Tigres et lions exploités à vie dans le Loiret

Tigres et lions exploités à vie dans le Loiret

Tigres et lions exploités à vie dans le Loiret
28.08.2019
Loiret
Tigres et lions exploités à vie dans le Loiret
Cirques

En ce mois d’août 2019, nos enquêteurs se sont rendus dans le Loiret, chez un dresseur de tigres et de lions très connu dans le show-business. Comme unique horizon, ces sept félins n’ont que quelques mètres carrés grillagés. En plus de la captivité et du dressage qui constituent leur quotidien, le dresseur organise plusieurs fois dans la journée des visites de particuliers sur sa propriété, avec le soutien de l’office du tourisme du département.

Dans le jardin et sur le portail, des têtes de lions. On est chez un dresseur, pas de doute. Depuis 27 ans, Rémy Demantes élève et dresse des grands félins, baguette à la main, pour des publicités, des clips, des émissions de télévision. Ils sont alors sortis de leur enclos et transportés sur la route, pour être exposés à l’inconnu, au bruit et aux lumières, aux humains agités autour d’eux.

Quand un bébé tigre naît, il est irrémédiablement retiré à sa mère, et rapidement exhibé devant des groupes d’humains, au musée du cirque dirigé par le dresseur, pour un spectacle quotidien d’une heure. Des visites privatives de l’élevage sur sa propriété sont proposées au public, non loin de là… Nos enquêteurs ont rapporté des images de ces sept prisonniers.

Sept tigres et lions enfermés à vie

Tanga est la plus vieille. Elle a quinze ans et vit seule dans un enclos grillagé d’à peine 35m2, au centre duquel trônent un rocher et un tronc d’arbre. Autant dire que sa prison est dépourvue d’enrichissement.

Le plus jeune, Mawak, né il y a trois mois, a quitté la maison pour un enclos de 6 m2 sur des dalles de jardin. Pas d’herbe ni de terre battue pour ses petites pattes. Quand il en sort enfin, au bout d’une laisse, c’est pour se voir refuser de jouer dans la vigne vierge.

Non, il doit faire ses besoins à la demande, avant le spectacle, et poser pour la photo avec les visiteurs du jour, qui pourront eux aussi le tenir en laisse ou lui crier « non » d’une grosse voix pour l’effrayer. Le bébé tigre est dressé à grand renfort de gifles et de petits coups bien sentis sur la tête, à l’aide d’une baguette de bois.

Au fond du jardin, ses parents, dont Radja le tigre blanc, (ces tigres n’existent qu’en captivité, fruits de croisements entre animaux malades) et une tigresse, Jade, qui s’est vu arracher son bébé. La fauverie, constituée de cages les contenant à peine, est humide et sent fort, dans un bâtiment en dur. Quelle tristesse que de les voir ainsi!

Non loin de là, Judy la tigresse vit avec Tina, une jeune lionne. Rien de naturel ici. Les tigres vivent seuls quand ils sont libres, et sur un tout autre continent que les lions! Timba, le lion dans l’enclos d’à côté semble las, désespérément désœuvré.

Une activité lucrative soutenue par l’office du tourisme

Pour son musée et la visite de son élevage, Rémy Demantes a reçu à plusieurs reprises des prix « coup de cœur » de l’office du tourisme du département, qui soutient cette activité d’un autre âge.

Le dresseur justifie cet élevage et ce dressage en se drapant derrière la légalité de son activité, et les dangers du braconnage pour les tigres libres. L’existence du braconnage ou de la chasse aux trophées est un problème en soi à combattre, en aucun cas une raison valable pour réduire des animaux à une vie d’esclavage, encagés pour toujours.

La captivité: des dangers pour les félins comme pour les humains

Ce n’est pas de l’amour quand on arrache un petit à sa mère, qu’on se substitue à elle pour le nourrir et le rendre dépendant, qu’on le frappe alors qu’il tente d’apprendre à être un tigre au sens plein du terme. Ce n’est pas de l’amour que condamner un animal à l’enfermement à vie. Car la captivité, le dressage, l’exhibition, l’itinérance, la proximité avec des humains créent non seulement des risques sanitaires de part et d’autre, du danger pour les humains à leur contact, mais surtout un stress intense, qui affecte jusqu’au système immunitaire des animaux.

Ces pratiques doivent cesser! Le département du Loiret, ainsi que les chaînes de télévision, les réalisateurs de films et de clips, acteurs, chanteurs et annonceurs doivent eux aussi s’engager contre la captivité! Aidez-nous à dénoncer toute utilisation des animaux sauvages dans ces contextes! Interpellons ensemble l’office du tourisme du Loiret, afin qu’il cesse toute promotion de ce lieu

Contactez l’office du tourisme via leur site en cliquant ici ou par email à info@tourismeloiret.com. Un modèle de lettre est disponible en téléchargement ici.

Nouvelle infiltration de One Voice dans une école de tauromachie pour les enfants!

Nouvelle infiltration de One Voice dans une école de tauromachie pour les enfants!

Nouvelle infiltration de One Voice dans une école de tauromachie pour les enfants!
15.08.2019
Nouvelle infiltration de One Voice dans une école de tauromachie pour les enfants!
Exploitation pour le spectacle

One Voice a infiltré le milieu de la corrida au Centre de Tauromachie de Nîmes où des adolescents apprennent à devenir toréro et mettent à mort de jeunes taureaux. Faisons fermer ces écoles!

Nos enquêteurs se sont rendus une nouvelle fois dans l’une des écoles taurines de France, et ils ont pu assister à des mises à mort de taureaux si jeunes qu’il s’agit presque de veaux. Sept ans après notre enquête à l’école de Nîmes, nous demandons (comme l’ONU à l’Espagne en février 2018 1) l’interdiction de ces « centre de formations » pour les mineurs, l’interdiction de l’accès aux mineurs à ces « spectacles », l’interdiction de blesser les taureaux, et bien entendu de les mettre à mort…

Des jeunes taureaux pour « faire la main » des enfants et adolescents

Le veau considéré comme du « matériel » de second niveau sera toréé dans les environs de Nîmes pendant plus de vingt minutes, par un jeune qui ne maitrise pas le geste.

L’épée rentrera et sortira plusieurs fois dans l’échine du jeune taureau, qui finit par s’effondrer. Ses dernières secondes de conscience, il sentira un poignard s’enfoncer dans sa nuque, secoué en tout sens dans sa tête. Il se videra de son sang en quelques minutes, une éternité quand on souffre, après avoir tenté en vain d’échapper à son sort, tenaillé d’angoisse, sans comprendre pourquoi il fut ainsi trahi par ses gardiens…

Une activité extrascolaire comme une autre ?

Les enfants suivent toute l’année des cours dans ces écoles sur des charriots à roulette pour s’entrainer aux gestes: muletas, jeu de cape, et pique de banderille, et d’épée. En fin d’année, comme une récompense, ils peuvent, dans l’arène, mettre à mort de très jeunes taureaux.

On peut commencer à 6 ans à les fréquenter. A l’âge où l’on commence à lire et à écrire, on peut apprendre en même temps le B-A-BA de la corrida, et que torturer un animal vivant en lui plantant des harpons puis en lui enfonçant une lame dans le corps est acceptable et attendu. On peut assister à des longues et douloureuses mises à mort d’êtres dont la sensibilité est reconnue, et sur lesquels les cruautés sont condamnées… sauf ici.

Des psychologues du monde entier s’inquiètent de l’impact que cela peut avoir sur le développement cérébral et de l’empathie des enfants, de recevoir ces signaux contradictoires de la part des adultes les entourant: on ne doit pas faire de mal à autrui, et on doit applaudir ceux qui tuent les taureaux dans l’arène… C’est de l’éducation au sadisme, et cela a des répercussions délétères sur leur psychisme.

Une enquête inédite au cœur de ces écoles: des témoignages sans filtre

Interview de la présidente de l’école taurine, de professeurs et d’aficionados, images de veaux martyrisés par de jeunes hommes, sous le regard des enfants… Toutes nos images montrent le vrai visage de la corrida en France: on enseigne l’insensibilité à la souffrance de l’autre dès le plus jeune âge.

Parmi les témoignages recueillis, des parents ayant offert un taureau à leur enfant pour qu’il puisse le tuer. Qui ferait cela avec un autre animal et dans d’autres circonstances? Hors de ce milieu? Comment est-il possible d’encourager cela, une mise à mort par un mineur, ce qui est possible dans le cas d’une location d’arène privatisée…

Des jeunes taureaux non mis à mort seront souvent utilisés plusieurs fois. Mais sur les images, nous voyons l’incrédulité du pauvre veau, son épuisement. Son refus de l’agressivité. Le refus de « se battre », en somme.

Qu’ils aient peur pour eux-mêmes ou ne veuillent pas heurter d’être vivant, les enfants doivent obéir. C’est écrit dans le règlement de l’école taurine. Or l’une des mères de ces élèves a confié à notre équipe sans savoir qu’elle était enregistrée, qu’après la mise à mort de son premier taureau, son fils n’a plus toréé pendant un an. Il était encore sous le choc.

Interdisons ces écoles. One Voice et ses partenaires Anymal, CRAC Europe, la FLAC et No Corrida ont écrit une pétition commune demandant l’arrêt immédiat de ces pratiques tauromachiques considérées comme de la torture. Pour nous donner plus de poids dans cette démarche, pour les veaux et les enfants, signez!

1 – https://www.telegraph.co.uk/news/2018/02/09/un-call-ban-children-bullfights

17 ans de combat pour Samba et l’État refuse toujours d’ouvrir les yeux

17 ans de combat pour Samba et l’État refuse toujours d’ouvrir les yeux

17 ans de combat pour Samba et l’État refuse toujours d’ouvrir les yeux
08.08.2019
Bouches-du-Rhône
17 ans de combat pour Samba et l’État refuse toujours d’ouvrir les yeux
Cirques

Dix-sept ans que nous nous battons pour faire libérer Samba. Prévue initialement en décembre 2018, repoussée au 27 juin 2019, l’audience a été confirmée par le tribunal administratif de Marseille au dernier moment. Notre recours de 2017 contre la préfecture des Bouches-du-Rhône a donc été jugé. Le tribunal a rejeté notre requête préférant croire la préfecture, qui clame que tout va bien car – entre autres – les barrières sont à une distance réglementaire. Pour l’éléphante et les autres animaux sauvages détenus par le cirque d’Europe, nous faisons appel!

Un combat de longue haleine

Depuis plus de deux ans, nous attendons du préfet des Bouches-du-Rhône, qui a la responsabilité du bien-être des animaux sauvages captifs de son territoire, qu’il revienne sur l’arrêté qu’il a pris en 2017 autorisant notamment l’exploitation de Samba. Malgré les preuves de son mal-être, le préfet a pris la décision implicite de refuser notre demande d’abrogation de cet arrêté : il n’a répondu à rien!

En ce 27 juin, il a donc été question à Marseille de notre recours pour faire abroger l’arrêté préfectoral du 15 mai 2017 suivant lequel Max Aucante, le propriétaire du Cirque d’Europe, est autorisé à ouvrir son établissement, y détenir et y présenter des animaux. Parmi eux, des tigres, des babouins et Samba, qu’il a renommée Tania après une précédente procédure nous opposant au début des années 2000. Cette requête contre la préfecture contient également notre demande de transfert immédiat de Samba dans un sanctuaire. À 32 ans, quasiment autant à subir des humiliations quotidiennes, il est plus que temps qu’elle puisse se reposer et avoir une vie digne de ce nom!

L’Etat aveugle et sourd, mais pas muet…

Notre requête, dont le but est de mettre l’État face à ses responsabilités, montre une fois de plus avec ce rejet, à quel point il refuse d’ouvrir les yeux. Les rapports de la DDPP (service en charge des services vétérinaires de la préfecture) de 2014, sur lesquels s’est appuyé le tribunal administratif, clament que tout va bien pour Samba et ses compagnons d’infortune. Nous faisons appel de cette décision. Jamais nous n’abandonnerons Samba.

Notre plainte au pénal – enrichie de nouveaux éléments sur la vie épouvantable de l’éléphante d’Afrique – contre le propriétaire du cirque est en cours d’instruction.

Signez notre pétition pour réclamer le placement de Samba loin du cirque, du camion et des chaînes!

Le cri des cormorans ? Urgence à y répondre !

Le cri des cormorans ? Urgence à y répondre !

Le cri des cormorans ? Urgence à y répondre !
27.07.2019
Le cri des cormorans ? Urgence à y répondre !

One Voice appelle à agir : une consultation publique est lancée, autour d’un arrêté ministériel ouvrant la porte à une tuerie massive de grands cormorans (150 000 oiseaux sur trois ans). Motif ? La prédation naturelle que cette espèce protégée exerce en France sur des élevages piscicoles et sur certains poissons de rivière. Hallucinant !

Tous s’accordent à reconnaître que des tirs de « destruction » ne peuvent réguler une population d’oiseaux nicheurs, surtout au niveau précis qu’est celui du département. Mais nous en sommes là : par décision préfectorale, les grands cormorans, oiseaux pourtant protégés par la loi et par une directive européenne, sont déclarés chassables par quotas départementaux parce qu’ils nuisent aux élevages piscicoles, très extensifs, voire à certaines espèces de poissons d’eaux libres, également protégés et surtout convoités par les sociétés de pêche.

L’État et ses agents locaux, les préfets, répondent ici avec diligence aux vœux d’une filière économique qui n’y va pas de main morte : pas moins de la moitié des grands cormorans hivernant en France est concernée par les tirs de destruction envisagés dans 88 départements métropolitains. 50 000 oiseaux par an…

Arrêté meurtrier et injustifié

Un arrêté-cadre similaire a déjà été pris en 2016 pour trois ans, dans les mêmes proportions, et à l’époque n’a pas pu être contrecarré par la mobilisation citoyenne. Cette nouvelle consultation publique, ouverte jusqu’au 31 juillet (vite, donnez votre avis en utilisant les arguments cités dans cet article !), est l’occasion de dire non, et d’affirmer que la solution ne réside pas dans des tirs de « destruction ». Qui plus est cruels, car ces oiseaux protégés sont tirés avec des cartouches légères, réglementées : touchés, ils agoniseront souvent des heures durant !

Le Conseil national de la protection de la nature a cette fois donné à l’unanimité un avis défavorable au renouvellement d’une mesure qui ne réjouit que quelques acteurs économiques, et bien sûr les pêcheurs et les chasseurs. Tous ces arguments n’ont pas fait reculer le ministère :

  • les tirs sont inefficaces pour contrôler des populations hivernantes au niveau de chaque département ;
  • il n’est pas démontré que ces tirs puissent faire baisser les niveaux de prédation exercée par ces oiseaux piscivores, notamment en eaux libres où la sauvegarde de poissons protégés dépend de plusieurs autres facteurs (prédation par d’autres animaux, y compris des poissons de type silure, qualité des eaux, etc.) ; de plus, les cormorans se nourrissent essentiellement de proies abondantes tels les cyprinidés voire d’espèces exotiques (poissons-chats, perches-soleil) ;
  • les grands cormorans (Phalacrocorax carbo sinensis) ciblés par l’arrêté sont très semblables à une autre sous-espèce de cormorans (Phalacrocorax carbo carbo), dont les populations sont en France peu stables. Il sera délicat pour les chasseurs d’identifier s’ils abattent les « bons » oiseaux ;
  • la justification exacte des demandes de tirs en eaux libres n’est pas apportée, pas plus que les pisciculteurs d’étang ne produisent de statistiques économiques départementales sur l’impact de la prédation des grands cormorans hivernant en France.

Comme en d’autres cas, on ne répondrait ici que par la destruction pour protéger une activité économique exercée en milieu naturel et qu’un oiseau ne peut pas comprendre. Certes, concurrencée par d’autres pays qui bizarrement ne connaissent pas le même problème, la pisciculture française vit des jours difficiles. Elle peine à trouver sa rentabilité et quand il est déclaré impossible d’équiper en systèmes d’effarouchement ou de protection (de type filets) des hectares entiers d’étangs, les boucs émissaires sont vite désignés, tous ces animaux déclarés nuisibles car leur survie dépend des proies offertes. La réglementation impose pourtant de rechercher des solutions alternatives avant de dégainer les fusils contre la faune…

Protégez vos élevages, pliez vos gaules !

En février dernier, un pisciculteur des Deux-Sèvres a assigné l’État en justice pour le préjudice subi par son exploitation depuis l’arrivée des cormorans sur la propriété. L’homme, qui ne peut investir les 500.000 euros estimés pour protéger efficacement son étang, a tout de même obtenu 800 € d’indemnisation par hectare et par an sur la période allant de 2010 à 2015, soit une somme totale de 160.000 €. « Étant situé en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique, je ne peux même pas détruire les nids » déplore-t-il, se réservant le droit d’intenter une nouvelle procédure judiciaire pour la période 2016-2020, si l’État, soit nos impôts, ne trouve pas de solution à son problème.

Or abattre ces oiseaux n’est pas une solution. Exercer une surveillance plus régulière, protéger les étangs… Certes cela coûte cher, comme travailler différemment avec des eaux de meilleure qualité, contrôlant les effluents de l’agriculture. Mais n’est-ce pas là le travail de professionnels, améliorant et traçant leur production ? Non, au lieu de cela, et malgré les aides y compris européennes accessibles, on préfère incriminer les « nuisibles », tous ces animaux à qui l’on n’accorde plus le droit de vivre.

Le grand cormoran est l’arbre qui cache la forêt : bien d’autres animaux mangeurs de poissons sont concernés (hérons, butors, martins-pêcheurs, cigognes, loutres, visons…). Faut-il tous les tuer préventivement au nom de la sacro-sainte activité économique ? Se questionne-t-on également sur les raisons qui poussent les cormorans à coloniser étangs et rivières de France en quittant leur habitat type (les grands estuaires, les côtes maritimes ou le lit des grands fleuves d’Europe) ? Des tirs massifs y changeront-ils quoi que ce soit ?

Enfin, si l’on s’interroge vraiment sur l’équilibre des populations naturelles dans nos étangs et nos rivières, à la relation proies-prédateurs, pourquoi ne pose-t-on pas plutôt la question de la place de la pêche humaine dans des milieux dits si menacés ?

Les pêcheurs sont visiblement mobilisés pour cette consultation. Le nombre de commentaires exigeant l’éradication de ces oiseaux qui les privent, eux, de proies est impressionnant. Il faut faire passer le mot dans ces derniers jours pour s’opposer massivement à cette tuerie. Agissez !

Quoi qu’il en soit, si la mobilisation ne réussit pas à stopper le massacre écologique qui se prépare, nous attaquerons l’arrêté ministériel en justice, pour rendre leurs droits à ces grands oiseaux, rappelons-le protégés. De telles dérogations à leur protection sont injustifiables !

Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.

Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.

Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.
25.07.2019
France
Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.
Animaux sauvages

Au moment où la France vit sa seconde canicule de l’année et une vague de chaud sans précédent, des scientifiques publient une étude alarmante: malgré l’adaptation des animaux, le changement est trop rapide et radical pour que l’évolution des espèces soit capables « d’absorber » les modifications climatiques. Certaines vont disparaître, autrement dit des millions d’individus mourront dans la souffrance, si nous ne freinons pas en urgence les dérèglements actuels.

À courte échéance, nous pourrions ne plus jamais voir de chevreuils européens à la lisière des forêts au petit matin, ni entendre de bruants chanteurs pendant nos vacances au Canada. Les guillemots, eux, ne regarderont plus la mer depuis les falaises et les pies eurasiennes, quant à elles, pourraient ne plus faire entendre leur voix fluette depuis le poirier du jardin. En quelques semaines, la France a connu les plus grandes vagues de chaleur de son histoire depuis deux mille ans, et les animaux, bien que capables de s’adapter dans une certaine mesure, ne seront pas tous aptes à survivre à ces modifications de températures, étant donné la rapidité du phénomène de réchauffement climatique.

Une publication basée sur un millier d’articles scientifiques

La revue scientifique Nature Communications publiait avant-hier un article1 récapitulant le travail d’une soixantaine de biologistes. Ils ont analysé les résultats de plus d’un millier de publications scientifiques sur l’adaptation des espèces au changement climatique à l’œuvre depuis plusieurs années. Leur méta-analyse, basée sur les recherches disponibles, est centrée principalement sur les oiseaux et un mammifère de l’hémisphère nord.

Un changement climatique trop rapide pour que les animaux puissent s’adapter

Depuis la révolution industrielle, la plupart des animaux ont eu beau modifier substantiellement leurs comportements et leur cycle de vie, tels que les périodes ou les lieux de nidification, ces changements sont adaptatifs, donc en quelque sorte « culturels ». Mais pour qu’une espèce animale puisse survivre à court terme, il faudra que cette adaptation se combine à des modifications génétiques. La plasticité de chaque espèce a été passée au crible; ces facteurs sont d’une importance capitale.

Pire encore, les espèces dont les caractéristiques ont été analysées sont dites « communes », autrement dit les conclusions concernant les espèces rares sont encore plus alarmantes!

Ces biologistes sont très pessimistes, et n’ont en partie pas de solutions. Ils souhaitent pouvoir anticiper, plus que simplement décrire et alerter. Leur prochain défi sera de déterminer quelles espèces sont les plus résilientes, afin de cibler leur attention sur les autres, plus vulnérables encore, et les aider.

Nous rappelons que chacun d’entre nous peut d’ores et déjà adopter des comportements responsables pour limiter notre impact sur l’environnement, et engager nos maires et nos députés à agir vite. Il est plus que temps, pour tous les êtres vivants de notre belle planète.

1 « Adaptive responses of animals to climate change are most likely insufficient ». Nature Communications, 23 juillet 2019, vol. 10, n°1, p. 3109.