Le gouvernement refuse de sécuriser la chasse, nous l’attaquons en justice

Le gouvernement refuse de sécuriser la chasse, nous l’attaquons en justice

Chasse
10.10.2023
Toutes les actualités

Chaque année, 45 millions d’animaux tombent sous les balles des chasseurs, en plus des victimes humaines. Depuis 2003, ce sont plus de 400 personnes qui ont perdu la vie, auxquelles il faut ajouter des centaines de blessés. Il y a trois mois, nous avons formellement demandé au ministre de la Transition écologique d’agir. Malgré nos alertes répétées, les autorités persistent dans l’immobilisme et ont purement ignoré notre demande. Parce que ce « loisir » mortel représente plus que jamais une menace pour les animaux et les humains, avec des proches de victimes, nous attaquons l’État en justice. Notre recours est déposé devant le Conseil d’État.

Le gouvernement et la chasse : mensonges et inaction

Il y a quelques mois, la secrétaire d’État à l’Écologie annonçait la main sur le cœur qu’il serait désormais interdit de chasser sous l’emprise de l’alcool, en se calquant sur les limites liées à la sécurité routière. Tout cela n’était qu’une vaste plaisanterie : finalement, il sera seulement interdit d’être en état d’ivresse « manifeste » ! Autrement dit, tant qu’ils ne tituberont pas, les chasseurs pourront continuer de tirer à tout va dans les forêts… Difficile dans ces conditions d’être rassuré.

Face à ces mesurettes sans adéquation avec l’ampleur du problème, nous avons formellement demandé au ministre de la Transition écologique, il y a deux mois, de prendre les mesures nécessaires pour limiter le risque d’accidents. Sans grande surprise, il n’a même pas pris la peine de répondre à notre courrier. Une preuve de plus du mépris qu’il porte à tous ceux qui veulent simplement profiter de la nature sans massacrer d’animaux, et aux 87 % des de Français qui considèrent que la chasse pose des problèmes de sécurité.

La nature n’appartient pas aux chasseurs et ne doit plus être considérée comme leur terrain de jeu. Les animaux ont le droit d’y vivre sans crainte et les familles d’en profiter sans risque. Nous avons donc déposé un recours au Conseil d’État contre ce silence coupable, et pour que des mesures efficaces soient enfin adoptées.

Des armes semi-automatiques et des balles expansives

Le rapport que nous avons commandé à un expert en armement et balistique, qui a servi à l’élaboration de notre recours, est sans appel : aujourd’hui, les chasseurs disposent d’un arsenal quasi-militaire pour pratiquer leur « loisir ».

Le gouvernement a ainsi légalisé en 2013 les munitions « 30-06 Springfield », auparavant réservées à l’usage militaire, et qui peuvent être chargées dans des fusils ayant une portée de plus de 3 kilomètres. À ces balles s’ajoutent les munitions « expansives », qui s’ouvrent à l’intérieur de l’animal pour causer un maximum de souffrances et de dégâts. Et que dire des instruments de visée et autres gadgets qui peuvent être achetés sur Internet, sans jamais être réglés par un professionnel ?…

Une réglementation plus que lacunaire

Armés jusqu’aux dents, les chasseurs ne font pourtant l’objet d’aucun contrôle de la vision ni de l’audition, au-delà d’un « certificat médical » au moment du permis. En 2022, des accidents de chasse ont été causés par des tireurs de plus de 80 ans. Quant aux jeunes, qui peuvent chasser entre 15 et 16 ans sans même avoir passé cette farce que constitue le permis de chasser, ils ne font l’objet d’absolument aucun contrôle.

Pourquoi cet entêtement à refuser tout examen médical ? Cette obstination est d’autant plus incompréhensible que les pratiquants du tir sportif doivent, eux, passer devant un médecin chaque année…

Pour limiter les risques, nos solutions concrètes et efficaces !

Les réformes à mettre en œuvre de manière urgente sont donc clairement identifiées. Nous demandons solennellement au gouvernement, notamment :

  • d’interdire la chasse le dimanche, les jours fériés et pendant les vacances scolaires ;
  • d’interdire strictement l’exercice de la chasse sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants ;
  • de renforcer le contrôle de l’aptitude physique des chasseurs ;
  • de renforcer l’examen du permis de chasser ;
  • d’interdire l’emploi de certaines armes et munitions à la chasse ;
  • de rendre obligatoire le contrôle des instruments de visée par un expert.

Pour pousser l’État à agir, au-delà des actions en justice, nous avons plus que jamais besoin de vous ! Signez notre pétition pour exiger une réforme radicale de la chasse !

Partager l'article