Que Marineland ferme ou pas, les orques y restent et l’expertise se poursuit
Fermeture de Marineland ou non, l’annonce faite par le delphinarium à la veille de la décision attendue de la cour d’appel d’Aix-en-Provence – pitoyable tentative d’influer sur l’avis du juge – n’y changera rien. L’expertise judiciaire pour Wikie et Keijo, que le parc marin a toujours tenté d’entraver, aura bien lieu jusqu’à son terme, ainsi l’a confirmé la cour d’appel d’Aix-en-Provence aujourd’hui. Un troisième revers d’affilée pour le delphinarium, qui n’a jamais voulu saisir la main tendue par One Voice pour discuter d’une solution bénéfique pour les mammifères marins et les autres animaux de son exploitation.
On pourrait se réjouir que Marineland mette la clé sous la porte… L’annonce du 4 décembre 2024, et fixée au 5 janvier 2025, a eu l’effet d’une bombe. De fait, la désaffection du public pour les spectacles montrant la détresse animale n’a fait que se confirmer au fil des années, grâce aux études sur la sensibilité et l’intelligence des géants des mers, et le travail assidu des associations qui n’ont eu de cesse de communiquer ces informations au plus grand nombre. Mais cette fermeture entraîne aussi des drames annoncés pour tous les captifs, poissons, otaries, phoques, dauphins, orques… Nous ne pouvons ni applaudir ni cesser de nous battre pour eux. Les effets d’annonce de la loi de 2021 puis ceux des parcs marins, Astérix puis Marineland, ne peuvent cacher la réalité des expériences de vie des premiers concernés.
Marineland souhaitait envoyer les orques exploitées où et quand le delphinarium l’aurait décidé…
La ministre de la Transition écologique l’a annoncé et sa décision tiendra : Wikie et Keijo ne seront pas envoyés au Japon dans un complexe hôtelier à Kōbé. Récente victoire éclatante de l’association, et un camouflet pour l’industrie de la captivité asiatique, la seule au monde en développement.
Le parc s’est battu pied à pied pour se soustraire à une expertise qu’il ne voulait en aucun cas
L’autre avancée, c’est que depuis le 15 novembre 2024, notre demande d’élargissement de l’expertise aux deux orques survivantes, Wikie et Keijo, a été acceptée par le tribunal de Grasse. Il était essentiel pour nous de garantir que les constatations de l’état de santé des orques soient maintenues, malgré la disparition d’Inouk et de Moana. Ce qui allait de soi sur le principe devait être confirmé en droit, au risque que l’expertise prenne fin car devenue sans objet à partir de la mort de ces deux mâles de la famille, pour lesquels nous alertions la terre entière bien avant 2019, avant même le vote de la loi contre la maltraitance animale !
Aucun envoi à l’étranger possible de Wikie et Keijo en l’état actuel des choses
Ce 5 décembre, un revers de plus pour l’industrie de la captivité – et une magnifique victoire pour One Voice – est qu’aucun déplacement des orques ne pourra avoir lieu avant que les vétérinaires experts nommés par le tribunal judiciaire de Grasse rendent leur rapport, que les portes soient ouvertes aux spectateurs ou non. Cela confirme que l’expertise judiciaire est centrale dans ce dossier pour apprécier la santé des deux animaux et leur lieu de détention.
Une fois de plus, ce qui semblait aller de soi (on ne procède pas à un transfert à haut risque s’il y a suspicion de mal-être) est confirmé par la voix des juges. Sans cela, les exploitants se seraient engouffrés dans la brèche.
L’hypocrisie du parc exposée au grand jour ne fait plus aucun doute
C’est écrit noir sur blanc dans le rapport commandité par le ministère de l’Ecologie et souligné à l’audience du 29 octobre 2024 à Aix : Marineland avait envisagé de se soustraire à la décision de justice ! Nous devions prendre absolument toutes les mesures nécessaires pour garantir le maintien des orques sur place.
Marineland ne peut donc pas se défiler. S’il y fait obstacle malgré tout, la cour confirme également l’astreinte dissuasive décidée par le tribunal de Grasse.
Le tribunal a d’ailleurs eu un mot qui nous touche tout particulièrement, sur la nature des animaux qui ne peuvent être considérés comme des objets. L’industrie ne peut les considérer comme une partie du tout à liquider :
Ces deux orques sont désormais le seul sujet qui compte et tout doit être fait dans leur intérêt et au regard de leur santé
Ce délai, obtenu malgré les Cassandre de pacotille et sans jamais compter nos efforts, permet d’envisager l’avenir avec un peu plus d’espoir. Nous réitérons notre appel et notre invitation aux autorités et à la société propriétaire de Marineland, Parques Reunidos, à discuter ensemble sur le meilleur avenir possible pour cette mère et son fils qui ont vu toute leur famille décimée : un sanctuaire marin, malgré les risques que ce projet comporte. Car un autre delphinarium serait l’assurance garantie de souffrances incommensurables jusqu’à la mort. Le jeu en vaut la chandelle, à chaque fois.