Le PCB menace les orques d'extinction en Europe

Le PCB menace les orques d'extinction en Europe

Delphinariums
18.01.2016
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Cétacés d’Europe : selon une étude publiée en janvier 2016, ces animaux sont menacés de disparition et ce à cause de produits toxiques déversés dans les océans.

Interdits dans le monde entier depuis 1986, les polychlorobiphényles (PCB) et les polybromodiphényléthers (PBDE) menacent gravement les cétacés d’Europe.Selon une étude publiée le 14 janvier 2016 dans la revue Scientific Reports, les dauphins bleus et blancs et les orques européennes présentent les concentrations les plus élevées au monde de PCB dans leur graisse. Les chercheurs qui ont mené l’étude affirment que ces concentrations massives sont susceptibles d’entraîner à terme le déclin de ces populations.

Produits dès 1929, les polychlorobiphényles ont été utilisés dans les retardateurs de flamme et les liquides de refroidissement ou d’isolation ainsi que dans de nombreux types de matières plastiques. Mais lorsqu’on découvrit que les PCB causaient de graves problèmes sanitaires chez l’animal humain comme chez l’animal nonhumain, ceux-ci finirent par être interdits. Malheureusement, de tels produits ne se décomposent pas si vite. Les PCB ou pyralènes qui imprégnaient les sédiments ont été transportés par les cours d’eau jusqu’à la mer. Ils y persistent encore.

En tant que superprédateurs placés tout au sommet de la chaîne alimentaire marine, les orques sont particulièrement menacées par cette pollution. Elles mangent la chair de proies polluées, qui se sont elles-mêmes nourries de proies contaminées. Ce faisant, les orques accumulent dans leur graisse des quantités importantes de PCB et de PBDE, qui se transmettent par l’allaitement maternel.

Ces produits affectent gravement la fonction thyroïdienne et le métabolisme de la vitamine A. Ils perturbent également le développement neurologique et reproducteur, ainsi que la fonction immunitaire. Parce que les PCB sont liposolubles, ils peuvent s’accumuler à des niveaux extrêmement élevés chez les mammifères marins, dotés d’une masse de graisse importante.

Lors des recherches, le taux de PCB présent dans les graisses a été analysé chez mille cétacés, baleines, orques, dauphins et marsouins.

Les marsouins sont la seule espèce qui ne présente pas de niveaux record. Par ailleurs, les chercheurs ont été surpris de constater que le taux de concentration était le même chez les mâles et les femelles, alors que celles-ci auraient dû se débarrasser de l’excédent de PCB lorsqu’elles allaitaient.

Leur longue durée de vie et leur position de prédateurs marins supérieurs rendent les orques et les dauphins particulièrement vulnérables à l’accumulation de PCB dans leur corps.

À ce propos, Paul Jepson, membre de la Société Zoologique de Londres et auteur de l’étude, a déclaré que la situation était inquiétante : « Nous pensons qu’il existe un risque très élevé d’extinction pour les orques des régions industrialisées d’Europe. »

Qu’en est-il de l’avenir d’un autre superprédateur infiniment plus féroce et vorace que l’orque, à savoir l’être humain ? La survie de son espèce est-elle également menacée, elle qui mange tant de poissons et dévore même, en certains pays, la chair des cétacés ? L’étude de Paul Jepson ne le dit pas…

Références

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