Groupes de travail sur le bien-être de la faune sauvage captive: les ONG veulent croire à un progrès réel de la condition animale

A l’issue de la concertation lancée par le Ministre de la transition écologique et solidaire le 24 avril dernier, les organisations de protection animale ont présenté leurs propositions sur les quatre thèmes de travail : animaux sauvages dans les cirques, cétacés dans les delphinariums, élevage de visons pour la fourrure et parcs zoologiques. Face à l’impossibilité absolue de satisfaire les besoins physiologiques et comportementaux des animaux sauvages en captivité, elles réclament une interdiction de détention des animaux sauvages dans les cirques et les delphinariums, ainsi que l’interdiction des élevages de visons destinés à la fourrure.

L’agonie des visons dans un élevage d’Eure-et-Loir

L’agonie des visons dans un élevage d’Eure-et-Loir

L’agonie des visons dans un élevage d’Eure-et-Loir
02.07.2019
L’agonie des visons dans un élevage d’Eure-et-Loir
Exploitation pour la Mode

Ils viennent à peine de naître que déjà souffrance et mort les entourent. Les petits visons poussent des cris de détresse à travers leurs paupières closes. Partout dans cet élevage, des jeunes et des adultes se meurent au milieu de l’horreur: les cages sont jonchées de cadavres souvent déchiquetés, parfois momifiés… Nous ne cessons de dénoncer les conditions de vie des visons élevés pour la fourrure, mais ici on est au-delà de tout: cet élevage doit fermer immédiatement! Nous poursuivons la SCEA des Aubépines pour actes de cruauté.

Les cadavres s’amoncellent

Dans le cadre de notre participation à la commission “fourrure” de la mission “Bien-être” menée par le ministère de la Transition écologique, et en tant que représentants français de la coalition internationale Fur Free Alliance, nous avons décidé, trois ans après notre enquête dans les élevages français de visons, d’y retourner pour voir lesquels étaient encore en activité.

À la visite de l’un de ces cinq élevages, en Eure-et-Loir, alertés par une personne l’ayant visité, nos enquêteurs ont découvert l’horreur absolue s’exposant de cage en cage!

L’élevage le pire de France, peut-être même d’Europe

En plus de vingt ans sur le terrain, nulle part nos enquêteurs n’avaient vu de telles conditions de détention dans une ferme à visons auparavant. Comment tout cela peut-il être toléré en France par les autorités responsables du contrôle des normes et des réglementations en vigueur?

Face à l’agonie des visons, cet élevage devait être dénoncé au plus vite. Nous devions agir immédiatement.

L’enquête “Visons le respect: le luxe côté visons” dépassée dans le pire!

Depuis plus de vingt ans, nous dénonçons le fait d’élever et de tuer des animaux pour leur pelage. Il y a trois ans, notre enquête avait permis de montrer la situation des visons dans les “fermes à fourrure” qui se trouvent sur le territoire national.

Cette fois, cet élevage dépasse de loin tous les éléments révoltants que nous avions déjà mis en évidence et rapportés à l’époque: la promiscuité des visons dans ces espaces confinés, eux qui en liberté sont solitaires; le sol grillagé blessant leurs pattes palmées faites pour nager et l’absence d’accès à l’eau; la nourriture, bouillie infâme posée à même le grillage; les excréments tombant par terre et la grave pollution des sols et des cours d’eau… Enfin, le gazage ou l’empoisonnement pour ne pas abîmer le pelage.

Dommage collatéral: les conséquences délétères des fugues de ces visons d’Amérique sur la biodiversité, causant notamment la disparition des visons européens et justifiant à elles seules nos demandes d’interdiction de telles fermes en France.

La nausée

Mais ce que vivent les visons dans cet élevage d’Eure-et-Loir est épouvantable! La seule perspective pour eux est la mort dans d’atroces souffrances, une lente agonie sans assistance entraînant des actes de cannibalisme. Certains ont fini partiellement dévorés par les leurs. À peine nés, ils agonisent déjà, entourés de cadavres à différents stades de décomposition, avant d’en devenir un à leur tour… Et les mères ne peuvent pas protéger leurs petits du sort abominable qui les attend. Ici, le scandale de l’élevage des visons pour leur fourrure atteint un paroxysme.

Cet élevage doit fermer d’urgence

Nous dénonçons cet élevage et demandons sa fermeture immédiate! Une expertise en bien-être doit être menée avec adoption de mesures d’urgence telle la prise en charge de l’ensemble des animaux par l’État, qui a failli à sa tâche en les laissant dans de telles conditions indignes!

Nous attaquons la SCEA des Aubépines pour actes de cruauté, mauvais traitements commis par un professionnel et exploitation irrégulière d’établissement détenant des animaux non domestiques. 

Signez notre pétition pour faire fermer cet élevage au plus tôt. Cette horreur doit cesser. Les visons survivants ont besoin de nous!

Fourrure en Eure-et-Loir: la ferme de l’horreur

En vérifiant l’activité des fermes à fourrure pour préparer la mission « Bien-être animal » à laquelle l’association participe au ministère de l’Écologie, les enquêteurs de One Voice ont découvert l’horreur dans un élevage d’Eure-et-Loir : des visons à peine nés, agonisants, coincés sous les cadavres de leurs congénères. Partout dans cet élevage, des jeunes et des adultes se meurent au milieu des excréments et des corps en décomposition. Les cages sont jonchées de visons morts souvent déchiquetés, parfois momifiés, sur lesquels rampent les survivants.
L’association a décidé d’interrompre son investigation pour lancer l’alerte sur cet élevage et en demander la fermeture immédiate. Une plainte pour actes de cruauté est déposée le 1er juillet contre la SCEA des Aubépines.

La Piste aux étoiles, toujours en ligne de mire

La Piste aux étoiles, toujours en ligne de mire

La Piste aux étoiles, toujours en ligne de mire
24.06.2019
La Piste aux étoiles, toujours en ligne de mire
Cirques

La Piste aux Étoiles brille toujours autant par ses manquements. Ce cirque, que nous avons obligé à laisser partir Maya, continue de maltraiter d’autres captifs et de les présenter au public en bafouant les règles de sécurité. Nous portons plainte de nouveau contre cet établissement et réclamons que les animaux nous soient confiés.

Depuis notre alerte en décembre dernier, nos enquêteurs ont maintenu, dans l’ombre, leur surveillance rigoureuse de La Piste aux Étoiles. Car dans ce cirque au nom étincelant, de nombreux animaux survivent au jour le jour dans de terribles conditions.

Spectacle de désolation

Après avoir obtenu le transfert de l’éléphante Maya il y a un an, nous nous battons aujourd’hui pour sauver ses anciennes compagnes d’infortune Nelly et Brigit, le lion Sirius et 18 autres fauves, ainsi que l’ensemble des singes détenus par l’établissement. Ces malheureux végètent le plus clair de leur temps dans des cages minuscules et rouillées ou des installations de transport brinquebalantes, dénuées d’enrichissements pour se distraire et de cachettes pour se soustraire à la vue des badauds. Leurs besoins les plus élémentaires sont méprisés : impossibilité de se faire les griffes pour les tigres, ou même simplement de boire à volonté pour la plupart des détenus! Sans parler de l’insalubrité omniprésente, avec des paillasses dégoulinant d’excréments. Dans cette atmosphère misérable, les prisonniers sont réduits à faire deux pas d’un côté, deux pas de l’autre, tout au long de leurs journées. Et quand le désespoir prend le dessus, ils se blessent, comme Sirius, à force de se cogner contre les barreaux.

Récréation et punition

Tandis que certains prisonniers ne sortent jamais de cet enfermement, d’autres comme Nelly et Brigit ont le rare « privilège » de quitter leur enclos quelques minutes par jour. Pourquoi? Se détendre, bouger, respirer? Non, bien sûr. Elles sont conduites sous le chapiteau pour faire le show. Et quel spectacle: souffrance pour obliger leur corps âgé à s’asseoir sur des tabourets, souffrance pour forcer leurs pieds à jouer avec des ballons, souffrance encore pour monter l’une sur l’autre ou tenter de se tenir en équilibre sur leurs trompes et leurs pattes avant.

Nous les sauverons tous!

Cet enfer doit cesser! Notre travail de filature acharné, les images, les rapports d’expertise que nous avons patiemment collectés jusqu’ici démontrent la détresse évidente de ces animaux et les nombreuses infractions de l’établissement vis-à-vis de la réglementation en vigueur. Nous disposons non seulement de preuves de maltraitance, mais également de graves défauts de sécurité mettant en danger le public! Nous portons donc une nouvelle fois plainte contre La Piste aux Étoiles. Comme pour Maya, nous sollicitons en urgence la saisie de Nelly, Brigit, des fauves, des primates et des zèbres afin qu’ils nous soient confiés en attendant l’audience. Pour eux aussi le temps de l’injustice doit prendre fin! Nous n’oublions personne!

Le lierre, éloge d’un marginal

Le lierre, éloge d’un marginal

Le lierre, éloge d’un marginal
23.06.2019
Le lierre, éloge d’un marginal
Nature

Facilement critiqué, le lierre fait les frais d’a priori et d’une réputation infondés. Apprenons à mieux le connaître… Son anti-conformisme est une richesse !

Le lierre commun (Hedera Helix) ne fait rien comme les autres. Si les gestionnaires d’espaces verts voient souvent cet élève dissipé d’un mauvais œil, il apparaît pourtant comme particulièrement doué dans de nombreux domaines et excelle dans la préservation de la biodiversité. Faites-lui confiance, cadrez-le un peu… Il s’occupe du reste !

Excentrique, un brin provocateur, le lierre (Hedera), de la famille des Araliaceae, n’en fait qu’à sa tête. Aussitôt germées, ses jeunes pousses, avides de découvrir le monde, se répandent gaiement sous la plupart des climats et sur tous les types de sols, même les moins fertiles. La plante se décline en différentes espèces et variétés, sauvages ou cultivées, à travers le globe. Dans nos contrées tempérées, c’est Hedera Helix (lierre commun) que l’on rencontre le plus fréquemment, rampant dans la pénombre des sous-bois, tapissant les fourrés, se glissant dans les haies, se hissant sur les murs, escaladant les troncs, s’élevant dans les cimes !  Avec ses multiples tiges lignifiées, la liane se déplace rapidement et redécore à sa façon le paysage. Mais son œuvre en mouvement, parfois sur des kilomètres de long et jusqu’à 30 mètres de hauteur, n’est pas du goût de tous… Et l’artiste incompris compte moins de fans que de détracteurs.

Un doux rebelle

Armés de sécateurs, ou même de tronçonneuses, des jardiniers appréhendent le lierre comme un vaurien indiscipliné, trop robuste pour être honnête, capable de saccager l’architecture, voire d’assassiner les arbres ! Or, si l’original a les cheveux longs, il n’a rien d’un mauvais garçon ! Avec sa coupe hirsute et sa vigueur débordante, il embrasse certes fougueusement sur son passage, mais ne détruit pas pour autant. Équipé de petits crampons lui permettant de s’accrocher, il est juste en quête d’appuis, si possible verticaux, pour tendre vers la lumière et favoriser l’éclosion de ses fleurs jaunes… Loin de lui l’envie de parasiter, d’étouffer ou de faire s’écrouler ses supports… Au contraire, et il leur est même très utile : isolant thermique naturel, il sait aussi protéger de l’humidité, de la sécheresse, de l’érosion ou encore des marquages d’animaux… Lorsqu’on le retire, les surfaces qu’il recouvrait s’avèrent souvent mieux conservées que celles où il ne se trouvait pas. Bien sûr, il arrive parfois que des vieilles pierres déjà lézardées ou qu’un arbre en fin de vie vacillent sous son poids, mais le joyeux drille n’est pas responsable de leurs chutes ! Il ne fait qu’un peu accélérer le cours normal des choses et le processus de régénération.

D’autres cordes à sa liane

Entre autres qualités, on reconnaît aussi au lierre un rôle de purificateur de l’air pollué par certains toxiques. C’est également un précieux auxiliaire dans la lutte biologique, car il abrite des punaises prédatrices de pucerons. Et pas seulement !  Son feuillage persistant et abondant reçoit la visite d’une multitude d’animaux. Les chauves-souris, par exemple, aiment s’y suspendre et de nombreux oiseaux y installent leur nid. En outre, avec un cycle de développement complètement décalé par rapport à la plupart des plantes, notre marginal commence sa floraison lorsque l’automne arrive et que le reste de la végétation se dégarnit tout autour. Il fait ainsi le bonheur des butineurs dont le panier est moins chargé en cette époque de l’année. En bon nourricier, il offre ensuite précocement ses baies charnues (non comestibles pour les humains), tout au long de l’hiver, à l’avifaune frugivore et certains mammifères, tels les lérots ou les renards, qui en raffolent ! Sous ses allures de trublion, le lierre a donc des dimensions de sage et se révèle un ardent protecteur de la biodiversité. Empruntez ses pas en rejoignant les Arches de la nature. En le laissant s’attacher à vous, il saura conquérir votre cœur !

La vie de « bête de cirque » pour Elyo, c’est fini!

La vie de « bête de cirque » pour Elyo, c’est fini!

La vie de « bête de cirque » pour Elyo, c’est fini!
17.06.2019
La vie de « bête de cirque » pour Elyo, c’est fini!
Cirques

Son nom de « bête de cirque » est Nal (ou Nale). Nous avions choisi de lui donner un nom de lion libre, un nom solaire: Elyo. En ce mois de juin, il vient d’être placé dans un «zoo-refuge»: La Tanière. Cela n’en reste pas moins une belle et grande victoire. Que les autorités feignent de faire comme si de rien n’était n’y changera rien: l’obscurité du camion vide, pour Elyo, c’est terminé!

Les yeux d’Elyo prostré, l’une des rares fois où le camion était ouvert.
Il a beau en être sorti, les dresseurs devront répondre de leurs actes devant la justice.

Des conditions de vie scandaleuses et des autorités fermant les yeux

Pour Elyo, nous avions déposé plainte pour actes de cruauté en avril 2018. Un vétérinaire avait alors été mandaté par le Procureur de la République de Dunkerque. Son rapport ne laissait aucun doute sur le mal-être d’Elyo et sa souffrance. Malgré ces preuves irréfutables, notre plainte fut classée sans suite!
Face à cette décision incompréhensible, nous avions alors proposé au cirque de nous le confier afin que nous l’emmenions vivre dans la savane africaine en échange de quoi nous les aurions aidés à monter un numéro sans animaux. Le refus fut catégorique.

En janvier 2019: nouvelle plainte

Les autorités savaient, elles connaissaient les maltraitances dont Elyo était victime: elles avaient entre leurs mains l’attestation du vétérinaire expert pour la justice, les nombreux rapports de nos enquêteurs, les expertises des spécialistes reconnus mondialement auxquels nous avions fait appel. Durant des mois, nous n’avons eu de cesse de les alerter.

Le cirque annonçait encore des représentations jusqu’au 26 mai

Au mois de mai 2019, Elyo toujours plongé dans l’obscurité du camion, nous avons décidé de citer ses deux dresseurs à comparaître devant le tribunal correctionnel de Laval (en payant, nous nous assurions pour lui de l’audience à laquelle il aurait dû avoir droit). La « citation directe » fut remise par un huissier aux dresseurs du cirque Buffalo Circus. C’est à ce moment précis que les autorités furent prises d’une envie soudaine de s’occuper d’Elyo. Il fallait vite le placer, le sortir du cirque. Ainsi, et alors que se tient l’audience de consignation au cours de laquelle il nous est demandé de verser 3000€ afin que la justice fasse son travail… Elyo arrive dans ce zoo.

La fin de la remorque. Mais l’Afrique?

Comme pour Maya, les autorités ont refusé toutes nos propositions, feignant de ne pas voir les conditions de vie épouvantables dans lesquelles Elyo se trouvait. Mais, et comme pour Maya une fois encore, une place a été trouvée. Elyo n’aura pas le bonheur de fouler le sol de la savane africaine, là où un parc de plus d’un hectare en sanctuaire l’attendait. C’est le choix des autorités, mais qu’elles en soient conscientes, nous veillerons sur Elyo!

Les autorités auront beau essayer de faire comme si de rien n’était, comme si notre combat n’y était pour rien, ça ne prendra pas! Que serait-il arrivé à Elyo si au classement de notre première plainte en 2018, nous avions baissé les bras? Que serait-il arrivé si nous ne l’avions pas suivi inlassablement, alertant les services de l’État, si vous ne vous étiez pas mobilisés vous, militants, sympathisants? Elyo aurait probablement fini par mourir à force de cogner sa tête contre les parois du camion.

Une grande victoire tout de même

Ce placement reste une grande victoire, ne boudons pas notre plaisir de le voir loin de cette vie misérable: l’itinérance incessante, seul, enfermé dans un camion, le plus souvent dans l’obscurité totale.

Au ministère de la Transition écologique et solidaire, où nous demandons, réunion après réunion, la prise d’un arrêté ministériel immédiat qui mettrait fin au calvaire des animaux dans les cirques, on nous répond: « Mais que faire des animaux captifs? Nous n’avons pas de solution ». Plus les semaines passent, plus cela ressemble à un faux prétexte. S’il n’y avait pas de solution, comment expliquer qu’en moins d’une année Maya, Lechmee et Elyo – pour ne citer qu’eux – aient trouvé une place hors des cirques?

Doit-on porter plainte et faire des citations directes pour chaque individu détenu? Et ainsi qu’ils se retrouvent tous, en catimini, placés hors des chapiteaux ? Si c’est cela la solution, alors nous nous y attellerons! Prochain rendez-vous au tribunal administratif de Marseille le 27 juin prochain pour Samba!

Notre plainte pour actes de cruauté sur Maya est en cours d’instruction, et le 18 octobre nous serons bien au tribunal de Laval pour obtenir la condamnation des dresseurs d’Elyo pour actes de cruauté. Ils devront répondre de leurs actes ! Le temps de l’impunité est terminé!

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Roumanie: Silence, on tue !

Roumanie: Silence, on tue !

Roumanie: Silence, on tue !
12.06.2019
Roumanie
Roumanie: Silence, on tue !
Animaux familiers

Les années Ceausescu ont mis les animaux domestiques à la porte des foyers et transformé de nombreux citoyens en potentiels dictateurs des rues. On y traque les chiens errants comme de la vermine, on les assassine sous le regard des enfants… en attaquant du même coup leur dignité humaine ! Mettons un terme à l’escalade infernale de la violence !

Un massacre à grande échelle se déroule en Roumanie. Des dizaines de milliers de chiens errants sont persécutés et tués tous les ans avec l’assentiment du gouvernement. Celui-ci incite, par sa « loi sur l’abattage », le pays entier à se débarrasser – quelle qu’en soit la manière – des animaux livrés à eux-mêmes. Les malheureux sont devenus les boucs émissaires d’une violence structurelle en quête d’exutoire.

Puits sans fond

Rien qu’à Bucarest, il y aurait ainsi au moins 2000 chiens sans logis. Leur nombre fluctue depuis les années 1980 où le régime de Ceausescu avait interdit l’entrée des immeubles aux compagnons domestiques, forçant les familles à les nourrir sur le trottoir ou les abandonner. Depuis, les canidés se sont reproduits, multipliés, et sont désormais les « bêtes noires » de la majorité des riverains. Pourchassés de partout, certains ont causé des dégâts, des morsures, attisant ainsi la haine à leur encontre. Mais plutôt que d’endiguer le problème en mettant en place une politique de stérilisation, les autorités ont préféré recourir à la solution expéditive (et inefficace) de l’euthanasie. Celle-ci est officiellement pratiquée au terme de 14 jours sur les individus capturés qui n’ont pas été réclamés. Mais en vérité, la plupart des chiens sont exécutés aussitôt après, voire au moment même, de leur « ramassage ».

L’horreur à tous les coins de rue

Il faut dire que les fourrières ont vite compris la rentabilité de l’affaire… Pourquoi s’encombrer d’animaux vivants, les alimenter pendant les délais légaux et procéder à des injections létales coûteuses, si elles pouvaient empocher la prime de capture dès le départ… sans autre forme de procès ? Les employés municipaux ont donc commencé à torturer et exterminer les « indésirables » à la chaîne, n’hésitant pas à se livrer aux pires actes de cruauté en pleine rue. Exemple ainsi montré aux citoyens, ceux-ci se sont non seulement accoutumés à des spectacles de boucherie, mais les ont reproduits. Aujourd’hui, il est devenu monnaie courante, voire de bon ton, d’affirmer sa supériorité et/ou de passer ses nerfs en fracassant quelques crânes de canidés sur son chemin. Même les chiens adoptés, vaccinés et « en règle », finissent souvent dans un bain de sang.

Quel modèle pour les enfants ?

Les petits Roumains sont les victimes collatérales de ces scènes publiques insoutenables : ils seraient 86 % à en avoir déjà été témoins, selon la European Link Coalition. Cette coalition internationale d’ONG dont One Voice est membre, a entrepris de faire toute la lumière sur le lien désormais établi entre les abus sur les animaux et la violence envers les humains. Avec elle, nous vous enjoignons d’interpeller la Commission européenne (avec ce modèle de lettre) et d’écrire à l’Ambassade de Roumanie en France (avec ce modèle de courrier) sur ce grave problème au sein d’un pays de l’Union. En tolérant de telles pratiques qui bafouent le traité de Lisbonne et ses valeurs, nous fabriquons des bourreaux et/ou leurs prochaines proies !

Directives de One Voice : Le Lien entre violences sur les animaux et les humains

Edit : article modifié le 11 juillet