

Justice pour l’ourse Caramelles, tuée par un chasseur !
Fin 2021, Caramelles est tuée en Ariège au cours d’une battue illégale en plein cœur de la réserve de chasse et de faune sauvage du mont Valier. Elle laisse derrière elle ses deux oursons, livrés à eux-mêmes. À la suite de notre plainte, l’enquête a permis d’identifier 16 braconniers, qui portent tous une responsabilité dans sa mort. Ils seront jugés les 18 et 19 mars prochains de 9 h à 18 h au tribunal judiciaire de Foix, où nous serons partie civile.
Le bruit des balles, le silence du ministère
20 novembre 2021. À l’occasion d’une battue aux sangliers, plusieurs chasseurs pénètrent en toute conscience dans la réserve du mont Valier. La signalétique est claire, ils ne peuvent ignorer qu’il s’agit d’une zone protégée.
Caramelles et ses petits, déjà tétanisés par les cris et les projectiles qui sifflent dans l’air, ont le malheur de croiser la route d’un des tireurs. Cherchant à protéger ses oursons, l’ourse blesse l’homme, qui réplique en la tuant. Elle connaît ainsi le même sort que sa mère Mellba, morte elle aussi sous les balles en Haute-Garonne en 1997. Après notre plainte, seize personnes devront rendre compte de leurs actes devant la justice. Le Ministère de l’Écologie dans tout cela ? Il n’a, à aucun moment, jugé bon d’aller en justice pour ce scandale environnemental, laissant comme toujours les associations défendre les personnes non humaines et la biodiversité à sa place.
Une mère abattue, des petits laissés orphelins
On connaît d’avance leurs arguments, eux qui n’hésitent pas à se retourner contre ceux des leurs pris la main dans le sac et se moquant des règles élémentaires de sécurité. Ils les accuseront d’être de « mauvais chasseurs ». Et pour l’individu qui l’a tuée, ils invoqueront la légitime défense. Cela ne change rien à l’affaire : ces hommes ne devaient pas aller sur le territoire de Caramelles. Prêts à riposter, cela fait des mois que ces chasseurs-braconniers se concertent pour cacher leurs délits. Nous demandons le retrait de leur permis ainsi que la confiscation de leurs armes.
Restent les deux oursons de Caramelles, âgés de dix mois. Ils étaient probablement encore en pleine formation auprès de leur mère et n’avaient pas appris à hiverner. Ce alors que la situation est critique pour cette espèce, dont seuls 83 représentants peuplent aujourd’hui les Pyrénées et qui sont harcelés tous les étés par des tirs d’effarouchement que nous attaquons devant les tribunaux, car pour protéger les ours, inutile non plus de compter sur les préfectures. Cet acharnement estival place une cible sur les ours, ouvrant la porte aux exactions des chasseurs.
Afin d’obtenir justice pour Caramelles, nous serons présents au tribunal judiciaire de Foix les 18 et 19 mars.
Si comme 87 % des Français interrogés par l’institut Ipsos pour One Voice, vous considérez que ces animaux ont toute leur place dans la nature, signez notre pétition pour faire cesser les tirs d’effarouchement et leur assurer une réelle protection.
Et pour tous les ours, nous participerons les 21 et 22 mars à la Journée mondiale organisée par notre partenaire AVES France à Strasbourg.
Photo : L’ours Caramelles avec Boet ou Esmolet en 2014, image prise par l’un des pièges photographiques situés dans le Parc Naturel de l’Alt Pirineu (Catalogne) – Generalitat de Catalunya CC BY-SA 4.0