Salon du chiot de Bourg-en-Bresse : lettre ouverte à Jean-François Debat, maire de la commune

Salon du chiot de Bourg-en-Bresse : lettre ouverte à Jean-François Debat, maire de la commune

Animaux familiers
02.12.2022
Ain
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Alors que les ventes de chiens et chats en animalerie doivent être interdits pour 2024, les «salons du chiot» ne semblent pas près de renoncer à la lucrative marchandisation des animaux familiers. Nous dénonçons cette pratique et écrivons une lettre ouverte à la municipalité de Bourg-en-Bresse, qui accueille un «salon du chiot» ces samedi 3 et dimanche 4 décembre.

Strasbourg, le 2 décembre 2022

Monsieur le Maire,

Nous avons été informés de la tenue d’un «salon du chiot» à Bourg-en-Bresse les samedi 3 et dimanche 4 décembre.

One Voice ayant pour objet de protéger et défendre les animaux et la nature, nous sommes préoccupés par l’image véhiculée par ce «salon» et par le fait que votre municipalité encourage la marchandisation des animaux familiers, à contre-courant de ce dont notre société a tant besoin.

La loi contre la maltraitance animale promulguée en novembre 2021 a interdit la vente de chiots et de chatons en animalerie et renforcé les sanctions en cas de maltraitance les concernant.

Un «salon du chiot»… Comme le «salon de l’auto»? De tout jeunes êtres sensibles vendus comme des voitures? Même pas! Car contrairement aux acheteurs de voitures, les «consommateurs» de ces chiots ne prendront pour la plupart pas la peine de réfléchir avant de procéder à leur achat. Ils vont s’offrir un bébé berger australien comme ils se sont acheté ce pull revendu ensuite sur Vinted. Ou craquer sur un chaton comme sur une paire de chaussures qu’ils renverront car elle leur fait mal aux pieds. Sans se rendre compte qu’accueillir au sein de son foyer un animal revient à s’engager pendant quinze ans à s’occuper de lui, et que ce nouveau venu dans la maison représente un changement profond. Ces salons offrent peu de chances à leurs clients, souvent inconscients des conséquences de cet achat compulsif, de partager une vie heureuse avec leur nouveau compagnon, aussi mignon soit-il.

Il faut en outre rappeler que ces événements commerciaux autour d’êtres vivants encouragent l’élevage dans des conditions de maltraitance pour les reproducteurs. Pour réaliser toujours plus de profits, il faut produire toujours plus de chiots.

Dans un contexte où les refuges sont surpeuplés, où le prix des aliments a explosé, où détenir un «animal de compagnie» est de plus en plus onéreux, il aurait été tellement utile d’organiser un salon qui propose des chiens et des chats à l’adoption, en s’appuyant sur les associations de votre région. Les visiteurs auraient reçu des informations adaptées, sans pression, avec la certitude que leur décision serait la bonne, dans le respect de tous, animaux et humains.

En novembre 2020, nous vous avions déjà écrit au sujet de votre politique concernant les animaux. Aujourd’hui, nous vous exhortons à renoncer à accueillir et promouvoir ces salons qui chosifient les animaux au lieu de faire œuvre de pédagogie, et ne font qu’augmenter le nombre d’animaux maltraités ou abandonnés sur votre territoire.

Notre association est disposée à vous apporter son expertise en matière de politiques concernant les animaux familiers et reste à la disposition de vos services pour toute demande d’informations supplémentaires.

Vous remerciant de l’attention que vous avez portée à cette lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, à l’assurance de notre parfaite considération.

Muriel Arnal, présidente

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