La justice piétinée dans les Pyrénées-Orientales: nous contre-attaquons pour les perdrix !
Le préfet des Pyrénées-Orientales autorisant à nouveau l’abattage de près de 500 perdrix grises de montagne, nous retournons en justice.
Il y a quelques jours, le tribunal administratif de Montpellier nous donnait raison et suspendait la chasse des perdrix grises de montagne dans les Pyrénées-Orientales avant même son ouverture. Comme nous le craignions, le préfet tient tête à la justice et vient d’adopter en urgence un nouvel arrêté, autorisant la mise à mort de près de 500 oiseaux. Nous attaquons cette décision en référé. L’audience aura lieu le 26 septembre 2023 à 14h30 au tribunal administratif de Montpellier.
Photo : faaf – CC BY-NC-ND 2.0
Mise à jour le 28 septembre 2023 :
Le 27 septembre 2023, le tribunal administratif de Montpellier a rejeté notre demande. Une décision doublement incompréhensible : le juge a complètement changé de position en quelques semaines et a validé la méthode du préfet consistant à piétiner une décision de justice en adoptant un nouvel arrêté au lendemain de sa suspension. Même si cela ne ramènera pas la vie aux perdrix des Pyrénées-Orientales, nous continuerons à nous battre pour faire annuler cette décision.
Quand la préfecture des Pyrénées-Orientales s’essuie les pieds sur les perdrix grises de montagne…
Alors que nous avions obtenu l’interdiction de la chasse avant même son ouverture le 17 septembre, le préfet a adopté le 8 septembre 2023 un nouvel arrêté
(p. 52) autorisant le massacre de près de 500 oiseaux. Il a cette fois-ci fixé un plafond à l’échelle du département et des différentes zones du territoire. Cela importe peu au vu du danger que courent ces oiseaux. Une énième preuve que les chasseurs n’ont aucun respect pour les animaux : ils veulent tuer, même s’ils mettent leur population en péril.
C’est une attaque frontale réitérée contre les animaux et la biodiversité que mènent les chasseurs et la préfecture des Pyrénées-Orientales. Comme tous les galliformes de montagne, les perdrix grises sont classées comme étant « quasi menacées » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Pour le dire clairement, cette espèce est vouée à disparaître à l’état sauvage d’ici quelques années. En cause, évidemment, le changement climatique, mais également la chasse, qui décime chaque année des centaines d’individus.
… et sur le droit !
Nous sommes à nouveau sidérés par cette décision de l’État, qui ne cesse de permettre aux chasseurs d’assouvir leur passion morbide, mais qui est aussi prêt à piétiner une décision de justice, comme il l’avait déjà fait pour le déterrage des blaireaux ou encore les chasses traditionnelles.
Trop souvent, la vision de l’intérêt général défendue par les préfets se limite à satisfaire les demandes des chasseurs, au mépris des animaux et des cris d’alerte des associations qui les défendent. Aujourd’hui, ce sont les perdrix grises de montagne qui le payent de leur vie. La France tue ses oiseaux, qui figurent parmi les plus grandes victimes de la sixième extinction de masse
à l’œuvre.
Pour ces êtres emblématiques des sommets pyrénéens, nous attaquons cet arrêté en référé.
Et nous vous invitons dès maintenant à interpeller le préfet des Pyrénées-Orientales, sur les réseaux sociaux (@Prefet66) et par mail (ddtm@pyrenees-orientales.gouv.fr) :
Monsieur le Préfet, revenez sur votre décision et abrogez le second arrêté scandaleux permettant la chasse aux perdrix, pourtant suspendu après un premier référé de @OneVoiceAnimal ! https://one-voice.fr/news/la-justice-pietinee-dans-les-pyrenees-orientales-nous-contre-attaquons-pour-les-perdrix/