Prison des baleines : trois nouvelles orques libérées
La libération de trois nouvelles orques de la « prison des baleines » a eu lieu le 6 août dernier.
La libération de trois nouvelles orques de la « prison des baleines » a eu lieu le 6 août dernier malgré une certaine résistance voire du sabotage…
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Comme le raconte un témoin:
«Les orques étaient prêtes à partir en mer immédiatement après leur remise à l’eau. Un enclos flottant avait été préparé, mais il n’a pas servi. Relâchées de leurs containers directement au large, les trois orques ont décrit des cercles près du rivage en formation serrée, apparaissant puis replongeant sous la surface. C’était incroyable!»
On peine en effet à imaginer l’immense bonheur de ces détenus qui retrouvent enfin l’océan après un an de souffrances. Mais si cette opération s’annonce comme une réussite, ce ne fut pas toujours le cas, hélas, des transferts précédents.
Le 20 juin dernier, un premier convoi
Le 20 juin dernier, un premier convoi quittait la baie de Srednyaya pour la région des îles Shantar, emportant avec lui trois orques et six bélugas.
Ceux-ci avaient du endurer un voyage particulièrement pénible. On vit ainsi des images d’un béluga soulevé par une grue en laissant une flaque de sang sur le tapis de sol. Les cétacés furent jetés à la mer comme des paquets, alors que leurs muscles étaient encore raides des longues journées passées sous le soleil dans des containers métalliques. Ces scènes terribles ont soulevé l’indignation des experts et des réseaux sociaux. Et pourtant, s’il faut en croire les balises satellite, les trois orques relâchées alors auraient pris la bonne direction, celle de leur lieu de capture.
Le 16 juillet, un deuxième transfert inquiétant
Depuis lors, des ordres venus d’en haut ont du être donnés, car le 16 juillet, le deuxième transfert fut moins brutal. Il ne comprenait cette fois plus que trois orques. Le voyage fut plus rapide et leur libération partiellement filmée. Deux orques adultes ont à leur tour repris le chemin de la liberté. Elles ont malheureusement du laisser derrière elles la petite Alexandra, trop craintive, trop attachée aux humains sans doute, pour oser les suivre au grand large. Elle a quémandé quelques jours son poisson aux pêcheurs, mais d’après les plus récentes informations, elle se dirigerait aujourd’hui vers Sakhaline et se nourrirait seule.
Le 1er août, début du troisième transfert d’orques
Il s’est achevé six jours plus tard avec la libération manifestement réussie de Tihon, Gaika et Zoya, relâchées en mer d’Okhotsk. Pour la première fois, des observateurs de Greenpeace Russie ont pu surveiller le processus de libération. Choyées comme des reines, les orques eurent même le privilège d’être rafraîchies par de la glace dans leur container. Et leur départ en formation, droit vers le large, fait espérer le meilleur quant au succès de leur voyage.
Une quatrième libération à venir
Deux orques et quatre-vingt un bélugas attendent encore dans les enclos de la prison des baleines. Dans les jours qui viennent, une quatrième libération est prévue. Il ne reste plus beaucoup de temps avant l’hiver mais il reste encore énormément de bélugas captifs, dont on attend un nouveau décompte, et leur avenir est très préoccupant.
Préoccupantes aussi, les rumeurs qui nous disent qu’outre Cyril, une deuxième orque serait morte dans son enclos ou qu’un béluga échoué a été retrouvé flottant non loin de la plage. Certains affirment même que les deux bélugas récemment livrés par avion au premier delphinarium du Tibet faisaient partie du convoi du mois de juin.
En confiant la réhabilitation des dix orques et des 87 bélugas à leurs anciens ravisseurs, sous la supervision complice de l’institut scientifique VNIRO en délicatesse avec la justice russe, il fallait forcément s’attendre à une certaine résistance voire à du sabotage.
Il est heureux que le président Poutine veille au grain, et plus encore les défenseurs des animaux et l’opinion internationale.
Quelques soient les inquiétudes que suscitent la suite des libérations, et surtout celles des bélugas, One Voice se réjouit de voir déjà huit orques au moins se diriger avec succès vers leur pays et leur famille. La «méthode russe» est certes cavalière mais parfois, elle fonctionne !