Saône-et-Loire : un nouveau loup, une vieille haine Saône-et-Loire : un nouveau loup, une vieille haine

Saône-et-Loire : un nouveau loup, une vieille haine

Animaux sauvages
18.06.2025
Saône-et-Loire
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Depuis 2019, les loups tentent timidement de revenir en Saône-et-Loire. Chaque fois, la même histoire se répète : l’animal s’installe, déclenche la fureur des lobbys agricoles, puis est abattu. En 2020, 2021, 2023… tous ont été tués. Alors qu’il faudrait investir massivement dans les moyens de protection, le préfet a décidé, le 15 mai, de réduire les mesures de protection que doivent mettre en place les éleveurs de six communes pour obtenir des subventions publiques. Parce que la cohabitation entre humains et vie sauvage est la seule voie viable, nous attaquons cet arrêté devant le tribunal administratif de Dijon.

Photo : OFB-SD71

Camille, dernier loup installé à Morey, pris pour cible

En décembre 2023, en Saône-et-Loire, un loup a été blessé d’une balle à la cuisse. Après avoir survécu des mois dans d’atroces souffrances, il a été retrouvé mort en février 2025, dans des conditions suspectes qui nous ont poussés à déposer plainte. Nous avions pourtant proposé de le transférer vers un sanctuaire en Italie. Nous n’avons rencontré que le silence des autorités.

Il y a quelques semaines, un nouvel individu, Camille, a été repéré à Morey, dans la même commune que son prédécesseur blessé. Les images captées par un piège photographique ont été authentifiées par la préfecture le 12 mai. Ce simple constat a suffi à relancer les tensions. La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs 71, dans une lettre ouverte, ont immédiatement appelé à l’élimination pure et simple de ce loup.

Le préfet plie sous la pression des lobbys

Pour les représentants de l’agriculture intensive, l’abattage de Camille ne suffisait pas. Ils n’ont qu’un seul objectif : éradiquer les loups coûte que coûte. Les mesures de protection ne les intéressent pas, et ils ont pesé de tout leur poids auprès du préfet avec un message simple : moins de mesures de protection, plus d’argent pour les éleveurs. Bref, le beurre et l’argent du beurre.

Accueilli sur les lieux le 13 mai avec des carcasses de moutons en signe de protestation, le préfet a cédé deux jours plus tard. Désormais, dans les six communes concernées, pour être subventionnés, les éleveurs n’auront plus à mettre en place deux mesures de protection (« cercle un »), mais seulement une (« cercle deux »).

Face à ce renoncement, nous avons déposé un recours devant le tribunal administratif de Dijon pour faire annuler l’arrêté préfectoral. Tuer Camille ne résoudra rien. Plutôt que de céder face à des lobbys rétrogrades, il est grand temps d’investir massivement dans les mesures de protection, qui permettront seules d’assurer une cohabitation harmonieuse entre les loups et les humains.
Rejoignez-nous devant la préfecture de Mâcon, le 2 juillet à 10h, pour Camille. Signez pour que les loups puissent enfin vivre en paix.

 

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