Scandale de la Dépakine : l'expérimentation animale prouve encore sa dangerosité

Scandale de la Dépakine : l'expérimentation animale prouve encore sa dangerosité

Expérimentation animale
05.07.2018
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Des dizaines de milliers d'enfants sont nés avec des troubles neuro-développementaux précoces, victimes des effets de la Dépakine, prise par leur mère pendant la grossesse. La Dépakine, comme la Thalidomide et le Distilbène ont pourtant été testées sur les animaux avant leur mise sur le marché, comme l’impose la réglementation actuelle. Combien de personnes humaines et non humaines devront encore être victimes des procédures obsolètes, cruelles et dangereuses de l'expérimentation animale?

Des dizaines de milliers d’enfants atteints de troubles neuro-développement aux précoces… Et pourquoi ? Parce que leurs mères prenaient de la dépakine pendant leur grossesse. La Dépakine a pourtant été testée sur les animaux avant sa mise sur le marché, comme l’impose la réglementation actuelle, et comme la Thalidomide et le Distilbène avant elle. Combien d’enfants et d’animaux devront encore être victimes de procédures obsolètes, cruelles et dangereuses ?

Des dizaines de milliers de victimes, humaines et animales

Combien de milliers d’animaux ont été sacrifiés ? Combien de mères singes, rates et lapines à qui l’on a injecté des produits tératogènes, c’est à dire susceptibles d’altérer inéluctablement le développement in utero des petits ? Combien de bébés, qui, aussitôt nés, ou arrachés aux entrailles de leurs mères, ont été euthanasiés et autopsiés ?

Non ce n’est pas un mal pour un bien, c’est un mal effroyable pour un autre mal, qui l’est tout autant.

Après la Thalidomide et le Distilbène, la Dépakine est le nouveau scandale sanitaire. Oui, ces trois médicaments ont été testés sur des animaux, y compris en gestation. Des animaux ont été tués pour que ces substances puissent être vendues. Mais cela n’a pu empêcher les catastrophes liées à leur prise par des femmes enceintes.

Le plus grand scandale a été celui de la Thalidomide au début des années 1960 : 10 000 naissances avec de très graves malformations (absence de membres, organes endommagés) dont certains bébés sont morts. Dans le cas du Distilbène (dont les effets néfastes ont été découverts au début des années 1970), des enfants et même des petits-enfants des mères qui ont pris ce médicament, sont nés avec des pathologies du système reproductif, notamment le cancer du col de l’utérus.

Les effets délétères de la dépakine sur le fœtus

La Dépakine est un antiépileptique commercialisé en France depuis 1967. Elle a été reconnue à l’origine de malformations et de retards du développement chez les enfants exposés pendant la grossesse.

Le premier cas de malformations soupçonné d’avoir été causé par la dépakine date de 1980. Et pourtant, il a fallu attendre vingt six ans pour que le ministère de la Santé déconseille son utilisation chez les femmes enceintes. Fin 2017, la responsabilité du laboratoire a été établie. En juin dernier, le nombre d’enfants atteints de troubles neurologiques (notamment autistiques et de retards mentaux), après avoir été exposés à la Dépakine, a été estimé entre 16 600 et 30 400 !

L’expérimentation animale pire qu’inadaptée, dangereuse !

Selon notre équipe scientifique, l’expérimentation animale ne permet pas d’obtenir la certitude de l’innocuité d’un médicament, notamment pendant la grossesse. La gestation chez l’humain et l’animal n’est pas comparable : les phases embryonnaires et fœtales s’organisent différemment dans le temps. Dans le cas de la Dépakine, l’embryon humain développe des malformations du squelette à des doses largement inférieures aux animaux.

Or si les tests sur animaux ne peuvent fournir une posologie sûre pour éviter des effets aussi évidents, comment croire encore qu’ils puissent permettre d’identifier les effets plus nuancés, comme l’autisme et les retards du développement ?

Pour une science moderne

Nous vivons sans doute à l’ère où les connaissances scientifiques sont les plus poussées de toute l’histoire de l’humanité. Mais paradoxalement, nous ne savons pas les appliquer intelligemment ! Combien faudra-t-il encore de catastrophes sanitaires pour que la fiabilité des tests sur les animaux soit enfin effectivement remise en question ? S’entêter à utiliser comme référence des espèces distinctes de la nôtre est un non-sens qu’il faut cesser de perpétuer tant pour les animaux que pour nous.

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