La mission de sauvetage de One Voice pour les chats d’Ukraine
Dès le 24 février dernier, nos équipes se sont mises en action autour de nos partenaires ukrainiens au sein des coalitions européennes et internationales dont nous faisons partie. Abasourdis par le début de la guerre mais conscients du danger pour les animaux -qui subiraient, en plus du risque de bombardements, inévitablement les rationnements voire la famine à plus ou moins court terme dans les refuges-, nous avons immédiatement proposé notre aide. Et quand nos amis ukrainiens sous les bombes ont saisi la perche que nous leur tendions, nous étions au rendez-vous.
Les premières semaines, la violence des combats a beaucoup ému en France comme partout au sein de l’Union européenne. La générosité des Français était au rendez-vous. Et nous pouvions voir, comme tout un chacun dans les médias, l’exil de millions d’Ukrainiens, leurs animaux dans des sacs à dos, refusant de les laisser derrière eux, pendant qu’en France les beaux jours et la levée des restrictions sanitaires laissaient craindre les premiers abandons…
Dessin de Pascal Vaucher de la Croix et Chantal Teano pour One Voice – Noé 103
Au cours des échanges avec nos collègues d’Ukraine, nous avons appris que de nombreux dons monétaires et en nature étaient amassés, mais que leur problème essentiel n’était ni les denrées ni l’argent, mais le transport de la frontière polonaise jusqu’à leur localité, dans le centre du pays. Nous désespérions de pouvoir leur venir en aide. Le groupe de soutien s’est mis en place: l’«Animals from Ukraine task force» était née regroupant des ONG de tous les pays d’Europe, dont One Voice pour la France.
Trois semaines après le début de la guerre, il était enfin possible de se rendre sur place pour secourir la soixantaine de chats du refuge de UAnimals, et se préparer à l’imprévu, inhérent à ce type de situations. Il restait à trouver un point de chute pour ces animaux. Nous avons sollicité nos refuges partenaires en France ainsi qu’à l’étranger.
Un mois après le début de la guerre en Ukraine, la mission de sauvetage peut avoir lieu
Et jeudi 24 mars, à 8h30 un appel à l’aide est arrivé, une soixantaine de chats avaient besoin d’être évacués d’Ukraine. Nous avons alors affrété deux camionnettes avec deux chauffeurs dans chacune afin qu’ils puissent se relayer pour conduire et qu’ils n’aient pas à s’arrêter en chemin. Tout ce monde équipé de caisses de transport, de pâtée réhydratante, de linges, de caisses grand format en cas de besoin pour des chiens… et un van de sept places pour de potentiels réfugiés et leurs animaux, une cause chère à One Voice, construite autour de l’harmonie entre les humains, les animaux et la planète. Dès 14h l’équipée était en route.
Fallait-il une quarantaine dans chaque pays qu’ils traverseraient? Quels étaient les impératifs légaux? Quel serait le point de rendez-vous? Une grande partie de la logistique fut réglée avant le départ, mais il restait tout de même encore des incertitudes.
Vendredi, après trente heures de route, les camions sont arrivés en Pologne. Nos six équipiers se sont réunis dans les environs de Cracovie, à environ 270 kilomètres de la frontière ukrainienne menant à Lviv, pour finir d’évaluer la situation et se reposer quelques heures avant le jour J.
Aujourd’hui, vingt chats auront été sauvés!
Samedi matin à la première heure, notre équipe s’est alors rendue à la frontière la plus proche de Lviv, où le poste de Budomierz, des pompiers français et de nombreuses infrastructures leur ont donné des conseils.
Notamment, les dons que nous avions apportés devaient être bien étiquetés, de nombreux paquets étant en train de s’abîmer faute de transport à partir de la frontière polonaise en direction de l’Ukraine, puisque les flux se font principalement en sens inverse. Le matériel et la nourriture ont ainsi pu repartir vers Lviv avec nos amis ukrainiens. Sur place, nous avons également été informés que les réfugiés autorisés à passer la frontière devaient avoir un point de chute officiel pour pouvoir traverser. Les seuls présents attendaient donc leurs amis. Mais mieux valait être prêts à toute éventualité que de devoir refuser notre aide à qui que ce soit.
Dans la matinée, notre contact en Allemagne a confirmé qu’elle pouvait prendre en charge une partie des chats sur le trajet de retour de notre délégation, permettant un trajet plus court pour les animaux. Un premier camion est alors entré en Ukraine, direction Lviv, pour aller chercher une vingtaine de chats au camp, un humain ne pouvant en ramener légalement que cinq à la fois en Pologne… A midi, ils étaient dans le camion, en sécurité de l’autre côté de la frontière, avec des passeports en règle.
Une première partie de l’équipe a donc pris en charge les chats et ceux-ci sont à présent en route pour Berlin à l’heure où nous publions cet article. Ils devraient arriver tard dans la nuit pour entamer leur nouvelle vie. L’autre partie de l’équipe attend demain où il serait possible de récupérer les autres félins rescapés pour les emmener loin de la guerre, sous des cieux plus cléments. Nous avons également gardé des caisses de transport pour les chiens. Tout pour être réactifs et porter secours le plus efficacement.