Les cétacés aussi meurent de coronavirus : fermons les delphinariums et interdisons leur envoi en Chine !

Les cétacés aussi meurent de coronavirus : fermons les delphinariums et interdisons leur envoi en Chine !

06.04.2020
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Pendant que les humains du monde entier font face à la pandémie du Covid-19, les scientifiques experts des orques, dauphins et bélugas avec lesquels nous travaillons de longue date, font appel à nous pour les aider à alerter sur le fait que les cétacés aussi peuvent contracter ce type de virus, le transmettre et en mourir.
Bien avant la fermeture des parcs, imposée par le gouvernement français des arrêtés du 14 https://ufsecgt.fr/IMG/pdf/arrete_covid_19.pdf et du 15 mars 2020 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=ADD4ACA261F4946FC6FD2F6555941161.tplgfr36s_2?cidTexte=JORFTEXT000041723302&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000041723291 , des experts internationaux des cétacés ont écrit à Emmanuel Macron et aux ambassadeurs de Chine, des États-Unis et de France en Chine, pour les informer et les exhorter à interdire d’urgence les importations et exportations de cétacés (notamment hors de France) vers la Chine. Leurs lettres restent à ce jour sans réponse…

Pendant que les humains du monde entier font face à la pandémie du coronavirus, et qu’au moins l’un des sept tigres et lions qui toussent au Zoo du Bronx vient d’être testé positif au Covid-19 après une contamination humaine, les scientifiques experts des orques, dauphins et bélugas avec lesquels nous travaillons de longue date, font appel à nous pour les aider à alerter sur le fait que les cétacés aussi peuvent contracter ce type de virus, le transmettre et en mourir. Bien avant la fermeture des parcs, imposée par le gouvernement français par les arrêtés du 14 et du 15 mars 2020, des experts internationaux des cétacés ont écrit à Emmanuel Macron, aux ambassadeurs de Chine, des États-Unis et de France en Chine, pour les informer et les exhorter à interdire d’urgence les importations et exportations de cétacés (notamment hors de France) vers la Chine. Leurs lettres restent à ce jour sans réponse…

Les experts internationaux avec lesquels nous travaillons depuis des années sont préoccupés par les transferts d’orques et d’autres cétacés libres et captifs en direction de la Chine, et notamment pour ceux détenus dans les delphinariums français.

En effet, ces experts ont montré que les cétacés sont touchés par des formes de coronavirus. Plusieurs dauphins à Hong Kong notamment n’ont jamais présenté de symptômes, ce qui en soi est très inquiétant car ils étaient donc des sujets « porteurs sains ». Un béluga est quant à lui mort avec de graves problèmes de foie associés à ce virus.

Les experts ont également noté que l’industrie de la captivité (delphinariums, aquariums et zoos) garde secrète la cause de nombreux décès, ce qui est vraiment problématique en matière de santé publique – car cela rend impossible l’évaluation de l’étendue des coronavirus chez les cétacés. Il se peut que beaucoup d’autres existent, et qu’ils ne soient pas rendus publics par les parcs.

De toute évidence, en empêchant l’industrie de la captivité de faire venir davantage d’orques, de dauphins et de bélugas de la nature, les autorités limiteraient le réservoir de virus qui pourraient être potentiellement transmis aux humains. En interdisant leur transfert d’un pays à l’autre également.

En soutien à notre campagne, des experts ont alerté les autorités des pays concernés

Il y a plusieurs semaines, ces experts, en soutien à notre campagne, ont écrit aux ambassadeurs de Chine, des États-Unis et de France en Chine ainsi qu’à Emmanuel Macron.
Il était important de les informer de ces risques de zoonoses entre orques, bélugas, dauphins et humains, tout d’abord; de leur demander de fermer les delphinariums et zoos, lieux de contact entre espèces; et également de faire interdire l’envoi d’orques et autres cétacés notamment vers la Chine, à cause du risque de transmission du virus.
Les autorités de ces trois pays n’ont pas daigné répondre. Le problème est pourtant très préoccupant.

 

Nous avions déjà fait campagne contre le transfert des orques détenues à Marineland à la suite des informations confidentielles qui nous étaient parvenues en fin d’année dernière. Mais depuis l’émergence de la pandémie au Covid-19, le problème s’élargit encore.  

Il y a quelques semaines, la Chine ainsi que le Vietnam avaient annoncé l’arrêt de leurs exportations d’animaux sauvages. En réalité, cette interdiction est très incomplète : aucune mention n’est faite des cétacés.
 

La Dre Ingrid Visser, biologiste spécialiste des cétacés (Orca Research Trust, Nouvelle-Zélande), la Dre Naomi Rose, PhD, scientifique spécialiste des mammifères marins (Animal Welfare Institute, USA) et Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice (France), dans un texte commun, en appellent aux autorités :

« Alors que les inquiétudes grandissent concernant le risque de propagation du COVID-19 via de grands rassemblements de personnes à travers le monde, un certain nombre de scientifiques, vétérinaires et défenseurs des animaux dont nous faisons partie, ont alerté les ambassadeurs concernés des impacts potentiels des spectacles de dauphins dans les delphinariums et les zoos.


Les stades de ces spectacles sont similaires aux stades sportifs, concentrant le public dans un seul endroit. Or par le passé, un certain nombre de cétacés ont dû être traités pour des maladies respiratoires et en sont morts. Suite à cela, les aquariums et delphinariums n’ont généralement pas divulgué les détails des maladies impliquées. Les quelques rares éléments disponibles indiquent que les maladies sont souvent résistantes aux médicaments et que certaines sont également zoonotiques (transférables aux humains). Des photographies, parlantes, jointes à notre lettre, montrent l’étendue de certaines de ces maladies.


Il a été prouvé par les experts des cétacés qu’au moins deux espèces de baleines et de dauphins avaient un coronavirus spécifique. Nous demandons aux autorités de veiller à ce que l’interdiction du commerce des espèces sauvages mise en œuvre en Chine comprenne les baleines, les dauphins et les marsouins et que les spectacles s’arrêtent. »

Depuis la rédaction de ce texte, contraint par le gouvernement pour éviter les transmissions entre spectateurs et personnel du delphinarium, Marineland Antibes a fermé ses portes, ainsi que SeaWorld aux États-Unis.

Ces fermetures interviennent bien tard et semblent bien timorées, au regard de ces éléments accablants. Les autorités doivent aller plus loin : interdire la reproduction des animaux sauvages en captivité ainsi que leurs transfert et importation d’un parc à un autre. En France, la publication d’un arrêté ministériel suffirait à cela.
 

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