L’extermination des loups programmée en France et en Europe ?
One Voice dénonce la politique française et européenne d’éradication des loups par les autorités sympathisantes des syndicats agricoles.
Les autorités viennent d’annoncer une nouvelle estimation du nombre de loups en France après une grogne menée tout l’été par les opposants de ces magnifiques animaux, insatisfaits du premier résultat des comptes. Après un premier report de l’annonce du Plan Loup au niveau national, la Commission européenne exhorte les États membres dont la France à mettre en œuvre les dérogations – traduisons : les autorisations d’abattage – à la plus grande satisfaction du ministre de l’Agriculture… Même si le combat est dur, nous ne renoncerons jamais à nous battre pour eux.
Un système agricole intensif à flanc de montagne
Ces dernières semaines, les détracteurs des loups s’en sont donné à cœur joie : les groupements agricoles ont quitté une réunion du groupe national pour faire pression. De leur côté, les présidents des conseils départementaux des Alpes ont larmoyé sur la « prolifération et la menace ».
Leur manège a si bien fonctionné qu’un nouveau comptage a été réalisé pour les arranger. Ô surprise, les chiffres révélés le 6 septembre ont été revus à la hausse, passant de 906 loups annoncés en juin à 1104, soit presque 200 individus.
Ces « pauvres bergers » qui tentent de nous faire croire qu’ils participent à la préservation de la biodiversité en montagne, quand ils font en réalité paître des troupeaux de plusieurs centaines – si ce n’est milliers – de brebis dans des prairie surpâturées, auxquels l’État fournit aide financière et indemnisations sur demande alors même que beaucoup ne protègent pas correctement les animaux qui dépendent d’eux. Ces éleveurs qui ne pleurent qu’une perte financière potentielle qu’ils ne pourront pas vendre à l’abattoir. Et rappelons que les loups ne prélèvent qu’une infime part des troupeaux : ils ne sont à l’origine que de 0,15 % de la mortalité des brebis et agneaux toutes causes confondues (maladies, accidents de transport, chutes, etc.).
Après la France, les loups dans le collimateur de l’UE
Depuis des années, nous alertons l’opinion sur le fait que le nombre de « cibles » à abattre est en constante augmentation – alors même que leur population était moitié moindre à l’époque. Les autorités chercheraient-elles tout simplement à les exterminer à nouveau ?
Nouvelle preuve de la « puissance » du duo mortifère éleveurs-chasseurs, la présidente de la Commission européenne a déclaré en cette rentrée que les meutes constituent un « véritable danger pour le bétail et, potentiellement, pour l’homme », ajoutant à la psychose dont sont victimes les loups depuis le Moyen Âge.
Les attaques sur des humains sont un mythe. L’immense majorité de celles qui sont survenues en France dans un passé lointain ont été perpétrées par des animaux enragés, une maladie désormais éradiquée chez nous. Les loups n’attaquent pas les humains, comme l’explique Nicolas Rossignol, référent au sein du Parc national des Calanques. Pour rappel, on recense 10000 morsures de chiens par an en France.
Après ces annonces en cascade, la présentation du nouveau Plan Loup, qui devait avoir lieu début septembre, a été reportée à la fin du mois. À force de jérémiades, le lobby agricole, soutenu par les élus locaux et même le président de la République, est parvenu à ses fins. La satisfaction du ministre de l’Agriculture ne laisse rien présager de bon. Depuis le début de l’année, 126 loups au moins ont déjà été abattus : 120 légalement et 6 braconnés.
Nous prenons évidemment part à la consultation organisée par la Commission européenne jusqu’au 22 septembre. Rien ne nous arrêtera pour obtenir la fin des tirs létaux. En attendant, signez notre pétition pour mettre fin à la persécution des loups.