Les cirques bafouent l’intelligence et la sensibilité des éléphants
Ils sont encore une trentaine. Une trentaine d’éléphants sur les routes de France, transportés de ville en ville, enfermés, isolés parfois, en souffrance. Parmi eux, Lechmee aveugle et paralysée mais toujours brinqueballée. Les soins que lui dispensent ses amies sont bouleversants. Ils illustrent bien l’identité des éléphants, si sensibles, capables de compassion et de consolation… Car les découvertes concernant leurs capacités cognitives s’accumulent. Combien en faudra-t-il encore pour obtenir la fin de leur calvaire dans les cirques?
On connaît déjà leur mémoire, leur empathie, leur altruisme. On sait qu’ils honorent leurs morts, qu’ils coopèrent. Peut-être même, la sagesse de leur savoir vivre ensemble devrait être source d’inspiration pour les humains. Pourtant, ils continuent à être exploités de la pire façon qui soit.
Les éléphants sont les esclaves des cirques. Contraints à coups de pique de lever une patte, de faire le poirier, un tour de piste… puis renvoyés dans leur sombre remorque. Comment cela est-il encore possible, alors que nous savons, et qu’il est même scientifiquement prouvé, à quel point ils sont intelligents?
Une récente étude a montré les étonnantes capacités mathématiques d’une éléphante d’Asie. Elle a prouvé son aptitude à évaluer des quantités relatives, ce qu’on ne croyait le fait que de l’espèce humaine jusqu’à présent. Pour cela, plusieurs éléphants ont été confrontés à des images représentant diverses quantités de fruits. Parmi les quatre individus testés, seule Authai a réussi le test, c’est à dire à déterminer, entre deux images, sur laquelle il y avait le plus grand nombre de fruits, quelle qu’en soit la taille. D’autres recherches sont nécessaires afin de généraliser ce résultat, déjà enthousiasmant, à l’espèce.
Bien sûr, il ne devrait pas être nécessaire de prouver la souffrance engendrée par une pratique pour y mettre un terme. Mais concernant les éléphants, et comme pour de nombreuses autres espèces, il semblerait que quelles que soient les découvertes faites à leur propos, rien ne soit suffisant! Il n’y a pourtant qu’à observer la pauvre Lechmee regarder Mina et Kamala l’entourer de mille soins et l’aider à se nourrir, pour appréhender la compréhension dont les éléphants sont capables, la complexité de leurs liens sociaux et de leurs capacités cognitives… Pas même la cécité de Lechmee, sa patte handicapée, son âge et celui de ses amies, les violences que nous avons filmées, la réglementation non respectée, ne semblent réussir à convaincre les autorités de mettre un terme à leur terrible exploitation…
Mais pour Lechmee, Mina et Kamala et pour tous les autres détenus des cirques nous continuerons à nous battre sans relâche!