L’ortie, l’amie des papillons

L’ortie, l’amie des papillons

Nature
05.06.2019
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L’ortie n’est pas du genre aguicheur mais sait pourtant charmer les papillons. Une multitude d’espèces y trouve refuge et illumine ses tiges comme des fleurs.

Cette plante recouverte de poils urticants ne paye pas de mine et attaque ceux qui la sous-estiment. Capable de se défendre contre les malotrus, elle protège autant ses vertus que ses alliés. Il faut avoir la grâce des papillons pour savoir l’approcher, lui parler et s’y réfugier.

Elle mord et elle brûle. Pour autant, on déclare rarement sa flamme avec un bouquet de ses inflorescences, se présentant principalement sous forme de grappes rameuses multiflores un peu pâlotes. L’ortie (Urtica), quelle que soit son espèce, n’a pas la côte. De la famille des Urticaceae,ses feuilles velues et urticantes, n’invitent à priori pas à la rencontre. On l’évite sur les bords des chemins, on peste contre elle quand on s’y frotte par mégarde et les amateurs de pelouses bien tondues l’arrachent ou la traquent à coups de pesticides. C’est bien mal la connaître.

Havre de paix

Car cette herbacée très ancienne possède de multiples propriétés. Elle est utilisée depuis la nuit des temps, aussi bien dans l’alimentation que la médecine, notamment. Fertilisant naturel, son purin est aussi très profitable au reste de la végétation. Mais les bienfaits de l’ortie, ne se limitent pas à l’exploitation qu’en font les humains. Sa simple présence sur les alluvions des cours d’eau, en lisière de champ, au fond d’un terrain vague, représente une aubaine pour la faune et la flore alentours. Tout en assainissant les sols pollués, elle attire une ribambelle d’admirateurs, et en particulier les papillons ! Nombre d’entre eux ont compris à quel point cette plante peu engageante constituait un refuge idéal pour s’abriter des prédateurs. Et ses massifs se révèlent être de petits Eden où virevoltent avec grâce les lépidoptères rusés.

Pouponnière

Dans la ronde des butineurs colorés, on peut en particulier admirer le Vulcain, la Petite tortue, le Paon du jour, le Robert-le-diable, la Carte géographique ou encore la Belle-dame. Parfois moins flamboyants, les noctuidés ne sont pas en reste : Ecaille chinée, Plusie confluente, Pyrale de l’ortie, Lambda, Noctuelle à lunettes, ne sont que quelques noms parmi tant d’autres à fréquenter assidument la « mauvaise herbe ». Beaucoup y mettent d’ailleurs aussi leur progéniture en sécurité. Selon l’espèce, chaque papillon a sa technique. Le Vulcain, par exemple, dépose un par un ses œufs isolément, sur le dessus des feuilles (dans lesquelles ses chenilles s’enroulent plus tard pour s’en nourrir de l’intérieur), tandis que la Carte géographique préfère les pondre au revers, sous forme de chapelets en cascade… qui ressemblent, à s’y méprendre, aux inflorescences de la plante !

Poètes ailés en danger

Ainsi l’ortie offre à la fois le gîte et le couvert à une foule de papillons, quelle que soit leur étape de métamorphose. Lorsque l’on sait à quel point ces merveilleux insectes sont menacés de disparition, principalement en raison de la dégradation des milieux naturels, préserver leur habitat s’impose plus que jamais ! Laisser un carré d’orties au fond de son jardin est plus qu’un geste facile, c’est un acte de résistance contre le déclin de la biodiversité ! Pour lutter à nos côtés et sanctuariser de plus en plus d’espaces verts, rejoignez les Arches de Nature !

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