Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.
C'est la deuxième canicule de l'été en France, avec des vagues de chaleur jamais atteintes, et les scientifiques alertent sur l'incapacité de certains animaux à survivre au changement climatique en cours.
Au moment où la France vit sa seconde canicule de l’année et une vague de chaud sans précédent, des scientifiques publient une étude alarmante: malgré l’adaptation des animaux, le changement est trop rapide et radical pour que l’évolution des espèces soit capables « d’absorber » les modifications climatiques. Certaines vont disparaître, autrement dit des millions d’individus mourront dans la souffrance, si nous ne freinons pas en urgence les dérèglements actuels.
À courte échéance, nous pourrions ne plus jamais voir de chevreuils européens à la lisière des forêts au petit matin, ni entendre de bruants chanteurs pendant nos vacances au Canada. Les guillemots, eux, ne regarderont plus la mer depuis les falaises et les pies eurasiennes, quant à elles, pourraient ne plus faire entendre leur voix fluette depuis le poirier du jardin. En quelques semaines, la France a connu les plus grandes vagues de chaleur de son histoire depuis deux mille ans, et les animaux, bien que capables de s’adapter dans une certaine mesure, ne seront pas tous aptes à survivre à ces modifications de températures, étant donné la rapidité du phénomène de réchauffement climatique.
Une publication basée sur un millier d’articles scientifiques
La revue scientifique Nature Communications publiait avant-hier un article1 récapitulant le travail d’une soixantaine de biologistes. Ils ont analysé les résultats de plus d’un millier de publications scientifiques sur l’adaptation des espèces au changement climatique à l’œuvre depuis plusieurs années. Leur méta-analyse, basée sur les recherches disponibles, est centrée principalement sur les oiseaux et un mammifère de l’hémisphère nord.
Un changement climatique trop rapide pour que les animaux puissent s’adapter
Depuis la révolution industrielle, la plupart des animaux ont eu beau modifier substantiellement leurs comportements et leur cycle de vie, tels que les périodes ou les lieux de nidification, ces changements sont adaptatifs, donc en quelque sorte « culturels ». Mais pour qu’une espèce animale puisse survivre à court terme, il faudra que cette adaptation se combine à des modifications génétiques. La plasticité de chaque espèce a été passée au crible; ces facteurs sont d’une importance capitale.
Pire encore, les espèces dont les caractéristiques ont été analysées sont dites « communes », autrement dit les conclusions concernant les espèces rares sont encore plus alarmantes!
Ces biologistes sont très pessimistes, et n’ont en partie pas de solutions. Ils souhaitent pouvoir anticiper, plus que simplement décrire et alerter. Leur prochain défi sera de déterminer quelles espèces sont les plus résilientes, afin de cibler leur attention sur les autres, plus vulnérables encore, et les aider.
Nous rappelons que chacun d’entre nous peut d’ores et déjà adopter des comportements responsables pour limiter notre impact sur l’environnement, et engager nos maires et nos députés à agir vite. Il est plus que temps, pour tous les êtres vivants de notre belle planète.
1 « Adaptive responses of animals to climate change are most likely insufficient ». Nature Communications, 23 juillet 2019, vol. 10, n°1, p. 3109.