La Piste aux étoiles, un enfer bien terrestre
La Piste aux étoiles n’a de céleste que le nom. En réalité, c’est l’enfer qui y règne pour les animaux séquestrés. Ce cirque qui détenait Maya continue de faire souffrir de nombreuses autres victimes pour lesquelles nous nous battons. Nos enquêteurs rapportent des images bouleversantes.
Des camions brinquebalants sur les routes, des cages abîmées, des barreaux rouillés, des regards éteints, des animaux apathiques, voire blessés ou malades… Bienvenue à la Piste aux étoiles. Dans ce cirque, celui-là même où l’éléphante Maya se laissait dépérir avant que nous n’intervenions, de nombreux autres êtres séquestrés continuent de souffrir.
Des images à pleurer
Pour eux aussi, One Voice se mobilise. Ce n’est pas parce que Maya n’est plus là que nous avons relâché notre vigilance… bien au contraire! Nous suivons de près ses anciens compagnons d’infortune. Il s’agit notamment de Nelly et Brigit, deux autres éléphantes d’Asie, de fauves et de babouins. Tous endurent l’enfer. Nos enquêteurs ont rapporté des images épouvantables de cette prison où leurs besoins les plus élémentaires sont bafoués. Tandis que les singes baignent dans leurs déchets quasiment jamais évacués et ne bénéficient pour se distraire que d’un vague circuit sombre et tout aussi sale, les félins sont confinés dans des espaces grillagés minuscules. Ils ne disposent pour se « détendre » que d’une cage ridicule où tigres et lions sont mélangés alors que ces espèces ne se côtoient jamais dans la nature. Quant aux éléphantes, elles piétinent des heures durant sur du bitume entre deux numéros de clown éprouvants, tout autant physiquement que psychologiquement. Comme les autres animaux, elles ne disposent d’aucune source d’activité pour tromper l’ennui, ni de refuge pour s’abriter des regards. Leurs trompes qui se balancent mécaniquement trahissent un mouvement stéréotypé et leur immense désespoir.
Des « spécialistes » défaillants
Les images tournées par nos enquêteurs sont à présent entre les mains des experts pour de nouveaux recours juridiques. Lors de notre action pour Maya, un vétérinaire indépendant travaillant dans les cirques et nommé par la préfète avait formellement reconnu les conditions de vie déplorables de l’éléphante. Pour autant, l’une de ses consœurs affirmait dans un autre rapport, à la même époque, exactement l’inverse et trouvait que Maya se portait comme un charme: « Elle mange, se déplace, interagit avec son environnement et son dompteur est calme ». Cette femme avait été mandatée après que nous avions alerté la préfecture du Gard où le cirque était de passage, au sujet de la détresse de certains animaux. Ce que cette vétérinaire écrit sur Maya est très inquiétant pour les autres individus qu’elle venait voir. Une tigresse atteinte d’un cancer et blessée au cou, par exemple, ne lui est pas non plus apparue « en état de souffrance ». A-t-elle ainsi minimisé chacune de ses observations? N’a-t-elle simplement rien vu par manque de formation? Selon elle, en tous cas, « rien d’anormal ». Ce type d’attestation officielle, signée par certains de ces « spécialistes » qui semblent n’avoir que faire de la douleur s’étalant sous leurs yeux, se révèle extrêmement dangereuse pour les êtres qu’ils sont censés protéger. En raison de leur inertie, les affaires sont vite classées tandis que l’horreur perdure. Pour Maya, l’histoire a prouvé qu’elle était bien en grande difficulté lorsque cette diplômée de la médecine animale certifiait le contraire. L’éléphante serait peut-être morte aujourd’hui si nous n’avions pas obtenu son placement dans un lieu décent de retraite. Heureusement que la justice est peu à peu sortie de l’aveuglement. Mais cela permet de mesurer l’incompétence de certains « professionnels » sur lesquels les autorités s’appuient souvent afin de nous expliquer que les animaux des cirques vont bien… D’où la difficulté de notre combat pour les défendre. Mais, quel que soit le temps qu’il faudra pour parvenir à être entendus, nous nous ferons l’écho des sans-voix! De chacun d’entre eux.