Oiseaux, reptiles : le trafic continue

Oiseaux, reptiles : le trafic continue

Animaux sauvages
20.02.2015
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Trafic d’oiseaux : les NAC sont victimes d’un intense trafic destiné à un business lucratif. Mais avant d’atteindre la destination, beaucoup meurent.

Les oiseaux, à l’instar des NAC, sont victimes d’un intense trafic destiné à remplir des cages très rentables. Mais avant même de les rejoindre, beaucoup d’entre eux périront…

Aujourd’hui encore, des perroquets sont prélevés par milliers dans les forêts puis revendus en Asie, en Europe ou aux États-Unis. 10 à 20 % des animaux ne survivent pas à leur première cage. Alerté par ce massacre, le gouvernement américain avait édicté le Wild Bird Conservation Act en 1992, pour réguler le commerce. En vain : chaque année, plus de 150.000 perroquets et autres oiseaux exotiques continuent d’être importés illégalement via la frontière mexicaine.

Le Pakistan exporte pour sa part près d’un million d’oiseaux exotiques par an ! La plupart d’entre eux sont importés puis élevés en captivité, tant pour le marché local qu’international.

Karachi est le plus grand centre d’élevage d’oiseaux nicheurs du pays, suivi par Lahore. Les principaux clients résident à Dubaï, devenu la plaque tournante du trafic d’oiseaux exotiques, mais aussi aux Pays-Bas, en Turquie, en Thaïlande, en Russie et en Iran.

Les animaux exportés par cette industrie lourde sont les perruches, les moineaux de Java, les pinsons, les callopsittes, les perroquets à collier, les colombes et les coqs « de combat ». Le cacatoès et l’ara sont également élevés au Pakistan, mais leur production à l’heure actuelle suffit à peine à la demande locale.

Dans le sud de l’Inde, sur les marchés de Chenai, les trafiquants d’oiseaux aux mille couleurs tiennent boutique sans complexe. Ils « recueillent » puis élèvent des capucins à tête blanche, des mainates des collines et quelques autres oiseaux des zones boisées du nord de l’Inde, avant de venir les vendre dans le sud du pays. Les captures commencent en septembre et se poursuivent jusqu’en mars. Les poussins de mainate sont vendus chacun 750 roupies, tandis que les adultes valent dans les 4.000 roupies.

Bien d’autres marchés aux oiseaux existent dans le monde (les uns officiels, les autres beaucoup moins), qui tous pillent la nature sauvage.

Il en va de même pour les reptiles et autres animaux « de salon » qui impressionnent tant les amis sur Facebook. Les « nouveaux animaux de compagnie » (NAC) ont envahi les foyers français. Sur les 63 millions d’animaux de compagnie que compte l’Hexagone, plus de 6 millions sont des NAC, dont près d’un million de reptiles dans les animaleries spécialisées. Chaque Français peut détenir jusqu’à 25 serpents. Cette explosion des ventes entraîne une demande d’animaux sans cesse plus exotiques. Autant d’existences misérables, qui finissent souvent dans la poussière sous le canapé.

Pour One Voice, tous les animaux ont le droit à la liberté et au respect. Le trafic et le commerce des NAC doit cesser !

Le triste chant du canari
Plus que tout autre, poissons et oiseaux souffrent de la captivité. Le poisson est privé des eaux vives et l’oiseau du ciel.

Très vite, le beau guppy cobra orage, acheté 3,50 € sur Internet, aura fait le tour de son aquarium et en connaîtra les moindres détails. C’est alors une vie d’ennui pesant, de bagarres, qui s’ensuit. Une triste vie source de parasitoses dues au confinement, dans ce même petit univers peuplé de faux rochers et de scaphandriers en plâtre.

L’oiseau, lui, se heurte aux barreaux de son enclos minuscule en deux sauts. Son univers se limite à trois perchoirs en escalier, un bassinet pour le bain, une mangeoire, une pipette d’eau et un petit miroir qui tourne. La bonne pratique veut qu’une cage soit assez large pour qu’un oiseau puisse y déployer ses ailes sans s’accrocher aux barreaux, c’est-à-dire qu’elle fasse au moins deux fois son envergure et soit au moins deux fois plus haute que lui. Quel humain pourrait survivre à une contention pareille ?…

Si la perruche ou le mainate s’attachent à nous, c’est que ces oiseaux des cimes sont privés de toute vie sociale avec leurs semblables. Lorsqu’il fait beau, on accroche la cage du canari en façade. Alors, regardant le ciel traversé par les vols d’hirondelles, celui-ci appelle au loin une compagne impossible d’un chant magnifique et désespéré…

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