Tigres du dresseur de cirque M. Masson: Audience à Beauvais le 20/09 après l’enquête de One Voice
One Voice sera présente à l’audience au tribunal de Beauvais le 20 septembre prochain pour obtenir le placement définitif des dix tigres saisis à Mario Masson après l’enquête et la plainte de l’association en 2019-2020. Le dresseur de cirque est accusé notamment de maltraitance sur ces animaux par un professionnel, d’ouverture non autorisée et d’exploitation irrégulière d’établissement (travail dissimulé, faux et usage de faux, escroquerie) – des délits – et de cession, détention et marquage irréguliers des animaux.
Une enquête de One Voice de près de deux ans avant que la justice ordonne la saisie des dix tigres
L’enquête de One Voice a commencé début 2019. Au départ, nous n’avions que peu d’éléments, la topographie des lieux ne permettait pas de les filmer correctement, le premier dossier fut donc classé par manque d’éléments de preuves. Nous devions aller plus loin. Pour que One Voice remplisse sa fonction de lanceuse d’alerte, il fallut que les enquêteurs prennent tous les risques et fournissent des preuves irréfutables à la justice.
Nous avons donc remis un flot ininterrompu de vidéos couvrant six jours et nuits à la justice pour que notre plainte soit prise en compte. L’enquête de l’OFB et du Parquet ayant complété notre plainte et nos premiers éléments, suffisamment d’irrégularités ont été relevées pour qu’une saisie des dix tigres soit ordonnée. C’est ainsi que le 16 décembre 2020, nous avons organisé la plus grosse saisie de tigres maintenus en captivité en Europe de ces dix dernières années.
Depuis, les tigres vivent chez Tonga Terre d’Accueil, notre partenaire. Ils sont passés d’une vie dans un camion-cage, à celle leur permettant d’avoir accès à un espace extérieur avec de l’herbe, des promontoires en bois, des enrichissements variés et une équipe aux petits soins.
Douze chefs d’inculpation qui vont de la maltraitance animale à l’escroquerie, en passant par le travail dissimulé, avec le trafic d’animaux en toile de fond…
L’enquête a ainsi révélé de multiples dysfonctionnements. Voici les chefs d’inculpation pour lesquels Mario Masson comparaîtra ce 20 septembre au tribunal judiciaire de Beauvais :
- maltraitance d’animaux par un professionnel ou un refuge (délit pénal);
- ouverture non autorisée d’établissement pour animal non domestique – élevage, vente, location, transit (délit pénal);
- exploitation irrégulière d’établissement détenant des animaux non domestiques (défaut d’installations et d’équipements conçus pour garantir le bien-être des animaux hébergés, devant satisfaire à leurs besoins physiologiques et comportementaux) (délit pénal);
- exploitation irrégulière d’établissement détenant des animaux non domestiques (entretien inadapté à l’espèce et au nombre d’animaux afin que ceux-ci soient maintenus en bon état de santé et d’entretien) (délit pénal);
- exploitation irrégulière d’établissement détenant des animaux non domestiques (défaut de dispositifs destinés à prévenir les risques afférents à sa sécurité ainsi qu’à la sécurité et à la tranquillité des tiers) (délit pénal);
- exploitation irrégulière d’établissement détenant des animaux non domestiques (non tenue à jour du registre des entrées et sorties des animaux) (délit pénal);
- exploitation irrégulière d’établissement détenant des animaux non domestiques (tenue irrégulière du livre de soins vétérinaires) (délit pénal);
- cession non autorisée d’animal d’espèce non domestique ou de ses produits – protection particulière (délit pénal);
et
- détention en captivité d’un animal non domestique d’une espèce protégée ou réglementée sans avoir procédé à son identification;
- marquage d’un animal non domestique d’une espèce protégée ou réglementée par une technique irrégulière;
- marquage d’un animal non domestique d’une espèce protégée ou réglementée sans expédition dans les délais de l’attestation de marquage au gestionnaire du fichier national;
- cession d’un animal non domestique d’une espèce protégée ou réglementée, non identifié.
On comprend entre les lignes que tous les éléments pour faire du trafic d’animaux sauvages sont réunis, en plus de la maltraitance que représente un enfermement permanent pour des tigres, avec la condition aggravante d’être un professionnel…
Nous attendons une sanction exemplaire, mais surtout que les tigres ne retournent pas chez Masson et qu’ils puissent enfin être placés de manière définitive dans un sanctuaire.