Trafic d’animaux sauvages: plainte de One Voice pour une panthère noire
En septembre 2019, une jeune panthère noire s’est échappée d’une maison d’Armentières où elle était illégalement détenue par un homme connu des services de police. Après de multiples rebondissements, qui auraient pu conduire à une issue tragique, elle a finalement été recueillie par un sanctuaire. Jeudi 9 janvier 2025, à 14h, nous serons au tribunal judiciaire de Lille pour faire reconnaître la gravité des faits qui relèvent du trafic d’animaux sauvages et contre lesquels nous avons porté plainte.
Le 18 septembre 2019, les habitants de la commune d’Armentières, dans le Nord, ont eu la stupéfaction d’observer une panthère noire en train de faire les cent pas sur les toits… Âgée d’à peine six mois, « Louise » venait de s’enfuir d’un domicile privé. Séquestrée dans la maison d’un particulier, amputée de ses griffes aux pattes avant, elle cherchait à échapper à la vie insupportable à laquelle son « propriétaire » en mal d’exotisme et sans la moindre autorisation l’avait contrainte depuis toute petite.
Après avoir été capturée par les pompiers et confiée à la Ligue de Protection des Animaux, elle a été temporairement transférée au zoo de Maubeuge… Mais d’autres péripéties l’attendaient: à peine quelques jours plus tard, elle y était volée et disparaissait complètement des radars. Les auditions et les perquisitions menées par la police belge n’ont mené à rien, nous laissant longtemps redouter le pire. Ses ravisseurs s’étaient-ils débarrassés de la panthère afin d’éliminer toute chance de remonter jusqu’à eux?
Ce n’est qu’en janvier 2020 qu’elle est finalement réapparue après avoir été remise par des individus à un sanctuaire aux Pays-Bas. Là, elle a été rebaptisée Akilla, laissant derrière elle son ancien prénom et le passé de « chat de salon » qui s’y rattachait.
Un trafic hors-la-loi et mortifère
Celui qui lui avait imposé cette existence contre nature n’en était d’ailleurs pas à son coup d’essai, puisqu’il avait déjà été condamné à trois mois de prison pour la détention non autorisée d’un singe, parmi divers autres délits. Pourquoi donc s’arrêter en si bon chemin? Concernant Akilla, les conséquences auraient pu être bien plus graves. Elle aurait pu -à condition de ne pas être abattue en pleine rue par son “propriétaire” comme Mévy– passer le reste de son existence cloîtrée dans un zoo, à tourner en rond devant une vitre pour amuser la galerie. Un sort qui rappelle celui du caracal retiré au centre Athénas en 2021 ou encore de Maya. Pire, elle aurait pu être tuée pour enrichir les taxidermistes et leurs complices.
Tel est le visage du trafic de faune sauvage, qui figure toujours sur le podium des échanges internationaux. Dans ces sombres affaires, circassiens, vendeurs de peaux, braconniers, trafiquants en tout genre et particuliers sans scrupules se confondent et se serrent les coudes. Et ce sont les animaux qui en paient le prix fort. Nous continuerons à les défendre d’arrache-pied tant qu’ils seront les jouets de transactions infâmes.
Pour faire entendre la voix d’Akilla et veiller à ce qu’elle soit la dernière victime de celui qui voulait la réduire à une vulgaire peluche d’appartement, nous serons à l’audience du tribunal de Lille le 9 janvier 2025, à 14h.
Photo : Page Facebook SDIS 59