Oiseaux aquatiques élevés illégalement pour la chasse : One Voice monte au créneau
À Ponthoile, dans la Somme, un élevage d’oiseaux aquatiques illégal a sévi pendant plus de dix ans. Le propriétaire de l’établissement, qui vendait ces animaux aux chasseurs, a bafoué la réglementation et multiplié les mauvais traitements durant tout ce temps. Le 5 décembre, nous serons au tribunal correctionnel d’Amiens en tant que partie civile pour défendre les victimes.
La liste des faits, découverts par les enquêteurs de l’Office national des forêts (OFB), est longue comme le bras. Depuis 2011 au moins, l’éleveur – exploitant de produits chimiques de son état – ne s’est pas contenté de piétiner les démarches réglementaires pour exercer son activité parallèle : il a aussi infligé les pires sévices aux oiseaux qu’il détenait, amputant plusieurs phalanges de leurs ailes afin de les empêcher de voler et alors même que l’éjointage est interdit. Cloués au sol, certaines des oies et des canards mutilés par ses soins (et destinés à servir d’appelants vivants pour attirer leurs congénères sauvages au profit des chasseurs) sont parfois morts, terrassés par la souffrance, abandonnés à terre. Peu importait : leur bourreau se débarrassait des corps en les jetant directement dans la poubelle ménagère… ou dans un parc pour les soustraire aux contrôles.
Animaux maltraités et réglementations foulées aux pieds
D’ailleurs, l’homme se moquait bien de ces derniers. Son exploitation, qu’il a longtemps fait tourner sans la moindre autorisation, n’a jamais cessé d’être dans l’illégalité, même après une supposée « régularisation » en 2014. Ainsi maintenait-il enfermés 3 011 oiseaux au lieu des 1 300 accordés. Certains d’entre eux appartenaient à des espèces qu’il n’aurait même pas dû détenir. D’autres avaient été capturés dans leur milieu naturel en vue d’être vendus à des structures clandestines, engendrant des transactions sous le manteau. Tous, enfin, étaient exposés aux risques de maladies, leur geôlier, dépourvu de formation en biosécurité, n’ayant évidemment mis en place aucune mesure de prévention ni suivi sérologique. Absence de tenue de registre d’élevage, falsification de documents portant sur la traçabilité des animaux, pollution des eaux… complètent ce tableau charmant.
Jeudi 5 décembre, à 14 h, nous porterons la voix des oiseaux aquatiques victimes de cet exploitant sans scrupule au tribunal correctionnel d’Amiens.
Photo d’illustration issue d’une enquête One Voice dans un élevage de canards appelants.
Le tribunal correctionnel d’Amiens reporte l’audience au 16 janvier 2025 !