Oiseaux aquatiques élevés illégalement pour la chasse : One Voice monte au créneau Oiseaux aquatiques élevés illégalement pour la chasse : One Voice monte au créneau

Oiseaux aquatiques élevés illégalement pour la chasse : One Voice monte au créneau

Animaux sauvages
14.01.2025
Somme
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À Ponthoile, dans la Somme, un élevage d’oiseaux aquatiques illégal a sévi pendant plus de dix ans. Le propriétaire de l’établissement, qui vendait ces animaux aux chasseurs, a bafoué la réglementation et multiplié les mauvais traitements durant tout ce temps. Le 16 janvier*, nous serons au tribunal correctionnel d’Amiens en tant que partie civile pour défendre les victimes.

La liste des faits, découverts par les enquêteurs de l’Office français de la biodiversité (OFB), est longue comme le bras. Depuis 2011 au moins, l’éleveur – exploitant de produits chimiques de son état – ne s’est pas contenté de piétiner les démarches réglementaires pour exercer son activité parallèle : il a aussi infligé les pires sévices aux oiseaux qu’il détenait, amputant plusieurs phalanges de leurs ailes afin de les empêcher de voler et alors même que l’éjointage est interdit. Cloués au sol, certaines des oies et des canards mutilés par ses soins (et destinés à servir d’appelants vivants pour attirer leurs congénères sauvages au profit des chasseurs) sont parfois morts, terrassés par la souffrance, abandonnés à terre. Peu importait : leur bourreau se débarrassait des corps en les jetant directement dans la poubelle ménagère… , ou dans un parc pour les soustraire aux contrôles.

Animaux maltraités et réglementations foulées aux pieds

D’ailleurs, l’homme se moquait bien de ces derniers. Son exploitation, qu’il a longtemps fait tourner sans la moindre autorisation, n’a jamais cessé d’être dans l’illégalité, même après une supposée « régularisation » en 2014. Ainsi maintenait-il enfermés 3 011 oiseaux au lieu des 1 300 accordés. Certains d’entre eux appartenaient à des espèces qu’il n’aurait même pas dû détenir. D’autres avaient été capturés dans leur milieu naturel en vue d’être vendus à des structures clandestines, engendrant des transactions sous le manteau. Tous, enfin, étaient exposés aux risques de maladies, leur geôlier, dépourvu de formation en biosécurité, n’ayant évidemment mis en place aucune mesure de prévention ni suivi sérologique. Absence de tenue de registre d’élevage, falsification de documents portant sur la traçabilité des animaux, pollution des eaux… complètent ce tableau charmant.

Comme une impression de déjà-vu, qui nous ramène à l’enquête menée sur des chasseurs à la hutte dans la Somme, qui, en pleine épidémie de grippe aviaire, piétinaient les réglementations en place en circulant avec les oiseaux pour en tuer d’autres…

Jeudi 16 janvier, à 14 h*, nous porterons la voix des oiseaux aquatiques victimes de cet exploitant sans scrupule au tribunal correctionnel d’Amiens.

Photo d’illustration issue d’une enquête One Voice dans un élevage de canards appelants.

 

*Modification apportée le 15 janvier 2025 à cet article du 4 décembre 2024 mentionnant la date d’audience prévue initialement le lendemain.

Mise à jour 20.01.2025

Des sanctions à venir pour une cruauté sans nom

Lors de l’audience, l’éleveur a nié tous sévices commis sur les canards et oies. Il reconnaît avoir réalisé le trafic de dix sarcelles d’été, sans mesurer les autres actes barbares et mutilations en tout genre. Pourtant, la souffrance de ces oiseaux séquestrés par le mis en cause est palpable. Une condamnation plutôt encourageante pourrait lui être ordonnée : une amende et l’interdiction d’exercer une activité d’élevage pendant 5 ans. Décision prévue le 20 mars prochain.

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