Empêchons l’effarouchement des ours réintroduits dans les Pyrénées !
Vous êtes une ourse des forêts ancestrales de Slovénie. Vous vivez votre vie en toute liberté, vous avez une famille et vous êtes respectée par les populations. Le « syndrome du sauveur » ayant atteint des dirigeants français, il a été décidé que vous seriez capturée, arrachée à votre territoire et aux vôtres, transportée puis relâchée dans un lieu que vous allez devoir découvrir, et dans lequel la plupart des humains alentour vous sont hostiles et sont armés… Les arrêtés ministériels sont pris chaque année depuis 2019 pour permettre l’effarouchement des ours à titre expérimental, mais un arrêté en projet prévoit de pérenniser ce dispositif. Avec nous, participez à la consultation publique pour éviter cela !
La protection des animaux remise en question
En France, on protège les espèces qui ont disparu ou quasiment. Tout comme les loups, les ours font partie d’une espèce dont les membres sont censés ne pas être chassés (convention de Berne, de Washington, directive européenne « habitats » et arrêtés du 23 avril 2007 et du 9 juillet 1999). Enfin ça, c’est la théorie, la réalité est tout autre. Leur espèce n’est sanctuarisée que parce que leurs membres sont inexistants sur le sol français. Dès que l’un d’eux arrive, soit naturellement pour les loups, soit en étant « réintroduit », les éleveurs et chasseurs les attendent de pied ferme, l’arme au poing. Quelle absurdité que d’arracher des animaux de chez eux pour les relâcher dans un pays qui leur est hostile !
On peut légitimement se poser la question de la logique du gouvernement, qui ordonne des tirs d’effarouchement sur des ours qu’ils ont fait eux-mêmes déraciner… Le but était pourtant qu’ils se reproduisent et s’installent durablement, avec tous les risques que cela comporte.
Les tirs d’effarouchement autorisés
Oui, vous avez bien lu. Depuis 2019, le ministère de la Transition écologique et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation autorisent annuellement des mesures d’effarouchement « à titre expérimental ». Ces mesures peuvent être « simples » (effarouchement sonore, olfactif, visuel) ou « renforcées » (cartouches à double détonation, cartouches à billes de plastique). Ces arrêtés sont dits « cadres ». Ils permettent ensuite aux préfets de prendre des arrêtés supplémentaires, autorisant des effarouchements lorsqu’ils estiment que les conditions fixées par les arrêtés cadres sont remplies et donc insuffisantes. Les intérêts des éleveurs, qui destinent leurs troupeaux d’animaux à l’abattoir, passent toujours avant la vie sauvage.
Un combat mené depuis des années !
L’arrêté du 27 juin 2019, qui mettait en place à titre expérimental les mesures d’effarouchement des ours bruns dans les Pyrénées pour prévenir les dommages aux troupeaux, ainsi que celui du 12 juin 2020 ont été attaqués par plusieurs associations de défense de l’environnement et des animaux et ont tous deux été partiellement annulés par le Conseil d’État, respectivement le 4 février 2021 et le 25 avril 2022. Cette seconde annulation partielle s’explique par le fait que lorsque l’arrêté de 2019 a été partiellement annulé, celui de 2020 avait déjà été pris. Il s’agit donc de deux arrêtés similaires, le dispositif relatif à l’effarouchement renforcé n’avait pas été revu…
Nous espérons donc que cette année, l’arrêté du 31 mai 2021 soit totalement annulé. Nous avons déposé un recours et n’avons pas encore de date d’audience. Parallèlement, une consultation publique est ouverte jusqu’au 19/05/2022, pour un projet d’arrêté qui prévoit de pérenniser ce dispositif d’effarouchement des ours. Participons-y pour refuser ce projet !