Nouvelle enquête : plus que quatre élevages de visons en France… Fermons-les !
Enquête dans les quatre derniers élevages français de visons : exigeons leur fermeture d’ici la fin de l’année ! Nous complétons notre plainte.
Nous dévoilons ce à quoi ressemblent les quatre dernières fermes à fourrure du pays, avec des images tournées au mois d’août 2020. Elles sont mieux gardées, certaines sont en travaux – tendant ainsi à montrer que la disparition totale des fermes à fourrure en France n’est pas pour demain -, mais l’horreur dans les cages, elle, reste absolue. Les visons de «l’élevage de l’horreur», en Eure-et-Loir, sont moins nombreux : toutes les cages ne sont pas occupées, et la surpopulation n’est plus d’actualité. Mais l’air y est toujours irrespirable, les stalagmites de déjections toujours aussi hautes, quant aux visons… Nous demandons la fermeture de ces établissements avant la fin de l’année par arrêté ministériel, et pour le pire des quatre, celui d’Eure-et-Loir, une fermeture immédiate ! Nous envoyons un complément de plainte contre «l’élevage de l’horreur».
Les fermes à fourrure en France : une horreur qui n’en finit pas
En 2017, nous avons révélé les images de six élevages de visons en France sur les onze encore en activité. Tout y était exposé : les cages minuscules grillagées qui blessent les pattes, l’absence d’eau à disposition alors que les visons se nourrissent en nageant, la surpopulation dans les cages menant à des bagarres et des blessures, les rejets incontrôlés de ces installations classées (du fait de leur impact sur l’environnement) avec des conséquences délétères pour la nature et la biodiversité. L’année suivante, L214 a dévoilé de nouvelles images de l’un d’entre eux, qui depuis a fermé.
En 2019, en pleine discussion au ministère sur ce thème, nous diffusons les images de quatre fermes à fourrure sur les cinq encore ouvertes. Nous présentons les images révoltantes de cannibalisme, de cadavres momifiés, de dizaines de bébés mourants ou agonisants dans le pire des élevages français, celui d’Eure-et-Loir. En réponse, les autorités et le couple d’éleveurs annoncent une épidémie éclair, opportunément « exceptionnelle » et évidemment terminée.
Les élevages de visons, des lieux peu documentés pourtant propices aux épidémies
Partout dans le monde, les visons présentent des blessures et des infections, peu étudiées et cependant récurrentes et similaires d’un lieu à un autre.
À la suite de la Covid-19, plus d’un million de visons, eux aussi touchés par le virus, ont été abattus dans les fermes européennes aux Pays-Bas, en Espagne, au Danemark, et ce par la seule faute des humains qui les soumettent à des conditions de détention favorables au développement de ce type de fléau.
«Il reste 4 élevages de visons en France, 4 ! Les Pays-Bas ont décidé d’en fermer 160, la Finlande s’apprête à faire de même pour les 700 siens. Ici, en dépit des réunions qui se succèdent, rien ne se passe. Absolument rien. Et pendant ce temps, en Eure-et-Loir, des visons encore vivants et déjà en putréfaction, se traînent toujours sur le sol grillagé de leur cage en quête d’un peu d’eau… »Muriel Arnal, présidente de One Voice
Des réunions et des rencontres avec les autorités compétentes à tous les niveaux
Fin 2019, une table ronde organisée à Bruxelles par des députés européens nous permet de présenter les images de ce « pire élevage d’Europe » aux représentants des fourreurs et d’échanger avec eux et les eurodéputés.
Au sortir du confinement, nous sollicitons et rencontrons un représentant de l’Ordre des vétérinaires, compte-tenu des prises de position de la Fédération des Vétérinaires d’Europe ainsi que des annonces des vétérinaires irlandais et bulgares. Nous attendons toujours les mesures annoncées par le ministère de l’Écologie, à la suite des réunions sur la faune sauvage captive.
Août 2020 : une nouvelle enquête, notre plainte complétée et des demandes de fermeture !
Cet été, il ne reste plus que quatre élevages en activité. Nombreuses sont les cages vides ou renfermant un seul vison, notamment à Montarlot-lès-Rioz et en Eure-et-Loir, à Champrond-en-Gâtine. Mais partout des visons mutilés : œil, dents, queue, pattes paralysées et nécrosées, maladies de peau… Et des déjections qui s’entassent, entraînant de réelles et durables pollutions des sols.
«En tant que vétérinaire, je suis consterné par ce que j’ai vu dans ces élevages de fourrure français. Cela va à l’encontre de tout ce que l’on sait sur le bien-être animal. Le fait de maintenir des membres d’espèces sauvages tels que les visons dans de petites cages de batterie, dans des conditions insalubres, engendre chez ces animaux une détresse mentale telle qu’elle génère des stéréotypies très marquées, qui sont la réponse du cerveau face à un environnement pauvre et inadéquat. Le spectacle du vison aux membres postérieurs nécrosés est extrêmement choquant car pour qu’un animal soit dans cet état, il faut qu’on l’ait laissé sans soins pendant au moins plusieurs jours. Ses deux pattes arrière, sa région pelvienne et son abdomen caudal sont touchés, il est paralysé des jambes, ce qui affecte sa capacité à boire et à s’alimenter. Il est probable que ces traumatismes résultent d’une blessure quelconque et qu’à partir du moment où l’animal se l’est faite, il ait intensément souffert et qu’il en ait été traumatisé psychologiquement. L’hypothèse selon laquelle cette blessure est due à une attaque est tout à fait plausible. Cet animal aurait dû être séparé de ses congénères et soigné aussitôt. Mais les choses ne se sont manifestement pas passées ainsi et on a laissé son état se dégrader au point qu’une euthanasie immédiate est à présent requise. »Professeur Alastair MacMillan, Conseiller vétérinaire de la Humane Society International (HSI)
La France en retard par rapport à ses voisins, la population prête et dans l’attente d’un changement !
Depuis 2017, nous demandons que le ministère de l’Écologie publie un arrêté de fermeture de tous les élevages français de visons. Cette année, quelle justification aura l’État pour son inaction, quand en Europe de nombreux pays ont légiféré ?
Le dernier élevage de Bosnie-Herzégovine a fermé en juillet, les Pays-Bas stopperont l’exploitation de leurs 160 élevages en 2021, et la Finlande, elle aussi, prévoit de clore définitivement ses 700 fermes à fourrure !
En France, plus d’un demi-million de personnes ont déjà signé le référendum pour les animaux, dont l’une des mesures concerne justement les élevages de fourrure ! Les Français sont avec nous : 77 % d’entre eux sont favorables à l’interdiction de l’élevage d’animaux pour leur fourrure.
Nous demandons la fermeture immédiate de l’élevage « de l’horreur » en Eure-et-Loir, pour lequel nous complétons notre plainte, et exigeons également un arrêté prévoyant que les trois autres élevages soient démantelés d’ici la fin de cette année.
Signez notre pétition pour sauver des milliers de visons ! D’année en année, les élevages français ferment, par la seule pression suscitée par les images diffusées et des réactions qu’elles entraînent.
Nous voulons des mesures maintenant, l’attente ayant assez duré. Qu’on ne vienne pas nous dire que c’est compliqué, car il n’y en a plus que quatre.
«La présence de visons ayant des paralysies, voire des nécroses de membres postérieurs et de la queue est absolument intolérable dans cette exploitation, et cela démontre qu’il n’y a pas de suivi vétérinaire adéquat, voire que celui-ci est totalement absent. Ceci est absolument inacceptable.»Dr Pierre Gallego, Docteur en médecine vétérinaire, Consultant One VoiceSignez la pétitionSoutenez notre combat