En trois mois, l’État français a autorisé l’utilisation de plus d’1,8 million d’animaux dans les laboratoires français En trois mois, l’État français a autorisé l’utilisation de plus d’1,8 million d’animaux dans les laboratoires français

En trois mois, l’État français a autorisé l’utilisation de plus d’1,8 million d’animaux dans les laboratoires français

Expérimentation animale
28.10.2025
France
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En France, les autorisations de projets impliquant des animaux se poursuivent, mois après mois, sans remise en question. Recherche fondamentale, appliquée, tests réglementaires ou toxicologiques : tous continuent d’entraîner la souffrance et la mort de centaines de milliers d’êtres sentients. Entre le 22 juillet et le 22 octobre 2025, 1 867 167 animaux ont été intégrés à des projets d’expérimentation autorisés par le ministère de la Recherche. One Voice vous en présente quelques exemples !

Mise en forme des chiffres par espèce animale. Voici les chiffres : 1 482 139 rongeurs (dont 1 177 705 souris, 212 858 rats, 3 287 lapins et 1 874 hamsters), 3 378 primates, 928 chiens, 528 chats, 1 938 cochons, 806 vaches, 1 536 ovins, 65 chevaux, 353 792 poissons, 1 743 reptiles et 369 céphalopodes

Derrière ces chiffres, des projets d’une grande diversité continuent d’être menés sur tout le territoire, illustrant combien la France n’engage en rien une véritable transition vers une science sans animaux, malgré les connaissances et les outils qui permettraient d’en réduire l’usage.

Sur les primates : des vies brisées au nom de la science

En France, 3 378 primates — principalement des macaques et des ouistitis — continuent d’être utilisés dans des expériences d’une cruauté inacceptable. Des animaux sociaux, intelligents, arrachés à leurs congénères et condamnés à des mois de souffrance dans des cages de laboratoire. Voici une liste non exhaustive des sévices qu’ils subissent : 

  • Dans le cadre d’études de toxicologie, 2 500 macaques recevront quotidiennement des substances testées par voie orale ou par injection. Ils subiront des prélèvements de sang et de tissus, parfois des implants chirurgicaux. Certains seront isolés jusqu’à trois mois, maintenus en contention sur une chaise pendant les manipulations. Les effets attendus : douleur, stress, perte de poids, altérations physiologiques. La grande majorité d’entre eux seront tués, quelques-uns réutilisés dans d’autres expériences.
  • Dans un autre protocole, 32 macaques subiront des injections directement dans les yeux, des examens répétés sous anesthésie et des prélèvements douloureux. À jeun, stressés par la contention, ils ressentiront une douleur aiguë avant d’être eux aussi tués pour l’analyse de leurs yeux. Là encore, 28 d’entre eux ne survivront pas. Les 4 restants seront utilisés dans un autre projet. 
  • Afin d’étudier le virus de la fièvre jaune, 66 macaques en seront délibérément infectés par des moustiques porteurs. Ils endureront fièvre, vomissements, perte d’appétit et fatigue extrême avant de mourir de l’infection ou d’être abattus pour « étude ».
  • Enfin, 320 ouistitis et 225 macaques subiront des implants chirurgicaux dotés de dispositifs permettant d’administrer des molécules testées et suivre leurs paramètres physiologiques. Les conséquences : douleur, inflammation, isolement, stress intense. 

Pendant que ces expériences se multiplient, l’État prévoit d’agrandir la Station de primatologie de Rousset, dans les Bouches-du-Rhône, pour en faire un « Centre national de primatologie ». Un chantier public estimé à 30 millions d’euros, financé par nos impôts, pour prolonger la captivité et la souffrance de milliers d’animaux.

Nous dénonçons ce projet avec force. Plutôt qu’investir dans la souffrance, la France doit le faire dans la science du futur : sans animaux, éthique et réellement innovante.

Chiens et chats : nos compagnons exploités dans les laboratoires en France

En France, des milliers de chiens et de chats continuent d’être soumis, année après année, à des expériences longues, douloureuses et souvent mortelles. Derrière chaque protocole se cache une réalité insupportable : des animaux, affectueux, sont transformés en outils de recherche. En voici quelques exemples : 

  • Pour tester des dispositifs médicaux, 240 chiens subiront une ou plusieurs chirurgies pouvant durer jusqu’à trois heures. Implantations, réouvertures, prélèvements sanguins répétés : malgré l’anesthésie, les douleurs post-opératoires, les infections et la gêne locomotrice sont fréquentes. Tous seront abattus à la fin des études.
  • Dans un autre projet, 90 chiens recevront des molécules expérimentales par injection, parfois directement dans le cerveau ou les articulations. Ces procédures entraînent stress, douleurs, et des lésions nerveuses peuvent apparaître. Là encore, la majorité ne survivra pas.
  • 260 chats seront utilisés dans des études infectieuses impliquant l’administration de virus ou de bactéries. Injectés, écouvillonnés quotidiennement, soumis à des prélèvements répétés, ils développeront fièvre, toux, ulcères buccaux, conjonctivites, diarrhées ou vomissements. 220 seront tués, les derniers exploités dans un autre projet.
  • 80 chiens seront vaccinés, puis exposés à des agents pathogènes administrés par voie oro-nasale. Prélèvements sanguins fréquents, écouvillons rectaux quotidiens, contention et stress répétés font partie du protocole. Les animaux non vaccinés, utilisés comme témoins, développeront diarrhées, vomissements et fièvre, avant d’être abattus.
  • Enfin, 50 chiens subiront des chirurgies lourdes d’implantation de dispositifs vasculaires. Malgré l’anesthésie, les douleurs post-opératoires, la fatigue et la perte d’appétit sont inévitables. Tous seront mis à mort à la fin des expériences.

Voici les atrocités qui continuent de se produire chaque jour dans les laboratoires français.

Les rongeurs : toujours aussi nombreux à être soumis à des projets douloureux et mortels

Avec plus de 1,4 million d’individus exploités, les rongeurs demeurent les animaux les plus utilisés dans les laboratoires français. Souris, rats, lapins, hamsters représentent la majorité des protocoles, souvent parmi les plus invasifs.

En voici quelques exemples : 

  • Dans un projet sur la maladie de Charcot, 6 170 souris seront soumises à des injections répétées, dont certaines directement dans le système nerveux central, afin d’étudier la progression de la maladie. Elles développeront une paralysie progressive avant d’être abattues.
  • Pour étudier les lésions du nerf optique, 3 075 souris recevront jusqu’à trois injections dans l’œil, suivies d’une section du nerf, provoquant inflammation, douleur et perte de la vision.
  • Dans un projet de neurobiologie, 180 souris seront soumises à des chirurgies, implantations de lentilles et tests comportementaux. Privées de nourriture et isolées, elles recevront des chocs électriques, avant d’être tuées.
  • Pour étudier les transplantations de moelle osseuse, 8 564 souris seront irradiées, greffées et régulièrement prélevées, provoquant stress, perte de poids et douleurs répétées sur plusieurs semaines, malgré la qualification de ces procédures de « modérées ».
  • 7 624 souris seront victimes d’un projet sur la maladie d’Alzheimer, endurant gavage, anesthésie et chirurgie terminale. Les femelles gestantes subiront mises-bas prématurées, et développeront troubles moteurs et cognitifs avant d’être mises à mort.
  • 45 000 souris seront soumises à des prélèvements sanguins, anesthésies, interventions chirurgicales et injections répétées, dont implantations sous-cutanées et administrations. Elles subiront douleur, hématomes, hypothermie, stress, perte de poids et troubles moteurs, avant d’être, pour la plupart, abattues.
  • 4 692 souris recevront des neurotoxines par injection ou voie orale dans un protocole de botulisme, entraînant paralysie progressive, hypothermie et isolement, entraînant une mort certaine.
  • 9 934 souris seront manipulées sur plusieurs semaines pour tester des traitements contre des cellules tumorales et métastatiques après avoir reçu des injections de cellules tumorales. Elles subiront stress, douleur, irradiation et restriction de mobilité, certaines pathologies évoluant jusqu’à la perte d’appétit et de poids. La totalité des souris sera tuée.
  • Enfin, 7 680 souris seront soumises à une péritonite de gravité sévère provoquée artificiellement, par chirurgie ou injection de contenu intestinal. Elles présenteront baisse de la température corporelle, perte de poids et abattement, avant d’être sacrifiées à des fins d’observation.

Une science éthique et moderne est possible

 

La transition vers une science sans animaux n’est plus une utopie : elle est massivement soutenue par les Français (sondage Ipsos/One Voice, avril 2023), par près de 150 scientifiques européens issus de 19 États membres, par le Parlement européen en 2010 et 2023, ainsi que par des parlementaires français.

Aussi exigeons-nous que les laboratoires appliquent pleinement la loi, en donnant la priorité aux méthodes alternatives chaque fois qu’elles sont disponibles.

Nous encourageons les professionnels à se former aux techniques de recherche sans animaux, et exhortons nos représentants politiques à soutenir un financement nettement accru de ces approches.

Car la science du XXIᵉ siècle ne peut plus se reposer sur des pratiques d’un autre temps.

Ensemble, demandons à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de s’engager en faveur d’une recherche éthique et moderne.
Téléchargez notre courrier-type et agissez à nos côtés pour une science enfin sans animaux.

 

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