Pas d’accalmie pour les loups, abattus même pendant la période d’allaitement des louveteaux

Pas d’accalmie pour les loups, abattus même pendant la période d’allaitement des louveteaux

Faune sauvage
25.04.2023
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En France, l’abattage de loups est autorisé toute l’année. Même durant la période de reproduction et d’allaitement des louveteaux.

En France, il est possible de tuer des loups tout au long de l’année, sans aucune considération pour la période de reproduction et d’allaitement des louveteaux, alors même qu’ils sont considérés comme une espèce protégée. Tous les ans, un quota d’individus à abattre est défini. Cette année, 174 peuvent donc être mis à mort dans le cadre de tirs dérogatoires à leur protection. Au 21 avril 2023, 27 ont déjà été abattus, dont 3 braconnés. Pourtant, plusieurs études scientifiques s’accordent à dire que les tirs ne sont pas la solution pour protéger les troupeaux. Des protections efficaces existent, nos voisins européens les appliquent avec succès alors même que le nombre de loups est bien plus élevé sur leur territoire qu’en France.

Les loups sont des animaux sociaux et sociables. Ils vivent généralement en meute, fondée par un couple qui sera le seul à se reproduire, une seule fois par an. Après la naissance, la louve reste la plupart du temps dans sa tanière auprès de ses petits pendant six à huit semaines. Durant toute cette période, les autres membres du groupe et notamment son partenaire, prennent soin d’elle et la nourrissent. La naissance et l’éducation des louveteaux sont une véritable affaire de famille. Chaque individu aura un rôle décisif à jouer, qu’il s’agisse de la préparation de la tanière avant la mise-bas, de jeux afin de leur enseigner les codes, de leur fournir de l’alimentation solide au moment du sevrage, ou encore de s’occuper d’eux lorsque leur mère s’éloigne. La disparition d’un membre déséquilibre donc toute la structure et l’organisation de la meute.

Des tirs qui mettent en péril la survie et la diversité de l’espèce

Pourtant, en France, les loups peuvent être abattus tout au long de l’année, même pendant la période des naissances. À l’encontre de l’avis du Conseil national de protection de la nature, qui déclarait en décembre 2019 :  

«Le fait qu’il n’y ait plus aucune période d’interdiction des tirs, notamment en période de reproduction, semble peu conforme au statut d’espèce protégée dont l’état de conservation reste vulnérable.»

Dans cette délibération, le Conseil ajoute :

«La régulation de long terme de la population de loups nous apparaît être en contradiction avec le droit communautaire et national, et la biologie de la conservation.»

Selon lui, à défaut de les interdire, les tirs devraient au minimum se faire « majoritairement entre juillet et décembre » et être « accompagnés d’une expertise qualitative et quantitative de la prédation ».

Pour nous, aucun tir n’est justifié. Mais l’État, qui autorise l’abattage de loups tout au long de l’année, pourrait au moins suivre ces préconisations minimales… En raison de malnutrition, de maladies, ou même des conditions climatiques, le taux de survie des louveteaux n’est que de 60 % la première année suivant leur naissance. À cause de ces tirs perpétuels, les survivants peuvent par la suite se retrouver privés de leur mère ou d’un membre de leur famille, mettant à nouveau en péril leur apprentissage et leur survie.

En plus d’être abattus, les loups sont aussi régulièrement victimes de collisions routières, comme ce fut déjà le cas pour plusieurs d’entre eux cette année. Ils doivent également faire face à des pièges disposés dans la nature, qui font de nombreuses victimes chaque année. En mars dernier, une louve est morte étouffée dans un collet à renard. Pour elle, nous avons déposé plainte.

Aidez-nous à faire avancer ce combat : signez notre pétition pour faire cesser la persécution des loups.

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