Face à la mort programmée des loups des Deux-Sèvres, plainte déposée

Face à la mort programmée des loups des Deux-Sèvres, plainte déposée

Animaux sauvages
05.12.2020
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Nous attaquons en référé-suspension et recours pour excès de pouvoir l’arrêté du préfet de Charente-Maritime qui autorise les tirs létaux sur les loups échappés du sanctuaire des loups des Deux-Sèvres.

Le 13 novembre 2020, trois loups se sont enfuis du sanctuaire de Frontenay-Rohan-Rohan dans les Deux-Sèvres. Depuis, ils cherchent à survivre comme ils peuvent, eux qui n’ont jamais su chasser par eux-mêmes. Après seulement deux semaines, pendant lesquelles les autorités ont tenté de les capturer, la préfecture de Charente-Maritime vient d’ordonner par un arrêté publié hier 4 décembre 2020 leur abattage pur et simple par des agents de l’OFB, par « tirs létaux de jour comme de nuit ». Nous avons déposé le jour même un recours pour excès de pouvoir, et ce matin, 5 décembre 2020, un référé-suspension au tribunal administratif de Poitiers, afin que cette décision soit annulée au plus vite.

Photo d’illustration 

Edit au 8.12.2020 11h30
L’audience aura lieu le 16 décembre à 15h au tribunal administratif de Poitiers.

Edit au 11.12.2020 22h20
Ce soir, Alkatraz serait retourné dans les environs du sanctuaire. 
Quant à Papillon, il vient d’être abattu suite à l’arrêté du préfet de Charente-Maritime. 

Des brebis attaquées: trois accusés tout trouvés

Quatre jours après leur fuite du parc, l’un des trois loups a été retrouvé mort, vraisemblablement renversé par une voiture, puis identifié grâce à sa puce électronique, à une vingtaine de kilomètres du sanctuaire.

La veille, une attaque sur un troupeau de brebis avait eu lieu dans les environs. Ni une ni deux, les autorités tenaient leur « bouc émissaire » : l’un des loups échappés, bien sûr… et qu’importe si la gérante du sanctuaire assure qu’ils « ne chassent pas ».

Pourtant, l’on peut lire de l’aveu même de la préfecture de Charente-Maritime dans son arrêté (page 33 à 35), que de nombreux chiens sont en divagation dans cette zone.

D’autre part, des loups sauvages ont été aperçus récemment : fin 2019 et début 2020 dans les départements de Charente-Maritime et de Charente (ce que l’arrêté passe sous silence !). Il n’est pas exclu non plus qu’ils puissent avoir élu domicile dans ce département au même titre que celui aperçu dans l’Oise le mois dernier.

Un recours pour excès de pouvoir et un référé-suspension déposés!

À travers notre recours en annulation de l’arrêté du préfet de Charente-Maritime, nous contestons donc la nécessité de tuer les deux loups restants, dénommés Alkatraz et Papillon par le sanctuaire ! Ils sont protégés à double titre : au titre de la réglementation protégeant les animaux sauvages captifs, et au titre de la protection de l’espèce Canis lupus en France.

Et compte tenu de l’urgence, nous avons sollicité la suspension immédiate de cet arrêté.

Des captures tentées depuis à peine quinze jours!

Mais au-delà des préjudices causés à leur espèce protégée et au parc qui en est « propriétaire », nous nous inquiétons pour le sort même de ces loups ! À cause de cet arrêté, ils pourront être abattus de jour comme de nuit s’ils sont retrouvés. Au passage, cet arrêté mélange les tirs de prélèvement issus du dispositif de « destruction » des loups et l’euthanasie des animaux susceptibles d’être dangereux du fait de leur garde.

L’État doit mobiliser plus de moyens pour les capturer indemnes ! Les tentatives pour effectuer ces captures (par piégeage et drones) ne sont entreprises que depuis quinze jours. Des alternatives devraient être mises en place pour les capturer, y compris au-delà des environs du sanctuaire, d’autant qu’ils ont pris l’habitude d’être nourris par les humains !

La réponse des autorités face aux différentes problématiques liées à la présence d’animaux sauvages ne peut plus et ne doit plus être de les tuer. Quant aux animaux protégés tels que les loups, ils ne peuvent pas l’être uniquement quand ils sont absents, et être exterminés quand ils réapparaissent !

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