Micha, Glasha et Bony seront-ils laissés à leurs geôliers?
Grâce à nos images des cachots de Micha, Glasha et Bony, tournées la semaine dernière, le ministère de la Transition écologique et solidaire a rouvert le dossier des ours exploités par le couple Poliakov depuis des décennies. Aujourd’hui, le ministère publie un arrêté qui demande à ses tortionnaires de soigner Micha, et ignore la détresse de Bony et Glasha. Notre combat pour ces 3 ours et tous les animaux aux mains de ces dresseurs de cirques continue!
Mis dos au mur face à nos images, le Ministère propose des mesures insuffisantes
Les mots manquent pour expliquer à quel point le ministère de la Transition écologique et solidaire plante l’arbre pour cacher la forêt avec son arrêté publié ce matin.
Que dit l’arrêté?
En premier lieu, le ministère publie une interdiction de spectacles. C’était déjà le cas! Et visiblement pas respectée, ou tout du moins contournée par les Poliakov, car Micha a été filmé par Aves France, en représentation, à Racquinghem dimanche 8 septembre, au moment où nous révélions les images de son calvaire, et exhibé l’an dernier à la St Valentin, deux exhibitions pour lesquelles nous avons déposé plainte.
Les animaux laissés à leurs tortionnaires
Micha doit être soigné dans les 5 jours, c’est bien, mais on confie à ses tortionnaires le soin de le faire soigner! Et qui vérifiera qu’il guérit? Les mêmes services qui avaient conclu l’an dernier que tout allait pour le mieux!
D’autre part, Bony et Glasha sont ignorés -pas même cités dans l’arrêté ministériel- alors qu’eux aussi sont en grande détresse psychique et physique: malnutrition, grosseurs suspectes, dentition dans mauvais très préoccupant d’après les experts, stéréotypie marquée…
Au final, que va-t-il se passer?
Des ours restant dans des conditions scandaleuses, tout comme les chevaux, dromadaires, Mina le petit singe, perroquets, et totalement invisibilisés, alors que pour eux aussi le calvaire continue. Nous préparons une plainte pour l’ensemble de ces animaux en souffrance.
Suite à la publication de nos images, des témoins se sont fait connaître. C’est ainsi que nous savons que pendant la canicule 2018, les 3 ours sont restés 8 jours enfermés dans leurs cachots sans aucune isolation, et dans la torpeur, puisqu’il y a juste des trous en guise de fenêtres, et pas même de porte à ce bâtiment au toit noir. Autant dire qu’ils ont vécu dans un four, sans eau potable.
Ces images de l’ours Mischa étaient insupportables. Nous avons mené une série de contrôles et prenons 3 décisions immédiates :
✅ Interdiction de présentation à des spectacles,
✅ Administration de soins,
✅ Possibilité d’un placement médicalisé.
➡️ https://t.co/iObP0B83Hc pic.twitter.com/sIR33K2YA6— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) September 13, 2019
One Voice prépare sa quatrième plainte
Pour les animaux détenus par les Poliakov, nous dénonçons les conditions de détention depuis plus de quinze ans, et les images des spectacles ne suffisent pas: il faut celles des cellules. On vient d’en avoir la preuve.
Car pour les visites réglementaires des agents de l’État, la procédure veut qu’ils préviennent à l’avance, ce qui donne aux dresseurs le temps de faire un grand ménage avant leur arrivée. Plus de toiles d’araignées dans les cachots, pas de fruits moisis dans les frigos, plus d’asticots sur les pattes des animaux, de l’eau fraiche mise à disposition et l’exploitation peut continuer de plus belle.
C’est ce qui était arrivé l’année dernière, et c’est pourquoi notre plainte était en passe d’être classée sans suite.
Des mesures dérisoires, malgré l’évidence
Que se serait-il passé sans nos images? Rien. Alors que notre biodiversité s’amenuise de jour en jour, et que partout en Europe le mouvement s’accélère pour un continent sans cruauté sur les animaux (vingt pays ont déjà interdit aux cirques itinérants l’exploitation d’animaux).
Que se passe-t-il dans les cirques où nous n’avons pas accès aux camions, aux quartiers d’hiver des animaux?
Les experts continuent d’analyser les plus de 200 heures de vidéos des ours dans leurs geôles sombres et sales, et dans leur enclos envahi de rats. Ces images, les premières expertises édifiantes, nous les avons envoyées à la justice et au Ministère. Nous remercions Elisabeth Borne de nous avoir répondu, mais lui demandons d’aller plus loin et d’agir aussi, notamment, pour Bony et Glasha.
Nous attendons aussi beaucoup de la justice, et prévoyons d’assigner la préfecture du Loir-et-Cher en justice (comme nous l’avons fait avec succès pour l’élevage de chiens de Mézilles) s’il faut en arriver là pour sauver l’ensemble des animaux restés aux mains des dresseurs. Continuez à signer la pétition pour Micha, Glasha et Bony.
Vendredi 13 septembre, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire prenait un arrêté interdisant que Micha participe à quelque spectacle que ce soit, ordonnant qu’il soit soigné dans les cinq jours, au delà de quoi s’il n’allait pas mieux il irait dans un établissement médicalisé. Mais dès samedi 14 septembre, son tortionnaire conduisait l’ours mourant à au zoo/refuge de la Tanière, où Micha a été pris en charge immédiatement.
Nous sommes inquiets pour l’avenir de Micha, ses pattes et ses poumons sont le siège d’infections et d’inquiétantes analyses, mais nous sommes heureux qu’il soit enfin loin de son cachot. C’est une immense victoire, et une satisfaction incroyable d’avoir fait basculer son destin pour le mieux.
Pour Glasha, Bony, Mina la petite singe et l’ensemble des autres animaux exploités par le couple Poliakov le combat continue! Nous en sommes à notre quatrième plainte contre les Poliakov, nous ne lâcherons rien: plus aucun animal ne doit rester entre leurs mains. Quant aux dresseurs, ils devront répondre de leurs actes.