Sévices graves dans un chenil de l’Oise
46 chiens ont été saisis dans un chenil de l’Oise surveillé depuis 2004 par One Voice. Le procès aura lieu le 12 octobre.
En mars 2011, après une longue et étroite collaboration entre One Voice et la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de l’Oise, 46 chiens détenus dans des conditions préoccupantes étaient saisis dans un chenil du département sur ordre de la préfecture. Devant la sévérité des faits, One Voice s’est portée partie civile. Le procès se déroulera le 12 octobre 2011 au TGI de Senlis à 13H30.
C’est après un travail de plusieurs années réalisé par One Voice et la DDPP de l’Oise que, en 2010, les autorités ont décidé d’ouvrir une enquête sur ce chenil pour travail dissimulé et l’ont confiée à la gendarmerie. Ses résultats ont conduit à cette saisie.
L’association exerçait une étroite surveillance sur l’élevage depuis 2004. Celui-ci avait déjà été l’objet de plusieurs actions en justice : pour ses manquements au respect de la législation en vigueur, tant au niveau des installations, de la gestion que de la certification des compétences, mais aussi en raison des plaintes répétées du voisinage et du Syndicat professionnel de défense des éleveurs de chiens et de chats d’origines (Sdecco). Des manquements graves, mais plus encore, et malgré les mises en garde et jugements, des conditions de détention hors normes pour les chiens. La DDPP et One Voice ont travaillé sans relâche pour les soustraire à ces souffrances.
Au moment de la saisie, opérée sur ordre de la préfecture, appuyée par la gendarmerie, les sapeurs-pompiers, des refuges et des associations amis, la logistique et le financement étant pris en charge par One Voice, le chenil abritait 46 chiens. Bouledogues anglais, bouledogues français, Dogues de Bordeaux pour la plupart, mais aussi un amstaff, un chien nu, un croisé berger, vivaient dans une maison enfermés dans des caisses empilées les unes sur les autres, certains chiens dans des parcs pour bébé. Moins d’une dizaine circulaient en liberté et 27 étaient retenus dans une même pièce.
La liste des pathologies relevées par les vétérinaires sur l’ensemble des chiens est terriblement éloquente, laissant à penser que la plupart ne bénéficiaient pas d’un minimum de soins. Les comportements observés dans les refuges qui les ont accueillis laissent, eux, supposer qu’ils ne bougeaient guère : certains ont dû être portés lors de la visite chez le vétérinaire ne connaissant ni la laisse ni la promenade. Crainte du monde extérieur, crainte des caresses, ont aussi souvent été relevées.
Le 12 octobre prochain, les propriétaires du chenil seront de nouveau devant la justice pour répondre à plusieurs chefs de prévention, parmi eux notamment : sévices graves ou actes de cruauté envers un animal domestique ; poursuite d’une exploitation classée non conforme, exercice malgré mise en demeure d’activité d’élevage, de garde, de dressage sans certificat de capacité, détention de chien de garde ou d’attaque sans assurance et cela malgré incapacité. Ils encourent pour cela une peine de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende ; One Voice demande la confiscation définitive des animaux, ainsi qu’une interdiction définitive de détenir un animal.
« Stupeur, trouble, inquiétude, tristesse, les mots ne semblent jamais assez forts pour exprimer sa révolte devant la découverte d’animaux maintenus dans des conditions qui relèvent de la cruauté, confiait Muriel Arnal, présidente de One Voice. L’association agit chaque jour pour que cessent de tels actes envers les animaux. Alors quand, comme ici, avec l’appui de ses partenaires et notamment la DDPP, représentée par Mme Nathalie Haudebourt et M. Pascal Ancelin, One Voice parvient à mettre un terme à leur calvaire, nous sommes tous heureux, bien entendu, et reconnaissants envers ceux qui ont participé à la saisie des chiens et les ont accueillis. Secourir les animaux victimes de cruauté est le combat que nous menons chaque jour, mais nous nous mobilisons aussi pour faire prendre conscience à chacun des souffrances que l’on leur fait endurer, afin d’éradiquer toute forme de violence envers eux et faire qu’un jour nous n’ayons plus à intervenir ainsi. »