Tirs sur des loups autorisés autour d’un troupeau de bovins non protégé : One Voice saisit la justice
Le 11 octobre dernier, le préfet des Alpes-de-Haute-Provence a autorisé un éleveur de bovins à mettre en place des tirs de défense simple sur des loups. Dans les communes du Vernet, de Méolans-Revel, Selonnet et Seyne, ils sont la cible des fusils de jour comme de nuit. Et ce sans que la supposée « non-protégeabilité » du troupeau ait été prouvée. Mardi 5 novembre, à 14h, nous demanderons au tribunal administratif de Marseille la suspension en urgence de ce texte totalement illégal.
En France, tout est bon pour abattre le plus de loups possible. Comme considérer les troupeaux de bovins « non protégeables », faisant sciemment de ces animaux des proies faciles, véritable piège pour mieux s’en prendre aux loups par la suite. C’est sur cette position des services publiques aussi incohérente que mortifère que le préfet des Alpes-de-Haute-Provence s’est aligné en accordant une autorisation de tirs de défense simple à un agriculteur du nord du département.
Un texte qui ne respecte ni les animaux, ni la réglementation
Tout à son hostilité envers la nature, le préfet a-t-il seulement fait réaliser l’analyse technico-économique à transmettre impérativement au préfet coordonnateur du plan national d’actions sur le loup avant de prendre une telle décision? Ce dernier a-t-il rendu un avis reconnaissant la non-protégeabilité du cheptel? L’autorisation de tir ayant été accordée au bénéficiaire le jour même de sa demande, il est peu probable que la moindre démarche ait été entreprise… Pire, dans son arrêté, le préfet se lave les mains de l’obligation de démontrer la soi-disant « non-protégeabilité » des troupeaux de bovins, prenant sur lui d’affirmer qu’il n’existe aucun moyen d’assurer leur sécurité. Une solution de facilité qui va à l’encontre de la réglementation, ne permettra pas d’endiguer la prédation sur les vaches et leurs petits et décimera les familles de loups, dont les membres endeuillés risquent de se déplacer de quelques kilomètres pour se nourrir sur d’autres exploitations pas mieux protégées.
Dans le Doubs, la justice nous a déjà donné raison
En juin dernier, le tribunal administratif de Besançon s’est rangé de notre côté en annulant un arrêté similaire que nous avions attaqué de concert avec le Pôle Grands Prédateurs et FERUS. Cette fois encore, nous rappelons les services de l’État à l’ordre: les vaches ne peuvent pas être déclarées « non protégeables » pour la seule raison qu’elles sont des vaches! Pour que cette vérité soit reconnue (aussi absurde soit le rappel), la réglementation respectée et les loups défendus, nous avons saisi la justice. Et serons représentés par le cabinet Géo Avocats au tribunal administratif de Marseille mardi 5 novembre à 14h pour exiger la suspension immédiate de cet arrêté.
Pour dire stop à la persécution dont sont victimes les loups, signez notre pétition!