Enquête inédite : élevage et abattage de cerfs en France. Aucun répit pour les animaux sauvages
De l’élevage des cerfs à leur abattage. Une enquête inédite.
De l’automne au printemps, chaque année pendant la saison d’ouverture de la chasse, les animaux considérés comme du gibier apparaissent au menu des restaurants. Les étals se remplissent alors de terrines de sanglier ou de filets de cerf pour les fêtes de fin d’année. Donc en France, on élève des animaux sauvages. Puis on les relâche pour la chasse… ou bien on les envoie à l’abattoir. La législation, elle, soit s’en désintéresse, soit prévoit des dérogations pour autoriser l’inacceptable. Nous révélons aujourd’hui des images jamais vues : la vie et les derniers instants des jeunes cerfs d’un élevage, tout ce qu’il y a de plus officiel.
Comme tout le monde en France le sait, les cerfs sont des animaux sauvages qui vivent librement (mais pas sereinement) dans les forêts du pays. Les chasseurs prennent un malin plaisir à les tuer en prétendant que leur « gestion » leur impute. Ce que l’on connaît moins, ce sont les élevages d’animaux sauvages. D’aucuns vendent « leurs » animaux à des sociétés de chasse, qui les relâchent et redorent leur image aux yeux des naïfs, en donnant l’impression de gérer la faune et la nature. C’est le cas des élevages de faisans et de perdrix par exemple, dont nous avons exposé le calvaire. D’autres sont souvent aussi propriétaires de parcs fermés, comme nous l’avons montré dans notre enquête sur les chasses en enclos, et monnayent à prix d’or cette barbarie organisée. Mais ces élevages peuvent aussi vendre leurs animaux à l’industrie agroalimentaire pour finir sur les tables des fêtes de fin d’année de nos concitoyens.
Combien existe-t-il d’élevages de ce type dans notre pays ? Voici, avec des images jamais vues, le sort terrible de ces animaux que rien quasiment ne protège.
Les élevages d’animaux sauvages : un scandale de plus dans le monde de la chasse et de l’agroalimentaire français
Les animaux sauvages, libres comme captifs, ont peu ou pas de droits en France ! Puisque les maltraitances subies par les animaux sauvages libres ne sont pas délictuelles (ce renard mutilé en est un exemple parlant), ils peuvent donc tout subir, puisque tout est exception, tout est dérogation. Mais si ce sont les mêmes animaux, leur nature, elle, ne change pas. Notre enquête révèle l’abandon législatif abyssal auquel sont livrés les animaux considérés comme du gibier, y compris, donc, ceux qui naissent dans un élevage et ne sont pas destinés à la chasse.
«Les images que nous publions sont un témoignage de l’abandon par les politiques des animaux sauvages dans notre pays. Voici la réalité des animaux sauvages. Libres, ils sont traqués sans fin. Captifs, ils sont massacrés sans exception. Il est urgent de faire fermer les élevages d’animaux sauvages en France.»Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice
À l’élevage Apicerf, des cerfs tout sauf « happy »…
Chez Apicerf, rien ne se perd. Sur le marché, l’éleveur vend aussi les bois des daguets, qui sont de jeunes cerfs abattus à dix-huit mois à peine. Et que l’exploitation soit intensive ou non, mourir à un an et demi, en n’ayant jamais été libre, personne ne peut dire que c’est une vie digne d’être vécue !
… avec la mort comme unique porte de sortie
Ils sont envoyés à l’abattoir du Grand Autunois Morvan en pleine nuit, et mis à mort non pas sur la chaîne, mais directement dans le camion. Une fois celui-ci garé à l’entrée de l’abattoir, serrés les uns contre les autres, ils tentent de s’éloigner du bouvier qui fait son entrée dans l’espace où ils sont confinés. Armé d’un pistolet d’abattage, qu’il recharge entre chaque animal, il profère des remarques tant humiliantes qu’absurdes vis-à-vis de ses victimes, qui s’effondrent les unes sur les autres. Le dernier tentera vainement d’effectuer un demi-tour, mais ses sabots butant sur les corps, et pris au piège, il finira comme ses congénères. « Celui-là, il me regarde mal », « Yes ! » … À chaque coup asséné, la chute. Visible et audible à l’extérieur du camion qui répercute ce qui se joue à l’intérieur.
Comme tout étourdissement, le procédé est approximatif et plusieurs cerfs reprennent conscience en pleine agonie, étouffés ou écrasés sous les corps. Le personnel de l’abattoir va alors les laisser entassés à l’arrière du camion, un temps interminable pour les mourants, avant d’en traîner certains au sol, maculant de sang leur itinéraire, et de suspendre les autres à des crochets qui les emmèneront à l’intérieur…
Nous demandons que cet abattoir soit fermé d’urgence et, à défaut, l’arrêt de l’abattage des cervidés qui s’y effectue car cet établissement n’est clairement pas adapté ! Nous déposons plainte pour actes de cruauté et mauvais traitements commis par un exploitant notamment, en plus des autres infractions sanitaires. Signez notre pétition pour fermer les élevages d’animaux sauvages !
Nous avons aussi besoin de vous pour poursuivre nos investigations et lever le voile sur l’étendue de cette souffrance. De nombreuses autres exploitations du même genre sévissent. Il faut enquêter. Soutenez notre action pour que les animaux sauvages soient enfin protégés dans notre pays.