L’Indonésie doit cesser la capture des singes pour l’expérimentation animale !
Nous nous associons à Action for Primates pour faire cesser la capture et l’exportation de singes en Indonésie pour l’expérimentation animale.
Nous nous associons à la campagne de notre partenaire Action for Primates, qui vient de dévoiler des images terribles de la capture de macaques à longue queue d’Indonésie destinés à l’exportation pour l’expérimentation animale.
Notre partenaire a diffusé sur son site ce qu’est la réalité de la capture de singes vivant en famille dans la nature indonésienne, effectuée au nom du renouvellement en bioressources des laboratoires partout dans le monde. La vision de la cruauté et de la violence infligées à ces animaux lors de leur capture, notamment des coups et des coups de couteau, sont insoutenables. Un tel traitement brutal et barbare est d’ailleurs une violation des directives internationales sur le bien-être animal (1).
Des scènes déchirantes révèlent la barbarie de ces captures
Les singes sont piégés à l’intérieur de grands filets puis enlevés manuellement de force et souvent traînés par la queue. D’autres sont cloués au sol sous le pied d’un trappeur, empoignés par le cou et soulevés, leurs membres antérieurs tirés derrière le dos. Ils sont entassés soit dans des sacs la tête la première, soit avec d’autres dans des caisses en bois. Les dépouilles de certains sont abandonnées sur place, tandis que les nourrissons sont arrachés des bras de leur mère, provoquant la plus grande des détresses, à l’une comme aux autres… Un meurtre est même commis sur la personne d’un mâle hébété qui, après avoir été quasiment battu à mort, sera égorgé d’un coup de machette. Tout cela dans la plus grande indifférence des hommes dont c’est le travail.
L’Indonésie, un haut lieu de capture de macaques à longue queue
En 2021, le gouvernement indonésien a autorisé la reprise de la capture et de l’exportation de macaques sauvages à longue queue (Macaca fascicularis) – en dépit des inquiétudes mondiales généralisées quant à la barbarie inhérente à cette pratique (2) et de la prise de conscience croissante de la vulnérabilité de cette espèce au plan conservatoire (3). Des centaines de singes sauvages ont alors été capturés, arrachés à leur milieu naturel, leur famille et leurs groupes sociaux.
Comme partout, les captures des animaux sauvages sont justifiées par les gouvernants et populations locales par la gêne supposée que les singes feraient subir aux agriculteurs et habitants. En réalité, il faudrait prendre les problèmes à la racine,à savoir s’interroger sur la déforestation et sur l’évacuation des déchets alimentaires qui attirent les singes dans les villages. Car l’expansion des activités humaines et leur empiétement sans cesse croissants sur le monde sauvage conduisent tragiquement à des interactions négatives parfaitement évitables entre macaques et humains.
La France en première place de l’expérimentation sur les primates en Europe
Les singes venus d’Indonésie sont essentiellement destinés à la Chine et aux États-Unis (4). Les macaques à longue queue sont la principale espèce de primate non humain utilisée dans les tests de toxicité (ou d’empoisonnement) réglementaires, domaine où la plupart des primates non humains sont exploités. Ces tests sont effectués pour évaluer les réactions indésirables aux médicaments (ou aux produits chimiques) et impliquent généralement de grandes souffrances.
«La capture des macaques à longue queue est d’une violence inouïe. Des familles déchirées, un mâle cherchant à défendre les siens abattu sans ménagement, des bébés séparés de leur mère… Combien survivent à une telle souffrance et à un tel stress ? Et quand on sait ce qui les attend dans les laboratoires… Ces animaux venus d’Indonésie sont envoyés principalement en Chine et aux Etats-Unis, mais au sein de l’Union européenne, c’est en France qu’ils sont les plus nombreux à mourir sur les paillasses, notamment pour des expériences entrainant des douleurs sévères!
»Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice
La France, elle, est la plus grosse consommatrice de singes pour l’expérimentation animale de toute l’Union européenne, et essentiellement pour mener des expériences entraînant une souffrance sévère. Une première place de la honte, quand on voit comment sont arrachés les petits à leurs mères, ces animaux à leur terre, et quand on sait les tortures légales qui les attendent après des heures voire des jours de trajet, quand ils ne meurent pas de terreur avant. Dans les laboratoires européens vivent potentiellement encore des singes qui ont vécu ce traumatisme.
«La capture de primates non humains dans la nature provoque incontestablement d’immenses souffrances à ces animaux. La façon dont ils sont traités et manipulés, comme on le constate dans les vidéos, est brutale et barbare, et constitue une violation manifeste des directives internationales sur le bien-être animal. Une telle cruauté – battre et tuer des mâles alpha, retirer les nourrissons à leur mère, traîner des singes par leur queue non préhensile d’une manière qui peut causer de graves lésions à la moelle épinière, tirer leurs membres antérieurs derrière leur dos si violemment que dislocations et fractures peuvent se produire – ne doit pas être tolérée. Le piégeage de singes sauvages non plus. J’exhorte les autres spécialistes du bien-être animal à s’opposer fermement aux autorités indonésiennes et aux organismes internationaux.»Nedim C. Buyukmihci, docteur en médecine vétérinaire à l’Université de Californie
Passons à l’action !
Action for Primates et nous demandons au gouvernement indonésien de mettre un terme à la capture et au transport de singes sauvages destinés à la recherche et aux tests de toxicité, ainsi qu’aux élevages servant à exporter leur progéniture. Nous avons besoin de vous pour amplifier cette demande. Nous avons prévu une lettre type que vous pouvez adapter et envoyer à l’Ambassade d’Indonésie pour exhorter leur gouvernement à arrêter les captures et l’exportation de singes sauvages pour les laboratoires.
Courrier à adresser à : Ambassade d’Indonésie en France 47-49 rue Cortambert, 75116 Paris, France ou par mail à konsuler.paris@kemlu.go.id.
Signez la pétition (en anglais) à l’attention de la ministre de l’environnement indonésienne
Références
- Société internationale de primatologie (SIP) (Directives internationales pour l’acquisition, les soins et l’élevage de primates non humains : méthodes de capture) : « La capture de primates dans la nature est ardue et potentiellement dangereuse pour les animaux. Une manipulation inexpérimentée peut entraîner chez eux un taux de morbidité et de mortalité important. Les méthodes employées pour piéger et manipuler les primates, qui varient considérablement d’une espèce et d’un pays à l’autre, doivent toujours être empreintes d’humanité et causer un minimum de stress. Les institutions doivent s’assurer que toute personne chargée de capturer ces animaux est correctement formée et compétente relativement aux méthodes de piégeage sans cruauté. » « Les méthodes de capture ne doivent pas rendre les animaux ni les membres de leur groupe indûment susceptibles d’être blessés ou de mourir. »(http://www.internationalprimatologicalsociety.org/policy-statements-and-guidelines/)
- Reconnaissant que la remise en cause du bien-être et de la santé des animaux ainsi que des problèmes éthiques découlent de la capture de primates non humains dans la nature, l’UE a décidé de mettre fin à sa participation à la capture de singes sauvages à des fins scientifiques et d’élevage. À partir de 2022, l’UE n’autorisera l’utilisation de primates non humains dans la recherche que s’ils sont issus d’animaux élevés en captivité (génération F2/F2+) et de colonies auto-suffisantes. (Article 10) (Directive : https://eur-lex.europa.eu/eli/dir/2010/63/oj)
- Une évaluation de 2020 des macaques à longue queue réalisée par la Liste rouge mondiale des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’inventaire le plus complet qui soit au niveau international de l’état de conservation des espèces biologiques, a réévalué leur statut, classé désormais comme « Vulnérable ». On observe une tendance à la baisse de la population, ce qui reflète les préoccupations croissantes quant à l’état de conservation de l’espèce. Eudey, A., Kumar, A., Singh, M. et Boonratana, R., 2021, Macaca fascicularis (version modifiée du bilan de 2020). Liste rouge de l’UICN des espèces menacées de 2021 : e.T12551A204494260 https://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2020-2.RLTS.T12551A17949449.en
- Chiffres soumis à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) : https://trade.cites.org/en/cites_trade