Surpoids inquiétant et stress permanent, nouvelle plainte pour la dernière éléphante de cirque en France : Samba

Surpoids inquiétant et stress permanent, nouvelle plainte pour la dernière éléphante de cirque en France : Samba

Cirques
27.07.2023
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Rien n’a changé pour Samba depuis notre première « rencontre » en 2002. Vingt ans plus tard, elle est seule entre camion et chapiteau, toujours contrainte à réaliser des numéros humiliants et dangereux pour son corps meurtri par des décennies d’exploitation. Sur la base de nos dernières images d’enquête et de quatre expertises de spécialistes en éléphants d’Afrique, nous portons plainte contre le Cirque d’Europe. La dernière « éléphante de cirque » française doit être placée dans un sanctuaire avant qu’il ne soit trop tard.

À 35 ans, Samba sillonne toujours la Seine-et-Marne. En avril dernier, nous l’avons retrouvée à Dammarie-les-Lys, puis, en juin, à Longperrier. Les images que nous avons envoyées à la justice ne trompent pas : malgré une santé déclinante, elle continue d’être exploitée sans relâche avec l’inaction complice du ministère de la Transition écologique.

Sous le chapiteau, la peur et la douleur pour seule réalité

Parader, tourner sur elle-même sur un tabouret tout juste assez large pour ses quatre pattes, marcher sur ses poignets et s’effondrer par terre… le tout avec une circassienne en permanence sur son dos. Voilà ce que Max Aucante lui impose sempiternellement de répéter, sur la piste du Cirque d’Europe. Une aberration quand on sait qu’une telle pression sur la colonne vertébrale d’un éléphant peut la déformer, détériorer ses os et aggraver l’arthrite. L’effort qui lui est demandé est si important qu’elle s’urine dessus en pleine représentation.

Combien de coups d’ankus Samba a-t-elle dû recevoir pour se résoudre à se soumettre, de peur d’être battue comme en 2003 ?

«Il n’y a aucun doute quant à la maltraitance actuelle de cet éléphant et à la nécessité de le déplacer […] je recommande que Samba soit retirée de la norme de traitement qui a directement entraîné des blessures physiques et mentales, tant dans le passé que dans le présent. Samba nécessite des soins de haute qualité qui peuvent être offerts par un sanctuaire pour éléphants.»Dr. Philip Ensley, vétérinaire

L’enfermement et la solitude à vie

Peu importe, aux yeux de ceux qui l’exploitent, qu’elle soit un animal extrêmement social, intelligent et plein d’empathie… En dehors des spectacles, Samba est enfermée dans une remorque où elle a tout juste la place de s’allonger, ou à même le bitume dans un enclos qui serait incapable de prévenir une évasion si elle tentait à nouveau d’échapper à son calvaire. Désespérément seule, elle ne dispose même pas d’un seul enrichissement pour se distraire.

L’inaction des autorités a condamné les éléphantes françaises

Pour que Samba ait une vie digne, loin de son dresseur, nous avons mobilisé des enquêteurs, saisi la justice, publié des rapports, obtenu le soutien de spécialistes, organisé des manifestations, écrit aux élus… Tout ça pour que la préfecture des Bouches-du-Rhône, dont dépend le cirque, et le ministère de la Transition écologique fassent la sourde oreille.

La vieille trentenaire est aujourd’hui en surpoids, principale cause de mortalité chez les éléphants captifs. Une place au sein d’un sanctuaire l’attend aux États-Unis. Mais il faut croire que l’État préfère qu’elle connaisse une fin aussi misérable que l’a été sa vie dans notre pays. Si rien n’est fait rapidement, elle sera abandonnée hors de nos frontières pour y mourir, comme Dumba avant elle, ou transférée avec l’accord du ministère dans un zoo étranger où son exploitation se poursuivra indéfiniment, comme Baby.

Nous ne laisserons pas l’État abandonner Samba. Pour elle, nous saisissons une nouvelle fois la justice. Signez notre pétition pour demander avec nous le placement immédiat de la « dernière éléphante de cirque » française dans un sanctuaire.

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