Le combat de One Voice pour Samba
Depuis plus de 15 ans, One Voice se bat pour la libération de l’éléphante Samba.
2002: Triste rencontre
Samba a 15 ans. Elle n’était qu’un bébé lorsqu’elle a été capturée en Afrique après avoir vu sa famille décimée par des braconniers. Vendue à un dresseur qui se fait obéir à coups d’ankus (pique de dressage), elle doit marcher à genoux et mimer sa propre mort au son d’un coup de fusil. Un enquêteur de One Voice la filme et
ces images sont utilisées dans le cadre de la campagne contre les animaux dans les cirques.
2003: Des coups et des pleurs d’enfants
Le 20 mai 2003, Samba refuse de mimer sa propre mort. Après le spectacle, son dresseur la roue de coups. Des enfants assistent à cette scène d’une rare violence et, en pleurs, le supplient d’arrêter. Grâce à eux, la séance de torture est abrégée. Leur mère alerte immédiatement One Voice.
Dès le 23 mai, l’association dépose une plainte pour actes de cruauté et demande son retrait du cirque et son placement dans un lieu adapté, où elle pourra côtoyer d’autres éléphants. Plusieurs administrations sont alertées de son sort. Muriel Arnal écrit au président de la République qui fait suivre au ministre de l’Agriculture. Ce dernier répondra que Samba ne semble pas être victime de mauvais traitements… En juin, One Voice commence à diffuser des cartes-pétitions.
Le 10 septembre, l’association organise une action à Paris en présence du Professeur Pierre Pfeffer, grand spécialiste des éléphants. 40 000 cartes-pétitions sont alors remises au ministère de l’Écologie. Les vétérinaires Helmut Pechlaner et Harald Schwammer, spécialistes des éléphants, sont contactés pour donner leur avis sur les numéros exécutés par Samba: «(…) ces positions peuvent causer des blessures aux articulations et aux disques intervertébraux des éléphants adultes, ainsi que des fissures dans les ongles. Quant aux exercices d’équilibre, ils peuvent être à l’origine de dérangements moteurs dans les articulations du coude et du genou». Une campagne de presse est alors lancée.
2004: Samba devient Tania
Le cirque change de nom, et Samba aussi. Elle devient Tania. La campagne de pression auprès des autorités et de mobilisation du public s’intensifie.
En janvier, One Voice publie un rapport sur les éléphants dans les cirques, en s’appuyant notamment sur le cas de Samba. Un premier kit Samba est mis à la disposition des militants.
En juin, une grande manifestation est organisée à Marseille pour interpeller le préfet des Bouches-du-Rhône où le cirque est enregistré. Il refusera de recevoir One Voice. L’action est soutenue par plusieurs associations de défense animale (Gaïa, Animaux en péril, Association Stéphane Lamart…) et quelques personnalités (Marie-Claude Bomsel, Jacques Perrin…).
Durant l’été, des courriers sont envoyés à l’ensemble des députés et sénateurs. Plusieurs d’entre eux interviennent auprès des ministères de l’Agriculture et de l’Écologie, ainsi que du Garde des sceaux. La plainte de One Voice restera cependant sans suite. Les maires des stations balnéaires sont également contactés et informés de la situation des animaux dans les cirques et sur Samba en particulier.
En octobre, des pages dans la presse hebdomadaire sont achetées par One Voice pour alerter le public sur le sort de Samba. Les images rapportées par l’un de nos enquêteurs en novembre témoignent de nombreuses stéréotypies.
2005: Samba va mal
Un rapport sur Samba, rédigé par le docteur John Knight – vétérinaire et consultant spécialiste du bien-être animal, auteur également de notre rapport Bien-être et sécurité dans les cirques – est remis au ministère de l’Écologie en août. Il est rendu public en novembre. Il est la conclusion de 3 ans de recherches et d’enquêtes qui montrent que les besoins élémentaires et vitaux de Samba ne sont pas satisfaits. Elle n’a notamment pas d’eau à sa disposition et est très amaigrie.
Rapport L’éléphante SambaRapport Sécurité et bien-être dans les cirques
2006: Samba attend
Les enquêteurs de One Voice continuent à suivre Samba. Le sauvetage de l’éléphante Vicky est l’occasion de recentrer l’attention du public sur elle, qui attend toujours sa libération…
2007: Action devant le ministère de l’Écologie
Le 12 septembre, Muriel Arnal et Daniel Turner (Born Free) sont reçus par Claire Daveu (directrice de cabinet adjointe au ministère de l’Écologie) et lui remettent les 128 000 cartes-pétitions recueillies depuis le début de la campagne. À cette occasion, une action est organisée devant le ministère : 6000 tracts sont distribués par les militants et l’histoire de Samba est contée au public.
2008: l’action continue
Des tables d’information sur les cirques sont installées dans de nombreuses villes. Elles accueillent le public et présentent notamment l’histoire de Samba. Une affichette «N’abandonnons pas Samba» est diffusée.
2010: Lancement du Comité
One Voice met en place un Comité pour Samba et tous les éléphants esclaves. Son objectif: la fin de l’exploitation des éléphants dans les spectacles, dont Samba devient l’emblème. Une carte sur la sentience des éléphants est éditée et diffusée auprès du public pour qu’il prenne conscience de ce que représentent l’enfermement et l’isolement pour ces animaux. Une campagne de pression d’un an est lancée en août au cours d’un cercle de silence à Paris, avec des courriers à envoyer : au ministère de l’Écologie et à Max Aucante, le dresseur de Samba, ainsi qu’aux députés européens Lionel Luca, Muriel Marland-Militello et Geneviève Perrin-Gaillard, pour leur demander leur soutien qu’ils nous ont volontiers accordé.
2011: Mobilisation silencieuse pour Samba
En juin 2011, la campagne de pression s’achève. De nombreuses lettres ont été envoyées. La campagne a reçu le soutien de plusieurs députés. Le ministère de l’Écologie a transmis notre courrier pour étude au directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature qui ne donnera pas suite. Quant à Max Aucante… il a changé d’adresse…
En août 2011, un nouveau cercle de silence est organisé pour Samba à Strasbourg. Il rencontre un franc succès et est l’occasion de faire signer un grand nombre de
cartes-pétitions pour la libération de Samba.
2012: Samba va de plus en plus mal
Les photos prises par notre enquêteur en mars sont terribles. Samba est très amaigrie et multiplie toujours les mouvements stéréotypés. Son histoire est mise en avant dans le cadre du nouvel axe pédagogique de One Voice destiné aux enfants et aux lycéens. Elle fait l’objet d’un livret où elle est mise en perspective avec la vie des éléphants sauvages.
2013: Le drame
Le 8 septembre 2013, Samba s’échappe du cirque installé à Lizy-sur-Ourcq (77) et tue accidentellement un homme. C’est un drame qui était prévisible et un triste argument de plus pour le replacement de cet éléphante dont les conditions de vie ne remplissent ni les critères de
bien-être, ni ceux de sécurité… One Voice a trouvé un sanctuaire pour Samba. Il est temps pour elle de retrouver sa place dans la nature!
2014: Un procès décevant
Le procès épargne Samba mais ne la libère pas. Son dresseur pourra continuer à l’exploiter. One Voice publie
un rapport à la suite de l’enquête sur le sort des éléphants dans les cirques, qu’elle a réalisé dans 8 établissements en France, dont certains très réputés. Dans aucune des structures visitées les conditions de détention des éléphantes ne remplissaient les critères minimums en matière de bien-être. Quant à leur sécurité, comme celle du public, elle était bien loin d’être assurée.
Rapport Cirques en France : des éléphantes en souffrance
2017: Une procédure inédite
Début mai 2017, One Voice a saisi la Contrôleur des lieux de privation de liberté a été saisie d’une demande de transfert de Samba, de quatre autres éléphantes ainsi que d’un hippopotame, en raison des conditions indignes de sa détention. Cette autorité indépendante a cependant estimé que les animaux n’étaient pas concernés par ces mesures de protection.
One Voice ne baisse pas les bras. Ses enquêteurs suivent l’éléphante et ses militants diffusent largement le livret racontant son histoire.