Images inédites d’Inouk, des orques et des dauphins au Marineland d’Antibes

Images inédites d’Inouk, des orques et des dauphins au Marineland d’Antibes

Delphinariums
27.05.2021
Antibes
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Le Marineland d’Antibes devrait rouvrir le 11 juin 2021. Depuis des mois, Inouk, Keijo, Moana et Wikie ne subissent plus les spectacles à répétition. Cependant, les quatre orques détenues au delphinarium ainsi que les dauphins sont toujours en vase clos dans les bassins bétonnés, sans relief ni profondeur, sans poissons ni crustacés. Dans les images du parc que nous avons reçues d’un lanceur d’alerte, nous avons vu Inouk atone face à un mur (comme Femke en son temps au Parc Astérix) et des bassins ternis par les algues… Nous travaillons à une solution de sanctuaire, « nos » quatre orques ne devant ni être envoyées en Chine ni mourir dans ces bassins !

Depuis des années, nous dénonçons ce que vivent les orques et les dauphins exploités dans les delphinariums. La preuve scientifique que les cétacés sont des animaux hautement intelligents et possédant une culture propre étant à présent acquise, il est invraisemblable que leur sort reste le même, y compris quand ils sont nés en captivité. Il y a quelques mois, nous avons eu connaissance du projet de transférer les quatre orques du Marineland d’Antibes en Chine, dans les parcs du groupe qui possède le delphinarium français. Notre campagne avait évité leur départ, et quelques mois plus tard, le ministère de la Transition écologique annonçait la fin de l’exploitation des cétacés captifs. Que ce soit Femke ou ses compagnons, les dauphins du Parc Astérix, en ont fait les frais. Nous ne pouvons nous contenter de la solution proposée par les delphinariums. Entourés des plus grands spécialistes, nous travaillons à des solutions pour permettre aux quatre orques françaises de bénéficier d’une autre vie au plus vite.

Nous avons envoyé ces images inédites de Marineland à des spécialistes des cétacés (et des orques en particulier) pour expertise.

Pour la Dre Ingrid Visser, biologiste spécialiste des cétacés (Orca Research Trust, Nouvelle-Zélande), qui avait exposé les problèmes de santé d’Inouk au travers d’une publication scientifique et d’un rapport, les algues, visibles partout au fond des bassins, témoignent non pas d’un bon équilibre du pH de l’eau, mais au contraire, d’un problème de filtration et de circulation par pompage de celle-ci. Leur développement ne peut avoir lieu qu’en présence de nutriments, à savoir, ici, certainement les déjections des cétacés et les restes de poissons morts qui leur sont distribués.

«On peut bien sûr s’inquiéter du fait que les poissons morts, les excréments d’animaux, etc., peuvent s’accumuler au fond du ou des bassins, et ne pas être extraits, créant ainsi un réservoir pour des maladies. »

Pour le Dr Pierre Gallego, vétérinaire spécialiste de la faune marine, qui partage ce point de vue, les comportements de nage ralentie des dauphins et des orques sont un signe d’ennui, qui pourraient mener à une « prostration et à des mouvements stéréotypiques », signes de détresse, et causés par la captivité et l’absence de tout enrichissement (jouets, vagues ou stimulation quelconque) dans les bassins. Cette analyse fait écho à ce que déclare également ci-dessous la Dre Naomi Rose sur l’ennui, qui peut poser des problèmes de santé, et à ce qu’avait présenté la Dre Ingrid Visser dans sa précédente analyse d’Inouk en 2019.

Sur Inouk, enfin, le Dr Gallego note qu’

«[il] peut être observé immobile à la surface de l’eau, un comportement qui est peu fréquent dans la nature, mais bien plus fréquent en captivité. […] Le fait que la nageoire soit totalement affaissée témoigne clairement qu’Inouk ne nage pas suffisamment, et donc que la taille des bassins est inadéquate.»

Pour la Dre Naomi Rose, PhD, scientifique spécialiste des mammifères marins (Animal Welfare Institute, USA), en attendant que des sanctuaires marins voient le jour pour pouvoir les accueillir – plusieurs sont déjà construits ou en cours d’élaboration -, les orques doivent rester sur place et leur bien-être doit être amélioré, notamment par l’arrêt immédiat des spectacles.

«Dresser des animaux pour divertir les gens va à l’encontre de leur bien-être. On les entraîne à présenter les mêmes spectacles jour après jour.
[…]
Dans la nature, aucun jour ne ressemble à un autre. Le changement, la variété, l’éventail des stimulations et même des défis, constituent l’existence normale d’un dauphin ou d’une orque à l’état sauvage, alors qu’en captivité, chaque jour est identique.
[…]
Cet ennui est néfaste et peut conduire à la dépression, qui elle-même peut entraîner des problèmes de santé. Bref, le changement ne fait pas vraiment partie de la vie qu’on leur propose. Il faut que la situation évolue, leur offrir de la variété et du choix. Donc, à tout le moins, on peut améliorer leur bien-être sur place et ce sera la solution à court terme pour pratiquement l’ensemble d’entre eux.
[…]
Cependant, à long terme, je pense que les sanctuaires marins situés en divers endroits du monde peuvent en aider beaucoup. À mon avis, n’importe quel sanctuaire peut héberger au moins une, voire deux douzaines d’animaux.»

Nous travaillons depuis des mois à une solution de sanctuaire marin avec les plus grands spécialistes mondiaux des orques. Nous sommes ouverts et prêts à discuter avec la direction de Marineland pour qu’Inouk, Keijo, Moana et Wikie puissent enfin vivre autre chose que les bassins bétonnés.

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