Mais où est Martinha, la dauphine sauvée puis détenue dans une minuscule piscine pendant une décennie ?

Mais où est Martinha, la dauphine sauvée puis détenue dans une minuscule piscine pendant une décennie ?

Delphinariums
26.10.2018
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Une coalition, dont One Voice est membre, constituée de défenseurs et d'experts des mammifères marins, demande des réponses au gouvernement portugais et à une ONG afin de savoir où se trouve Martinha, une dauphine sauvée puis enfermée dans une piscine privée pendant dix ans.

Une coalition, dont One Voice est membre, constituée de défenseurs et d’experts des mammifères marins, demande des réponses au gouvernement portugais et à une ONG afin de savoir où se trouve Martinha, une dauphine sauvée puis enfermée dans une piscine privée pendant dix ans.

Martinha, une femelle dauphin commun, s’est échouée sur les côtes portugaises en septembre 2007. Ses sauveteurs l’ont laissée croupir dans une piscine, dont l’eau arrivait à la taille, pendant dix ans. Ils n’ont cessé de promettre la réadaptation puis le relâchage de Martinha dans la mer, mais il y a de fortes raisons de penser qu’elle est toujours détenue dans des conditions nuisant gravement à son bien-être.

En 2014, la Docteure Ingrid Visser, biologiste marine néo-zélandaise et spécialiste des cétacés, ainsi qu’Alexander Sanchez, expert espagnol en cétacés, notamment en sauvetage de dauphins, ont procédé à une inspection. Le rapport, rendu à la suite de cette visite (en anglais), a suscité de nombreuses inquiétudes quant à ses conditions de vie. Après ces révélations, de nombreux scientifiques, spécialistes des mammifères marins et de la conservation, ainsi que des ONG du monde entier, ont formé une coalition informelle dédiée au bien-être de Martinha. La coalition a exigé des informations sur le relâchage de Martinha et a proposé d’aider les autorités responsables de sa prise en charge.

« En étudiant la situation de Martinha, nous avons appris que l’ONG Sociedade Portuguese da Vida Salvagem(SPVS) qui lui avait porté secours, détenait un second dauphin commun nommé Barra, qui partageait le même bassin que Martinha », a déclaré Alexander Sanchez, membre de la coalition.

« Malheureusement, Barra est décédé après à peine trois ans de vie en captivité. Cette même ONG avait, dans le passé, déjà sauvé un globicéphale noir, qui a ensuite été transporté au Zoo de Lisbonne afin de se produire dans un spectacle aux côtés de grands dauphins. Lui aussi est décédé. »

« Ce genre d’intervention est extrêmement inquiétant », a déclaré Alexander Sanchez, « il ne s’agit pas réellement de sauvetages, bien au contraire, ces animaux sont voués à souffrir pendant des années ».

Martinha n’est pas née en captivité. Elle relève donc de la responsabilité du gouvernement portugais. Les autorités portugaises et l’ONG SPVS ont refusé de révéler l’endroit précis où elle était détenue. Elles n’ont pas confirmé qu’elle se trouvait encore dans le bassin privé, malgré les requêtes en ce sens formulées par la coalition.

Depuis août 2014, la coalition n’a cessé d’offrir son aide à l’ONG SVPS afin de pouvoir évaluer de manière indépendante le bien-être de Martinha. Elle a également proposé de mettre à disposition un programme de relâchage et des solutions pour favoriser le bien-être général et améliorer les conditions de vie de Martinha.

En août 2016, malgré de nombreux efforts pour instaurer un dialogue, l’ONG SPVS a déclaré que la coalition n’avait aucune raison d’émettre de tels doutes et a certifié assurer le bien-être de Martinha link to SPVS statement. Cependant, à ce jour, la SVPS n’a fourni aucun élément de preuve.

« J’ai visité plus de 30 structures du monde entier qui détiennent des dauphins en captivité et le bassin de Martinha se classe parmi les pires », a déclaré Ingrid Visser. « Face aux conditions épouvantables dans lesquelles étaient détenus Martinha et Barra, dont j’ai été moi-même témoin, j’ai été très déçue d’apprendre que la SVPS rejetait toute l’aide proposée par des experts de renommée mondiale. »

La coalition déploie des efforts continus pour porter secours à Martinha. Elle a ainsi contacté l’Instituto da Conservaçao da Natureza e das Florestas(ICNF), qui est l’autorité portugaise de gestion de la CITES, ainsi que l’organe légalement chargé de protéger Martinha et de superviser ses soins. En février 2017, l’ICNF a répondu que Martinha bénéficiait des meilleurs soins médicaux et conditions de détention possibles, au sein d’un établissement de relâchage récemment construit. Cependant, jusqu’à ce jour, aucune autre information, dont la localisation de cet établissement, n’a été fournie et toutes les autres requêtes ont été rejetées par l’ICNF.

Martinha est donc une dauphine née sauvage et actuellement cachée par ses « sauveteurs ».

« Aujourd’hui, nous ne savons pas où elle se trouve, quel est son état physique et psychologique, si elle est détenue seule en captivité, et encore moins si elle est encore en vie », a déclaré Alexander Sanchez. « Pour toutes ces raisons, nous décidons de rendre publiques nos inquiétudes en espérant que le public fera pression sur l’ICNF et/ou la SPVS pour obtenir plus d’informations sur son état. Bien sûr, nous continuons de proposer notre expertise afin d’améliorer la situation de Martinha et de lui donner la vie la plus agréable possible. » Signez et partagez la pétition

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