Parc à loups en Sologne : l’avis condescendant du commissaire-enquêteur

Parc à loups en Sologne : l’avis condescendant du commissaire-enquêteur

Animaux sauvages
14.02.2024
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En décembre dernier, nous avions fait part de notre opposition à deux projets ayant vocation à maintenir des loups en captivité à des fins lucratives. Spécificité de l’un d’entre eux : exploiter des loups pour des séminaires d’entreprises. L’enquête publique ayant pris fin, le commissaire-enquêteur vient de rendre un avis favorable, malgré un taux d’opposition record.

1235 avis défavorables pour 22 avis favorables et 3 sans objet, selon les décomptes du commissaire. Bien qu’il reconnaisse que « le nombre d’observations est la preuve d’une opposition avérée au projet » (sic), il laisse cependant sous-entendre que les opposants auraient été manipulés, ayant « suivi un collectif ou des directives » (sic).

Selon lui, il n’est tout simplement pas envisageable que les participants soient tombés d’accord avec les arguments remettant en cause l’objectif de ce parc.

Il ne s’arrête pas là, allant jusqu’à remettre en doute le bien-fondé de l’opposition à ce programme d’enfermement des loups pour des séances de coaching payantes. Ce qui, comme chacun sait, est une activité on ne peut plus naturelle pour ces animaux sauvages… « Il semble que les observations défavorables soient peu approfondies, par qui que ce soit. Les aspects qui reviennent le plus souvent et de façon assez laconique sont surtout l’exiguïté du parc, l’aspect lucratif et la frayeur locale générale. Cette permanence des aspects récurrents me semble assez bizarre. » (sic)

Par contre, aucune critique en ce qui concerne les avis favorables au projet…

Le profit, toujours le profit

Quant à la taille de l’enclos – qui est, rappelons-le, de 4200 m2 carrés pour 6 loups, qui dans la nature parcourent plusieurs dizaines de kilomètres quotidiennement -, il nous faut arrêter de nous affoler, selon l’argument que d’autres zoos proposent des enclos de cette taille, voire inférieure ! Si les autres font comme cela, alors… Un de plus, un de moins, pas d’importance.

Les bénéfices et la liberté d’entreprendre sont les arguments principaux retenus pour valider le projet : « […] si l’autorité préfectorale autorise la réalisation du parc à loups, Cerdon-en-Sologne aura une entreprise supplémentaire et les clients du Wolf Project pourront bénéficier du bon restaurant route d’Argent-sur-Sauldre et de l’hôtel de classe voisin.» (sic) Vous prendrez donc bien un gigot d’agneau pour déjeuner, avant d’aller vous faire psychanalyser au milieu de loups qui n’ont rien demandé et ne savent pas ce qu’ils font là ?…

Tant pis pour les animaux qui vont être exploités. D’ailleurs, il est souligné qu’ils seront issus de la captivité, et non pas capturés dans leur milieu naturel – encore heureux ! Peu importe donc de savoir dans quelles conditions ils seront faits prisonniers.

Et pour conclure en beauté, sachez donc, vous qui défendez les loups et vous êtes opposés au projet, que vous êtes des « mécréants », et qu’il est craint que vous vous montriez malveillants « vis-à-vis de l’entreprise, de ses organisatrices, des animaux et même du public qui participerait à un séminaire ». (sic)

C’est désormais à la préfecture de trancher, et nous espérons que la préfète respectera les résultats de cette consultation et les avis du public.

De notre côté, nous continuons et continuerons toujours de nous opposer à l’asservissement des animaux et à nous battre pour qu’ils puissent vivre libres et en paix. En ce qui concerne les loups, nous poursuivons le combat pour la fin de leur extermination. Aidez-nous en signant notre pétition.

Mise à jour 12.07.2024

La préfecture du Loiret a tranché : il n’y aura pas de parcs à loups à Cerdon

En cause, de nombreux manquements. Pas de garantie financière, un enclos trop petit ne répondant pas aux normes en vigueur, des compétences et connaissances insuffisantes pour l’une des associés, le manque de formations obligatoires. La préfecture relève également que ce projet ne repose sur aucun fondement scientifique dont les résultats bénéficieraient à la meilleure connaissance et à la conservation des espèces.

Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice, c’est un soulagement :
« Les loups, et les animaux en général, ne sont pas des jouets mis à la disposition des humains pour des pseudo-projets scientifiques. Nous devons continuer de nous battre pour la préservation des individus dans leurs milieux naturels. »

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