Le Japon veut tuer plus de baleines !
Polémiques sur la chasse à la baleine : au Japon, le 1er ministre affecte de nouveaux crédits à la pêche commerciale, en défiant la communauté internationale.
Shinzo Abe, premier ministre japonais, relance les polémiques sur la chasse à la baleine. En prônant une pêche commerciale, en y affectant de nouveaux crédits, le leader du gouvernement nippon défie la communauté internationale.
Récemment, en réponse à une question parlementaire sur la pêche à la baleine, le chef du gouvernement japonais a dévoilé une vraie batterie de harpons… Shinzo Abe a en effet annoncé plus de prélèvements de cétacés à des fins commerciales et un soutien direct à la flotte baleinière japonaise, notamment pour remplacer ou rénover son navire-amiral, le Nisshin Maru.
Double langage
On sait que les activités de pêche à la baleine n’ont jamais vraiment cessé au pays du Soleil levant. En 2014, la Cour Internationale de Justice avait sommé l’archipel de mettre fin à ses campagnes de chasse régulières dans les eaux de l’Antarctique. Maintes fois rappelé à l’ordre par la Commission Baleinière Internationale (CBI), le Japon a poursuivi cette activité sous couvert d’une pêche à des fins scientifiques, tout en étant signataire du moratoire sur la chasse. Ce double langage a fait long feu : désormais, le Japon affirme son droit à la pêche commerciale de cétacés, fussent-ils déjà en danger.
En répondant favorablement aux demandes de l’Agence de la pêche nippone, dirigée par Takato Maki, le premier ministre adopte une posture nationaliste défiant la communauté internationale et toutes les ONG protectrices de l’environnement. Une position assise sur l’aspect traditionnel de cette pêche, flattant l’électorat conservateur de Shinzo Abe.
Un vrai combat maritime
La flotte baleinière japonaise est importante, très bien équipée, y compris de satellites de niveau militaire. Très engagée dans la surveillance de ces activités l’ONG Sea Shepherd, peine à s’interposer avec sa propre flotte dans l’immensité de l’océan Austral. Dans l’Australian Whale Sanctuary, où toute pêche à la baleine est interdite, les navires-usines japonais viennent prélever des baleines de Minke, dont 333 sont tuées chaque année au nom d’un quota « scientifique ». Nul ne peut en faire compte exact.
Si le gouvernement australien, premier concerné par l’intégrité de ses eaux territoriales, semble conciliant avec l’un de ses grands partenaires économiques de la région, la position du gouvernement japonais suscite un tollé général, et promet de sérieuses discussions lors des futures négociations de la CBI, en septembre prochain.
Cette bataille navale aux confins de la planète met en péril des milliers de cétacés, déjà en danger, et menace des écosystèmes globaux. Aussi One Voice condamne fermement les positions identitaires du gouvernement japonais, pays où pourtant la baleine n’est plus un mets si apprécié et où la défense de l’environnement progresse.