Les abattoirs en procès…

Les abattoirs en procès…

Elevage et alimentation
21.02.2019
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One Voice est partie civile dans le procès impliquant l’abattoir d’Houdan (78) et qui, maintes fois reporté, se juge enfin ce 21 février.

One Voice est partie civile dans le procès impliquant l’abattoir d’Houdan (78) et qui, maintes fois reporté, se juge enfin ce 21 février. Les images terribles, révélées en 2017 par L214, soulignent des pratiques industrielles insoutenables.

Dans les travées de l’abattoir, on lit des panneaux laissant songeurs… « Ne pas pousser plus de 7 porcs à la fois vers les couloirs d’amenée au CO», « Respectez les animaux, vous vous respecterez ». De pieux conseils distillés par la direction de cet établissement assurant la mise à mort d’environ 2 500 cochons par semaine (finalement peu, dans l’océan d’abattages pratiqué en France par plusieurs centaines d’autres structures, aux tailles et méthodes variables).

Discours… et méthode

À Houdan, on étourdit les cochons avant qu’ils soient saignés et débités, et la technique se résume à des nacelles évoquant celles des mineurs de Germinal, qui descendent les animaux vers une atmosphère chargée de dioxyde de carbone (CO2). Le gaz a ses « avantages » : l’animal mort est moins crispé que par des méthodes électriques, par exemple, en plus de contracter les chairs et les rendre moins adaptées à la découpe, problème d’industriel. Alors ces derniers ont investi dans ces techniques pour le bien-être des cochons destinés aux assiettes, parmi la trentaine de millions d’animaux de boucherie tués par an, en France1. On parle en fait de « bien » mourir et non de bien-être. Et là encore, ça cloche…

Des pratiques ultraviolentes

Sous nos yeux, il n’est absolument pas question de bien-être! Le CO2, durant l’inhalation, provoque une détresse folle chez l’animal, hurlant convulsé dans des secondes interminables avant qu’il ne bascule dans l’inconscience. Mais il n’y a pas que cela… Pour arriver là, dans ces gazinières techno, les cochons sont conduits violemment par des salariés prompts à accélérer les cadences, usant d’aiguillons électriques à outrance, shootant dans le tas, car, reconnaissons-le, les installations sont mal fichues, le débit n’est pas fluide. Entassés dans le noir, comprimés, sans accès à l’eau, les cochons vivants sont déjà de la viande sur laquelle on beugle, on cogne, même le vétérinaire délégué par l’État montre l’exemple. Pire, l’exposition au COsemble avoir été réduite pour accélérer le process.

Graves manquements

One Voice l’a rappelé aux juges : les cochons sont des animaux très étudiés, « un sujet moral d’une extrême complexité et sensibilité ». Le moins que l’on doive à ces êtres sentients, sacrifiés en masse sur l’autel de la consommation, serait que les abattoirs, sans lesquels l’élevage n’existerait plus, développent comme les éleveurs des pratiques vertueuses. 

Marier équilibre économique, respect des conditions sanitaires et bien-être animal est possible. Or ici, face aux nécessités du débit industriel, on relève des infractions par dizaines: non conformité des installations, manque de formation des personnels aux bonnes pratiques, maltraitance. Bref l’ignoble ajouté à l’horreur quotidienne.
Les amendes encourues à titre personnel par les prévenus, dirigeants et salariés de cet abattoir, seront minimes. Mais elles restent hautement symboliques : on ne peut procéder de la sorte, surtout sous un panneau clamant à juste titre « Respectez les animaux, vous vous respecterez… ».

Vous pouvez également, comme déjà plus de 500 000 autres personnes en Europe, rejoindre la mobilisation citoyenne pour mettre fin à l’élevage en cage.

(1) Chiffres 2015, in Rapport parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français 

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