mêmes chasseurs… Comment combattre cet entre-soi ?

Les images du mois d’avril 2022 que nos enquêteurs ont rapportées montrent même qu’au milieu d’une clairière figure un petit élevage d’oiseaux. De type faisans ou perdrix, ils sont donc relâchés au gré des envies et des « séances de tir » sur animaux vivants. Des oiseaux qui n’auront jamais appris à vivre sans la présence humaine pour se nourrir, qui jamais n’auront pu voler haut ni loin, comme nous l’avons montré dans nos précédentes enquêtes dans ce type d’élevages.

La nature a été saccagée pour créer cet enclos. Les cerfs et autres animaux des bois alentour s’y trouvent fréquemment piégés. Une butte rend l’une des clôtures plus basse à l’extérieur de la propriété qu’à l’intérieur. Les animaux pénètrent ainsi aisément dans le parc, mais peuvent difficilement en ressortir. Les buses obstruées empêchent les petits animaux de passer d’un étang à l’autre.

Et par deux fois il y a quelques semaines, les voisins ont protégé un grand cerf venu se réfugier chez eux des veneurs chassant à courre dans cette propriété. Et à chaque fois, ils ont dû faire sortir les chiens et repoussé les veneurs qui cherchaient à entrer chez eux pour tuer ces somptueux animaux. Une situation devenue invivable.

Enfin, le nouveau propriétaire des lieux a cherché à agrandir son terrain en rognant sur celui de ses voisins afin d’atteindre à la superficie minimale d’un enclos de chasse… Un scandale d’autant plus inquiétant que le moindre ricochet de balle ferait, de plus, courir un risque vital à ces mêmes voisins !

Retrouvez nos enquêtes en infiltration dans des enclos de chasse, en Bourgogne, en Île-de-France et en Sologne
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