Témoignages : la ferme des 1000 vaches visitée par des agriculteurs !

Témoignages : la ferme des 1000 vaches visitée par des agriculteurs !

Elevage et alimentation
26.02.2016
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Depuis 2014, la « ferme des 1000 vaches » fait scandale et à raison. One Voice partage avec vous le témoignage de deux agriculteurs perturbés par le sort des vaches.

Depuis 2014, la « ferme des 1000 vaches » fait scandale et à raison. One Voice partage avec vous le témoignage de deux agriculteurs perturbés par le sort des vaches enfermées dans cette usine aussi cruelle que polluante.

C’est dans la Somme, près d’Abbeville, que la « ferme des mille vaches » est sortie de terre, sur l’idée d’un riche entrepreneur français. « Inspiré » (sic) par les immenses exploitations américaines et allemandes, il décide de développer le concept en France. Les locaux sont prévus pour l’exploitation de 1000 vaches « laitières » et 750 veaux et génisses, bien qu’aujourd’hui il n’ait reçu d’autorisation « que » pour 500 vaches. Ici, les animaux ne connaîtront pas le pré et iront dans des boxes à la salle de traite rotative, trois fois par jour. Pour les deux agriculteurs qui ont visité la ferme-usine, les infrastructures ne sont pas adaptées et causent de multiples blessures aux bovins. Une exploitation de cette taille ne peut en aucune manière leur assurer un minimum de bien-être. Pour One Voice, qui dénonce déjà leur souffrance dans les exploitations classiques, cette réification des animaux est intolérable !

« Dans certaines petites fermes où il y a des robots de traite, les vaches vont se faire brancher toutes seules, quand elles en ont envie. Tandis que là, à la « ferme des 1000 vaches », non. C’est de l’esclavage pour les vaches. » (Parole d’un éleveur retraité — lire le témoignage en entier ici)

En lien avec l’exploitation, il est prévu un méthaniseur qui convertira les excréments des vaches en énergie, revendue avec un large profit à EDF. Un profit tel que, pour certains, il surpasse largement l’objectif de production laitière de l’exploitation. Mais ce procédé n’a rien d’écologique en dépit des effets d’annonce. Le lisier sera complété par d’autres déchets verts. Les résidus (digestats) seront si riches en azote qu’épandus sur les sols comme engrais, ils pollueront l’eau et l’air. Ce sont eux qui sont responsables de la prolifération des algues vertes en Bretagne où la méthanisation est largement associée aux élevages de porcs… One Voice soutient l’association Novissen qui regroupe les riverains opposés à cette « usine à vaches » et qui en seront les premières victimes collatérales.

« Le rabot qui ramasse la bouse passe près de leurs pattes, c’est du caoutchouc apparemment. Mais il y en a une qui a perdu l’équilibre. Cette vache, elle est partie entre le béton et le derrière du rabot. Et là, c’est de la ferraille… Après elle boitait… Vous auriez vu ses pattes, elles étaient tout esquintées. Il y avait du sang. Il y en avait beaucoup qui avaient ça à leurs pattes. Et celle-là, je l’ai vue perdre l’équilibre avec le rabot. » (Parole d’un éleveur retraité — lire le témoignage en entier ici)

Produire du lait à l’échelle industrielle, c’est aussi produire des veaux à la même cadence. Car n’oublions pas que si les vaches produisent du lait, c’est pour nourrir leur petit ! Dans cet environnement kafkaïen, ils seront arrachés à leurs mères dont les appels déchirants seront ignorés. Les mâles seront abattus après avoir été transportés et vendus dans de terribles conditions (voir notre enquête sur les «
marchés aux bestiaux »). Les femelles seront engraissées pour devenir à leur tour productrices — si elles survivent. Tout cela pour satisfaire des humains qui veulent continuer d’ingérer du lait même à l’âge adulte, malgré les risques pour leur santé et la controverse dont cette consommation fait l’objet… Cette production serait-elle encore possible si tous acceptaient d’ouvrir enfin les yeux sur
la vie mentale et émotionnelle des vaches ?

« Comment voulez-vous qu’elles soient bien, ces bêtes ? Nous, les vaches, on les appelait et elles revenaient tout de suite, elles se faisaient caresser. Une bête… c’est… Vous avez vu le chien ? Eh ben, c’est comme un chien. Une bête, elle vient vous lécher. Elles me suivaient dans la pâture. Elles me suivaient comme une personne qui suit une autre personne. » (Parole d’un éleveur retraité — lire le témoignage en entier ici)

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