La justice rouvre le piège de la chasse traditionnelle : interdite il y a quelques mois, la capture des alouettes est maintenant autorisée “à des fins scientifiques”
Le 13 novembre 2024, le tribunal administratif de Pau a rejeté notre demande de suspension des arrêtés préfectoraux autorisant la capture d’alouettes des champs à l’aide de pantes et de matoles dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Cette décision marque une régression alarmante dans la protection des oiseaux, laissant le champ libre à des pratiques que l’on croyait révolues. Toutefois, notre recours a permis de réduire le nombre d’oiseaux pouvant être tués : 4 sur 5 des alouettes offertes aux chasseurs ont été sauvées. Nous continuerons donc d’attaquer ces arrêtés !
La justice autorise la chasse aux pantes et aux matoles “à des fins scientifiques”
Malgré l’interdiction de ces méthodes par le Conseil d’État en mai dernier, les préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Landes ont, comme l’année dernière, autorisé sous la pression des lobbies de chasse, la capture des alouettes des champs à l’aide de pantes et de matoles jusqu’au 15 novembre, en prétextant des « fins scientifiques ». Il est évident que ces « expérimentations » ne sont qu’un prétexte pour les réintroduire discrètement. L’objectif est clair : donner l’impression que ces méthodes sont légitimes afin de relancer leur usage en s’appuyant sur une prétendue validité scientifique. Et curieusement, ce sont les chasseurs eux-mêmes qui en sont responsables…
Notre espoir reposait sur la justice : en saisissant le tribunal, nous pensions faire cesser cette aberration. Mais le juge a refusé de suspendre les arrêtés en invoquant un défaut d’urgence.
Ainsi, les chasseurs-piégeurs pourront continuer leur passe-temps cruel : ils capturent une alouette des champs, la ligotent à l’aide d’une corde et l’enferment dans une cage. Cachés à proximité, ils tirent sur la corde, provoquant douleur et cris chez l’oiseau. Attirés par ses cris de détresse, plusieurs dizaines de ses congénères – ainsi que d’autres oiseaux – accourent pour l’aider. Mais à ce moment-là, le piège se referme : des filets claquent brutalement de chaque côté, emprisonnant tous les oiseaux rassemblés. Certains sont blessés, d’autres meurent.
Un succès malgré tout : les quotas de capture réduits
Néanmoins, entre le dépôt de notre recours et l’audience, nous avons obtenu que le préfet des Landes signe deux arrêtés réduisant les quotas de capture des alouettes des champs. Initialement fixés à 18 000 captures, les quotas ont finalement été ramenés à 3 200 oiseaux pouvant être piégés. Ce revirement de dernière minute révèle la fragilité de ses justifications initiales et la difficulté à défendre l’indéfendable. Notre action a forcé l’État à se justifier, à renoncer à des arrêtés similaires dans d’autres départements, et surtout à réduire drastiquement le nombre d’oiseaux capturables par un nouvel arrêté.
Le combat continue
Cette décision ne signe en rien la fin de la lutte. Nous continuerons à nous battre pour abolir ces pratiques archaïques, appuyés par les 83 % de Français qui réclament l’interdiction de ces méthodes, vestiges du passé (sondage Ipsos/One Voice 2022).
Votre soutien est essentiel : signez notre pétition pour une réforme en profondeur de la chasse et pour empêcher le rétablissement de ces méthodes particulièrement cruelles !