Face à la mort des poissons de la Grenne, One Voice interpelle la préfecture restée silencieuse Face à la mort des poissons de la Grenne, One Voice interpelle la préfecture restée silencieuse

Face à la mort des poissons de la Grenne, One Voice interpelle la préfecture restée silencieuse

Habitat naturel
26.06.2025
Loir-et-Cher
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Également appelée « ruisseau de Tuilerie », la Grenne subit des altérations de son milieu naturel… et pour cause : une entreprise classée Seveso seuil bas (1) est installée à proximité. Le 12 mars 2025, tous les poissons présents meurent, sans alerte ni explication des autorités. Animaux sauvages et familiers, flore et humains sont menacés par des risques sanitaires potentiels. Le temps passe, et pourtant, l’opacité règne : la préfecture du Loir-et-Cher ne donne aucun détail sur les vérifications de l’eau. Aujourd’hui, One Voice soutient les riverains, sollicite la communication des informations et la restauration de ce milieu naturel habité.

Un site sous surveillance, mais pas sans impact

Barbeaux, brochets, anguilles, truites, écrevisses : jusqu’à récemment, le bras de la Grenne abritait tout un écosystème. Mais le 12 mars, une véritable hécatombe est découverte : les individus sont retrouvés agonisants et s’éteignent les uns après les autres. Tel l’effet d’une bombe, la pollution qui serait à l’origine du désastre reviendrait aux activités de l’établissement Aalberts, situé à quelques pas de la rive. 

Spécialisée dans la production de systèmes de canalisation de liquides et de gaz, cette dernière n’est pas inconnue des habitants : déjà en 2018 et 2021, des produits toxiques sont rejetés dans l’eau. Des incendies se sont également déclarés dans l’usine. Cette société abrite de nombreux éléments chimiques dangereux, expliquant son classement en tant que SEVESO seuil bas… Elle est ainsi surveillée mais pas totalement vertueuse. Ces sites industriels, aux abords de zones naturelles, révèlent chaque jour un peu plus leur dangerosité et la mise à mort des animaux et de la biodiversité dans son ensemble. 

Une eau polluée, des poissons morts… et une absence de transparence

Une suspicion de présence de brome, de cyanure et de javel serait responsable de la dégradation de la qualité de l’eau. Des ingrédients toxiques, qui peuvent provoquer des irritations des voies respiratoires, des réactions oculaires, la mort. Surtout, ces composants ne disparaîtront pas sans une intervention humaine… 

Mais comme si de rien n’était, aucune mesure n’est prise : ni la population, ni d’ailleurs les agriculteurs qui en font partie et sont les premiers concernés, n’ont reçu d’éléments sur cette pollution. Alors qu’une analyse des eaux est réalisée, on note un manque crucial de transparence : après l’absence de publication par les préfets, ce sont désormais les rapports qui demeurent inconnus de tous. L’Office français de la biodiversité avait relevé une eau contaminée en alcalis, ce qui a conduit à l’interdiction de la pêche par arrêté. Mais du jour au lendemain, la décision est levée. Les substances nocives se seraient-elles envolées miraculeusement ? Contre les atteintes à l’environnement et l’empoisonnement de la nature, qu’il soit volontaire ou non, les faits ne resteront pas ignorés.

Dès maintenant, signez la pétition « La Grenne en vie ! », et avec One Voice, interpellez les autorités pour demander la communication des résultats des analyses et la restauration du lieu : 

Monsieur le Préfet, 

Le 12 mars 2025, de nombreux poissons sont retrouvés morts dans la rivière de la Grenne. Par suite, des analyses ont été réalisées et sont aujourd’hui passées sous silence. 

Or, les articles L. 311-1 et suivants du Code des relations entre le public et l’administration disposent que les personnes publiques ont l’obligation de communiquer les documents administratifs qu’elles détiennent aux personnes qui en font la demande.

C’est également ce qui ressort du Code de l’environnement, qui impose la communication « de toutes informations relatives à l’environnement détenues, reçues ou établies par les autorités publiques », dont « l’état des éléments de l’environnement, notamment l’air, l’atmosphère, l’eau, le sol, les terres, les paysages, les sites naturels, les zones côtières ou marines et la diversité biologique, ainsi que les interactions entre ces éléments » (articles L.124-1 et suivants). 

Les nombreux risques environnementaux et sanitaires sont aujourd’hui méconnus et pourtant, aucune communication n’a été faite aux riverains, ni même aux agriculteurs.

Qu’en est-il de l’utilisation de l’eau de cette rivière ? Faut-il attendre une nouvelle hécatombe avant que ne soient transmis ces documents ? 

Combien d’animaux, sauvages et domestiques, de végétaux, de plantes, d’algues, et de citoyens, seront touchés par les conséquences désastreuses de ce silence ? 

Nous vous demandons de mettre fin à l’opacité et de communiquer toutes informations relatives aux analyses effectuées à la suite de ces faits, dans des délais suffisants pour permettre à tout citoyen intéressé de connaître les incidences de cette pollution sur l’environnement et sa propre santé.

Nous sollicitons également la prise de mesures visant à restaurer et maintenir la biodiversité.    

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance de mes respectueuses salutations.

 

1 Site classé en raison des risques industriels, qu’ils soient modérés (seuil bas) ou majeurs (seuil haut), liés à la présence de produits chimiques dangereux. L’usine doit alors respecter des règles de sécurité strictes pour prévenir tout accident.

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