Quand les oiseaux tombent du ciel
Partout, les oiseaux disparaissent. Nous nous battrons jusqu’au bout contre les arrêtés qui autorisent la chasse à la glu et permettent de tuer des oies migratrices.
Du ciel de nos campagnes comme de celui de nos villes, les oiseaux disparaissent. Mourant ici de faim, là sous les balles ou encore dans la glu, que leur reste-t-il comme espoir ? Pour chacun d’entre eux, nous nous battrons jusqu’au bout.
Partout, les oiseaux disparaissent. Le phénomène est général, il n’épargne ni les villes, ni les campagnes. 421 millions d’oiseaux ont disparu en moins de 30 ans en Europe. 73 % des moineaux parisiens en 13 ans.
Les causes sont multiples et cumulées : produits phytosanitaires, disparition des insectes, des sites où nicher, changement climatique… Et comme si cela ne suffisait pas, ils doivent aussi faire face à de soi-disant gestionnaires de la nature, qui semblent surtout vouloir y faire le vide.
Dans les Deux-Sèvres, les perdrix sont mal en point, avec huit individus disparus sur dix. Oui, les perdrix, celles-là mêmes qui sont si bien gérées par les chasseurs, à coups de fusil et de réintroductions, grâce à leurs élevages d’une efficacité redoutable…
Irresponsables jusqu’au bout du fusil
Et certains parlent de chasse « responsable »? Mais où est la responsabilité quand on sillonne arme à la main les forêts désertées par les promeneurs pour tirer sur tout ce qui bouge? Par erreur évidemment – dommage pour les espèces protégées (et chiens, chats et même riverains qui ont osé sortir dans leur jardin)! Où est la responsabilité lorsque l’on relâche des animaux affaiblis, engrossés, sélectionnés pour être des proies faciles? Où est la responsabilité lorsque l’on utilise des méthodes ancestrales qui piègent ou tuent à l’aveugle? Où est la responsabilité lorsqu’un oiseau d’une espèce migratrice, réintroduite ou protégée dans un pays, est abattu en traversant le nôtre?
De responsabilité, il n’y en a évidemment aucune si ce n’est dans la disparition des espèces. Il n’y a là qu’un loisir sanguinaire qui tente désespérément de justifier ses massacres auprès d’une population qui lui est largement opposée.
Pour tous et pour chacun
Alors pour tous les oiseaux victimes, nous avons choisi la voie des recours, parce qu’un seul oiseau tué par la chasse est un oiseau qui va manquer, un individu qui avait le droit de vivre. Pour chacun d’eux, nous irons jusqu’au bout. Et non, la jurisprudence n’est pas à craindre en cas d’échec.
Non seulement, en France, les tribunaux et cours ne sont pas liés par leurs décisions précédentes, mais une nouvelle loi édictée peut tout à fait s’opposer à une solution jurisprudentielle. Rien à craindre donc, tout au contraire, pour ceux pour qui nous nous battrons toujours sans relâche.
Et puisque le Conseil d’État semble avoir pris le parti des chasseurs en nous déboutant de nos requêtes, c’est devant la Commission Européenne que ceux-ci devront justifier de leurs actes!
Nous serons le 20 novembre prochain à 14h au Conseil d’État pour nos recours au fond concernant ces arrêtés sur les cruelles chasses traditionnelles (à la glu, etc.) qui piègent et blessent, voire tuent, des merles, grives, et beaucoup d’autres petits oiseaux. Nous y serons également pour faire annuler l’arrêté ministériel autorisant à tuer des oies sauvages en février, pendant qu’elles traversent notre ciel, et sont en pleine migration. Début février, nous avions obtenu la suspension de cet arrêté.